BLACK WIDOW (Cate Shortland)

Je crois que pour le film d’espionnage c’est râpé, ça va être un film d’action marvellien classique.
Même si j’aime bien aussi.

Je pense que Black Widow sera un film d’espionnage au même titre que Le Monde des Ténèbres était un film d’heroic fantasy, Le Soldat de l’hiver un thriller parano des années 70 ou Homecoming un teen movie : c’est-à-dire qu’il incorporera des éléments pour donner un peu de variété et « relever le goût » de la recette « classique ». Mais je ne pense pas qu’on doive s’attendre de la part du MCU à un complet changement de braquet.

Ils l’ont reculé en mai ?

Non, les dates de sortie diffèrent juste en fonction des pays.

Moi, j’aime bien cette date qui sonne un peu comme « May I ? » ~___^

Tori.

Voir autour du post 50 …

Je pensais avoir déjà fait la blague, mais non…
Et je trouve que ça sonne comme « May I ? »… Soit, traduit en français « Puis-je ? ».

Tori.

Sortie repoussée à une date indéterminée !

Quelle surprise ! :slight_smile:

Disney a commencé à dévoiler son nouveau calendrier, avec des dates qui pourraient encore changer selon l’évolution de la situation.
Black Widow a pris le créneau de Eternals et sortira finalement en novembre 2020. Ce qui décale les autres films du MCU : Eternals sortira en février 2021, Shang-chi en mai 2021, Doctor Strange 2 en novembre 2021 et Thor 4 en février 2022.

Sauf erreur, le film sortira en mai 2021.
Ça en dit long sur l’optimisme de l’industrie…

Quand tu vois la catastrophe industriel qu’est le Tenet qui en temps normal serait tout de même à bien plus, je comprend que les mecs soient échaudés.

Oui, mais pour les exploitants de salles, ça va être violent.
Et la sortie de Mulan sur Disney+ risque de modifier - même sensiblement - le mode opératoire des studios.

En même temps, la pandémie demeure et la perspective de la période automnale puis hivernale est assez terrible.
On s’en doutait, mais « comment » gérer l’arrivée des maladies saisonnières qui ont souvent les mêmes symptômes que le coronavirus, et donc la diffusion encore régulière de ce virus ?
Ce n’est pas parce qu’on est déconfinés que les hôpitaux sont « plus » en capacité d’accueillir des cas graves ou semi-graves. La situation paraît moins terrible qu’en mars ou avril, mais cela ne semble être qu’un répit avant une reprise plus brutale.

Je suis sincèrement peiné pour les exploitants de salles de cinéma (car effectivement on peut « sentir » que les producteurs se tournent vers les plateformes de streaming comme nouvelle structure « safe » et pratique), mais aussi pour les restaurateurs d’Aix-Marseille aujourd’hui.
Mais en voyant le futur proche et les risques, je ne peux que comprendre les décisions strictes pour limiter ces mêmes risques.

C’est plus global que cela. Il n’y a pas que les exploitants dans la problématique (surtout qu’on parle alors des exploitants de salles dépendant fortement de film à gros budget) mais d’un environnement qui va du créateur au spectateur.

Parce que le cas Mulan ou gros film à venir (dont la comparaison avec le cas Tenet est foncièrement limité) c’est bien gentil mais ça néglige la donnée de valeur ajouté d’une exception. Valeur ajouté qui ne sera pas la même dès lors que l’exception devient une règle. De fait et si report il y a, c’est surtout à une diminution drastique des films à gros budget auquel on assistera parce qu’un système alimentant uniquement la SVOD avec les différences de longévité d’une oeuvre que cela implique ne pourra supporter de tel cout bien longtemps.

