Tu l’as dit, Fred. Après quelques lignes efficaces, le récit de Billy Summers se pose dans une petite bourgade pavillonnaire middle-class. Alors qu’il a bien son contrat en tête (ou la tête du contrat en tête), il prend ses aises dans sa fausse vie de, de, de … Stephen King… d’écrivain! Entre son bureau en centre-ville de cette ville touchée par le Trumpisme triomphant en apparence (King aime bien chatouiller l’ancien Président) et sa maison de lotissement, notre Billy Summers ou quelques soient ses noms d’emprunt vogue.
Le temps pour le Maître de tisser des relations de voisinage vraies et sincères. Comme toujours, King met en valeur tout cet environnement, ces personnages secondaires, ces familles en face d’un homme solitaire depuis sa plus jeune enfance.
Alors s’il doit se montrer « écrivain », Billy écrit. Et pourquoi pas sur sa vie? Il raconte sa soeur, sa mère, l’institution, les marines, les missionnes suicides pour l’Oncle Sam, etc…
Avec style, la police d’écriture se modifie lorsque cette « fiction » est étalée sur le livre. Quelques fois, on sent que les polices se confondent. Est-ce fait exprès? J’ai tendance à y croire.
Et puis, vient le temps de respecter l’engagement du contrat. Billy tue, assassine mais seulement des mauvaises personnes. Le travail est remarquablement exécuté. Le temps est de se cacher. Alors qu’il devait suivre ses associés, sentant l’embrouille, il décide de gérer sa cavale seule… Nous sommes à la moitié du livre…
J’ai beaucoup aimé car King se fait plaisir. Il reprend ses marottes (la figure de l’Écrivain, les villes moyennes, etc…), l’Homme seul au passé dur, etc…
Comme le dit Fred, le début est peut-être long, très décompressé mais King tend, par là, à montrer aussi ce que Billy va devoir quitter.
J’ai beaucoup aimé le parallèle entre la fiction écrite par Billy et sa vie. Le jeu de Polices est bien vu et assure l’intérêt.
J’ai beaucoup aimé la scène de guerre de Falloujah, incroyablement détaillée par King et très prenante. On avait l’impression de relire la prise de Gilead.
Enfin, j’ai aussi beaucoup aimé les références aux autres titres de King (passage dans des villes connues du Fléau, par exemple) et surtout la grosse ref de ouf à Shining.
J’ai dévoré le bouquin malgré des longueurs et des doutes sur l’intrigue. Mais ses personnages prennent le dessus, la fuite prend de l’intérêt. J’écrirais quand même que le combat final n’est pas très intéressant lui.
Un très bon King pour de nombreuses raisons.