BLACK SUNDAY (John Frankenheimer)

Thriller
Long métrage américain
Scénario : Ernest Lehman, Kenneth Ross, Ivan Moffat - adapté du roman de Thomas Harris
Réalisation : John Frankenheimer
Avec Robert Shaw, Bruce Dern, Marthe Keller…
Titre original : Black Sunday
Année de production : 1976

Adaptation d’un roman de Thomas Harris, le film nous raconte la traque de Dahlia Lyad (Marthe Keller), une terroriste membre de Septembre Noir par le major David Kabakov, un agent du Mossad (Robert Shaw) persuadé que cette dernière va commettre un attentat sur le sol américain. S’ils connaissent le moment (en janvier), ils ignorent par contre le lieu et le moyen.


Suivant en parallèle la traque et la mise en œuvre de l’attentat, Black Sunday donne donc au spectateur un temps d’avance sur les événements et on découvre très vite le projet de Dahlia : faire écraser un dirigeable armée d’une bombe à fragmentation dans le stade accueillant le Super Bowl. Pour mener à bien se projet, elle s’est rapproché du capitaine Michael Lander (Bruce Dern), ancien soldat durant la guerre au Vietnam et qui fut fait prisonnier durant des années. Captivité puis retour à une réalité difficile (sa femme la quitté, l’administration et l’armée se fout de lui) qui l’ont totalement transformée en être désincarné ne rêvant que de commettre un massacre marquant l’histoire.

Bref il y a de la joie


Thriller d’une maestria impressionnante alternant des scènes d’actions incroyables (l’attaque de la base terroriste qui ouvre le film, la course-poursuite et la fusillade en plein Miami) et scènes plus intimistes saisissantes dans ce qu’elles peuvent dire en peu de mot (Kabakov informant que sa femme et son fils sont mort sans plus de détail, le numéros tatoué sur l’avant-bras qu’on aperçoit ensuite en disant suffisamment sur les raisons qui font que celui qu’on surnomme « la solution finale » consacre sa vie à tuer ses ennemis), Black Sunday est surtout le portrait d’homme et de femme d’une ambiguïté renversante et fascinante. En premier lieu celui de Lander, décidé à faire payer un système qui l’a totalement broyé. Face à face, deux ennemis au parcours similaires.


D’Harris on retrouve cette capacité à décrire des sociopathes portés par une vision poétique et lyrique (Lander découvrant les ravages après le test de la bombe annonce le Dragon Rouge), de Frankenheimer on retrouve la perfection de la mise en scène tout en donnant l’illusion de la réalité capté sur le vif. Une perfection seulement entachée par un final souffrant d’effets spéciaux guère à la hauteur de ce qui précède ainsi que d’une brutalité dans un dénouement qui laisse un poil sur sa fin. Film remarquable qui fut malheureusement un échec causé notamment par le contexte de sa sortie (en 1977 le public n’était plus demandeur de ce type de film), Black Sunday n’en marqua pas moins les esprits et un film comme Munich lui doit beaucoup. Ayant revu le Spielberg quelques jours après par un heureux hasard, la filiation est évidente.


Une petite perle prophétisant également la nécessité de l’image et sa puissance en terme de grand spectacle dans l’intérêt de l’acte terroriste

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