Arrachés à leur univers de super-héros par une crise multidimensionnelle, les champions oubliés de Spiral City vivent désormais telle une famille dysfonctionnelle, prisonniers du quotidien paisible d’une petite bourgade américaine.
(contenu : Black Hammer #1-6)
Public : 12+
Collection : Urban Indies
Date de sortie : 20 octobre 2017
Pagination : 200 pages
Prix : 10 EUR
Surprenant, intriguant et passionnant, oui.
Si Lemire utilise des personnages qui rendent hommage à plusieurs personnages classiques de Marvel et DC, il a l’intelligence de les soustraire à l’environnement de départ pour les placer ailleurs, les dénuer de tout ce qui les entoure pour rentrer dans l’os, dans leur âme ; et c’est là où ça devient intéressant, car utiliser ces copies de personnages-types a l’avantage de ne pas devoir trop s’appesantir sur leurs origines, mais cela rend leur « déformation » dans l’univers choisi par Lemire passionnante.
Grâce à son talent pour nourrir une atmosphère, des personnages dans leur quotidien, dans leurs dialogues, et grâce à Dean Ormston extraordinaire, et une montée progressive mais passionnante de l’intrigue, cela fait de Black Hammer T1 une grande réussite, sublimée par des bonus nombreux et agréables.
Vivement la suite !
Oui, vivement la suite. Ici, c’est juste la mise en place, mais une mise en place de haut vol…
J’imagine que c’était le but de Lemire, mais je trouve que c’est ici qu’il trouve le point d’équilibre idéal entre les deux pans de son travail : c’est du pur super-héros (avec le côté « exploration de l’histoire du genre » certes déjà vue par ailleurs, mais c’est bien foutu, malin) et en même temps c’est aussi une exploration des petites bourgades rurales typiquement nord-américaines (où Lemire a grandi) plutôt usitée dans ses travaux plus indés…
L’utilisation des archétypes est intéressante à plus d’un titre, notamment dans le sens où Lemire dévoile au grand jour certains éléments propres à ces « modèles » comme il ne pourrait pas le faire chez les Big Two (ce qu’il fait avec l’équivalent du Martian Manhunter est très intéressant à ce titre) ; j’ai lu d’ailleurs que Lemire couvait le projet depuis longtemps, et a pensé le mettre au placard quand il s’est mis à bosser sur les gros calibres des Big Two, avant de se rendre compte que « Black Hammer » pourrait lui permettre d’exécuter des idées pas forcément possibles dans le cadre le plus mainstream. Bien ouèj, Jeff !!!
Hâte de lire la suite, ouaip.
Je comprends pas bien ta première question à l’aune de la seconde ; je comprends que tu sembles penser que Lemire n’est à l’aise que dans les environnements qui lui sont déjà familiers…
Si c’est bien ce que tu veux dire, je dirais que oui, mais je ne verrais pas ça du tout comme un défaut pour ma part. Je ne parlerais pas de béquille par exemple, mais de fixette auteurisante, plutôt. Et Lemire l’exploite très bien, ce cadre qu’il a déjà souvent utilisé. Il ne me lasse pas du tout, perso ; j’imagine que je suis sensible aux ambiances qu’il développe par ce biais.
Les années passent et, pour la plupart des anciens héros de Spiral City, l’isolement et la vie en comité restreint sont de plus en plus difficile à supporter.
Si Abe essaie tant bien que mal de se bâtir un semblant d’équilibre familial et sentimental, Gail, Barbalien ou encore le colonel Weird restent désespérément attachés à leurs vies passées. Et si la visite surprise de Lucy Weber, la fille du célèbre Black Hammer, dans leur dimension, leur offrait bientôt une porte de sortie… ?
Public : 12+
Collection : Urban Indies
Date de sortie : 13 avril 2018
Pagination : 184 pages
EAN : 9791026812067
Contenu vo : Black Hammer Vol.2: The Event
Prix : 17.5 EUR
On a tenté d’en parler ailleurs mais Arty n’était pas - ce que j’ai tout à fait compris d’ailleurs- trop disposé à échanger avec un public pas forcément intéressé.
Ce devrait être déjà plus le cas ici, à l’occasion de ma chronique musicale de ce Black Hammer, j’en profitais pour faire des liens avec les différentes déconstructions et autres variations inspirées du genre super héros, que l’on avait d’ailleurs évoquées il y a une paire d’années avec de très intéressants articles de Ginevra Photonik et d’Oncle Hermes (vous savez, les eux derniers, que les portes de B.O BD vous sont toujours ouvertes, vous passez quand vous voulez!)