Tu peux : c’est bien.
Au-delà de cette impression de copie/cousin de Sans un bruit/A Quiet Place, le phénomène porté par le couple John Krasinski/Emily Blunt, Bird Box est un bon film. Pas un grand film, mais un film très agréable et efficace.
Racontant l’histoire de Mallory, qui doit gérer sa grossesse et surtout une terrible attaque ou épidémie, qui pousse au suicide tous ceux qui voient « quelque chose » qui rôde à l’extérieur, Bird Box a plusieurs bonnes idées, que le film utilise au maximum.
Déjà, la narration : alternant temps présent intense basé sur une quête impossible et la survie d’une femme et de deux jeunes enfants, et flashback expliquant comment Mallory en est arrivée là, Bird Box ne révolutionne rien, mais tire bien parti de ce procédé classique, mais efficace. En soignant chaque zone temporelle, par la sécheresse intense du défi de survie en milieu ultra hostile sur la base d’une discipline sans chaleur et sans douceur, et par le basculement progressif et terrible dans l’apocalypse avec les quelques survivants du départ (qui disparaissent peu à peu, évidemment), le film de Susanne Bier tient bien sa durée de 2H, et donne suffisamment de rebondissements et de moments chocs pour tenir en haleine.
Surtout, le film regorge d’idées malignes : Mallory est très bien caractérisée, son rapport aux autres est bien expliqué et détonne dans ce type de production ; la gestion des survivants est classique, mais l’apparition d’acteurs connus comme John Malkovich fonctionne bien ; le film est moins imaginatif que Sans un bruit sur la vie sans un sens (la gestion du silence imposé était un atout de Sans un bruit), mais les quelques idées entraperçues sont plutôt bonnes ; enfin, le final, la révélation de la destination finale, est bien vue, vraiment.
Mais, surtout, c’est bien la personnalité de Mallory, son rapport aux autres, sa gestion des enfants, et sa grande scène sur la fin, qui font beaucoup. C’est simple, mais ça sonne juste, c’est fort, et c’est bien fait. Sandra Bullock assure dans son rôle, elle porte complètement le film, et livre une partition très sobre, mais intense dans la partie de la survie.
En bref, Bird Box est-il un grand film ? Non.
Mais c’est un bon film dans sa gamme, notamment grâce à une narration efficace, une bonne gestion de ses informations (limitées, à hauteur d’homme on va dire ; il y a bien un type qui veut expliquer, mais comme dirait Malkovich, « c’est un ramassis de conneries »), et surtout une Sandra Bullock inspirée.
Un bon moment, que je recommande !