(surtout quand tu détruit la séparation entre producteur et diffuseur)

Sans faire de politique de comptoir, le confinement a mis en lumière que les modèles économiques actuels des pays dits « industrialisés » / « du nord » / « occidentaux »… (insérer ici tout terme ronflant mais vous aurez compris) mais probablement du monde reposent principalement sur la consommation, point.
Dans chaque domaine cela a pu être constaté. Tout est en fait à flux tendu et pas réellement pérenne si on reste dans une logique de profit maximum sans taper dans le capital.
Quand le monde ne consomme plus (du cinéma, des livres, des téléphones, des voitures) pendant 2 mois, la plupart des industries sont fragilisées très très rapidement et pensent parfois même à se reconvertir vers d’autres modèles (exemple du streaming) avec d’autres limites.
Ce qui est paradoxale car d’un côté, ils avaient tellement foi en leur modèle jusqu’alors qu’ils ont poussé les leviers à fond (exemple de l’obsolescence programmée, des mise à jour annuelles des téléphones…) mais de l’autre, à la première difficulté, tout est remis en question.
Je ne critique en rien, je suis moi même acteur direct ou indirect de tout cela même si je regrette que la prise de conscience des limites de notre système n’ait pas duré plus longtemps et que déjà les ministres nous conseillent de « consommer » pour que tout reparte comme avant…
Désolé pour le pseudo HS mais les différents posts m’ont rappelé à quel point ces industries d’apparence si puissantes peuvent en réalité être fragiles.

Il y a six mois, j’aurais dit comme toi, Lord.

Pour l’instant, Disney mise globalement - du moins pour les films Marvel - sur une sortie en salle.
Repousser Black Widow directement en mai, et renvoyer à plus tard les sorties suivantes, ça revient à préserver un modèle.
Mais quand on voit les conséquences économiques de cette crise sur Disney, tous secteurs confondus - entre 8 et 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires envolés (entre la fermeture des parcs d’attractions et l’absence de rentrées ciné en 2020) - on peut supposer que l’entreprise sécurise son avenir.

Mulan, ce n’est pas Tenet, oui, mais on s’en fout.
Si on parle chiffres dans un monde où le covid n’existe pas, Tenet vise au moins les 700/800 millions, et Mulan au minimum le milliard.

Le choix de sortir Tenet - courageux, je le maintiens - a hélas montré à l’industrie que les blockbusters devraient attendre. Ça risque de durer jusqu’à mi-2021, voire jusqu’à la fin de l’année. Et encore, l’OMS envisage une sortie de la crise plus tardive.

Dans un tel contexte, sois certain que trouver une alternative au modèle d’exploitation en salles, ça devient un sujet central, pour ne pas dire capital. Les dommages sont trop énormes, avec des conséquences trop durables pour qu’il en soit autrement. Personne n’attendra le prochain virus pour tester sa résistance.

Tu dis qu’un système alimentant uniquement la SVOD (moi, je ne vais pas aussi loin… je pense à un système offrant les deux expériences possibles, en salles ou dans son salon) conduira à une diminution des films à gros budgets, mais les faits prouvent hélas le contraire : The Irish Man (autour des 160 millions USD), Six Underground (150 millions USD).
Le prochain Scorsese sera estampillé Apple.

On était déjà à un tournant avant l’épisode du covid. Netflix commençait à puiser sévère dans les forces vives du cinoche. Comment crois-tu que les choses vont tourner ? Des films à 200/300 millions USD pour le marché de la SVOD ? C’est pour demain !

Ce à quoi on va assister prochainement, c’est à un changement brutal du paysage.

Mulan, ce n’est pas Tenet, oui, mais on s’en fout.

Quand on décide de comparer les scores de ces deux films pour en tirer des conclusions on se doit aussi de prendre en compte certains choses primordiales. La 1ère étant que les deux films ne passent pas sur les mêmes réseau de distribution et ne touche pas le même public de base. Il y a des points qui se rejoignent mais fondamentalement c’est comme si on voulait les scores des Sopranos avec ceux de Friends. L’intérêt est limité et j’aurais du mal à émettre donc des hypothèses sur la base de ces deux sorties.

(moi, je ne vais pas aussi loin… je pense à un système offrant les deux expériences possibles, en salles ou dans son salon)

Tu es au courant que ca existe déjà ^^, c’est le système dans lequel nous vivons. Maintenant si tu veux dire une expérience simultanée proposé à la fois en salle et en SVOD, je pense que c’est une solution qui ne tiendra pas longtemps du fait de la diminution de la valeur du produit pour les deux supports au moment de la sortie.

(pour les quelques expériences qu’il y a eu en France on se rend compte que c’est un moyen qui est surtout profitable au deux support quand c’est pour des films à petit ou moyen budget)

Je comprend pas trop ce que cela prouve (ou plutôt en quoi cela contredit mon hypothèse). Des services de SVOD investissent beaucoup dans de la production interne. Rien d’exceptionnel en fait. Tout comme le fait que des chaines de télévision travaillent avec des réalisateurs connus. Rien de nouveau.

La vraie différence n’est pas dans le fait que des réalisateurs connus produisent du contenu spécifique pour la télévision (non désolé rien de nouveau au soleil à ce niveau). La différence est dans un report d’un système de production et de financement pensé autour du cinéma vers les services de SVOD. Et là il y a plusieurs critère à prendre en compte : comment tu finances en amont quand tu n’a à la fin qu’un seul tuyau de diffusion ? Est-ce que celui-ci peut rentabiliser l’investissement ? Le cas Mulan est intéressant mais pas grand monde, je pense, ne se pose la question de la valeur d’un produit exceptionnel en soi qui ne le sera plus dans un système où la norme est donc à la projection uniquement en SVOD (et dans le cadre d’une activité normale hors pandémie). De fait si ce type de film à gros budget voit leur valeur diminué est-ce que l’investissement sera rentable ?

La question c’est pas de savoir s’il y aura des films à 200 millions pour le marché de la SVOD. C’est évident que oui. La question c’est de savoir s’il y en aura autant qu’aujourd’hui et si un diffuseur est capable d’absorber à lui seul cet investissement. Et sur ce point je suis pas certains que ce soit le cas.

Moi si.
Quel risque ça représente comparé à la situation du moment, qui durera au moins un an ?
Sans compter que la notion de rentabilité est à géométrie variable selon les services de SVOD. Les investissements de Netflix sont-ils rentables quand on voit la dette cumulée par la boîte, par exemple ? Ne serait-il pas plus pertinent au bout d’un moment de balancer du lourd (traduire par blockbusters à gros budgets) en rafale, à la fois pour faire le buzz et constituer un catalogue costaud et durable, plutôt que le remplir de crottes dispensables ?

Je ne le souhaite pas - parce que les salles en seront les premières victimes, et que j’aime voir des films en salle - mais la situation oblige non seulement les studios à changer de logiciel, mais elle conduit aussi les spectateurs à se questionner sur leur façon de consommer les films et programmes qu’on leur propose.

J’enfonce une porte ouverte en disant que le paysage audio-visuel est en perpétuelle mutation, parce que les services évoluent en terme de moyens, en nombre, au gré des rachats… La concurrence devient plus féroce.
La crise du covid aura un effet d’accélérateur. Je ne vois pas Disney rester les deux pieds dans le même sabot après une secousse pareille.

Enfin, tu dis rien de « neuf sous le soleil quant à la captation des talents ». Pas d’accord. Depuis deux/trois ans, on voit bien à quel point c’est devenu un enjeu décisif et l’objet d’investissements de plus en plus importants. Les services de streaming font main basse sur des monstres (ne jouant pas tous dans la même catégorie, mais bon…) comme Scorsese, Spielberg, Soderbergh, Shyamalan, Del Toro, les frères Coen, Bay, Cuarón, etc.*
Ok, la plupart d’entre eux ont bossé pour la télé, voire même pour Netflix avant… mais reconnaît qu’on change d’échelle là. L’ambition « cinématographique » des plateformes de streaming va croissant.

** Les noms ronflants ne m’excitent pas plus que ça. Pour moi, savoir que Mike Flanagan bosse avec Netfix, ça m’intéresse bien plus que les signatures de Soderbergh ou Bay*