BLANCHE-NEIGE ET LE CHASSEUR (Rupert Sanders)

Le style est différent , mais , effectivement , ça doit être a voir sans déplaisir . Visiblement , les deux versions du conte ont l’ air toutes les deux très réussi .

Nouvelle featurette : La Reine Ravonna et le Miroir Magique

youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=TATjXFzOaGo

et un court clip : The Dark Forest

youtube.com/watch?v=y889JScv4mY&feature=player_embedded

[quote=« Le Doc »]

http://i1242.photobucket.com/albums/gg523/chti1/snow-white-huntsman-movie-poster-charlize-theron-411x600.jpg[/quote]

J’ aime beaucoup cette affiche . Je la trouve très réussie . Vraiment belle .

Nouvel extrait :

youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=NRH9a–xPrs

Extrait :

Pour les fans de Florence & The Machine, la chanson du film, Breath of life :

J’ aime bien le face à face entre la créature et Blanche-Neige . Bon , on pouvait évidemment s’ attendre à ce que cela se termine de la sorte . Ce n’ est pas une surprise . En tout cas le côté aventure/fantasy me plait bien .

Les 7…euh non , les 8 nains :

images4.fanpop.com/image/photos/24000000/official-look-at-SWATH-s-dwarfs-snow-white-and-the-huntsman-24075064-1000-444.jpg

:laughing: :laughing: :laughing: Quitte à changer , l’ histoire autant ajouter un nain . Et , comme je l’ aime bien , ce sera Gimli , fils de Glóin ! Comment ça , j’ ai pas le droit de choisir ?! :mrgreen:

Deux courts extraits :

Oh.

Mon.

Dieu.

Pour un film qui joue la carte " Fantasy " ( pour un conte , c’ est normal ) , ça manque d’ un bon bestiaire .
Le " Troll des ponts " est très réussi ( vraiment , esthétiquement , rien à redire ) par contre , il ne sert à rien ( si ce n’ est montrer que Blanche-Neige est la " vraie " princesse du royaume ? ) .

Pour Blanche-Neige. Je n’ avais jamais vu de film avec Kristen Stewart. Elle a toujours ce même regard ? Parce que pour moi ça ne passe pas du tout . Même :

lorsqu’ elle verse sa pitite larme lors du décès du nain on n’ est pas ému . Rien . Je ne sais pas . Je ne la trouve pas très expressive .

La bonne surprise ( pour moi ) est la prestation de Charlize Theron ( que je n’ avais pas aimé dans " Promotheus " ) . Là , je la trouve parfaite dans son rôle de reine froide , distante et névrosée.

J’ avoue avoir apprécié aussi les décors naturels .

Pour le reste , ça manque cruellement de rythme , d’ action & d’ un souffle épique ( qui n’ aurait franchement pas fait de mal au film , bien au contraire ) .

Des deux " Blanche-Neige " , je préfère le premier avec Julia Roberts , au moins , il m’ a bien fait rire .

Bon, alors alors…

Alors voilà un film pétri de bonnes intentions, de choix esthétiques judicieux, de bonnes idées, et qui échoue sans doute parce qu’il est trop long. Précisément, il est trooooooooooooop loooooooooooong.

Ce qui frappe ceux qui écoutent le film en VO, au tout début, et pendant longtemps, c’est la très belle, voire parfaite diction des acteurs. Le narrateur (on dirait Hemsworth lui-même, ou bien mon oreille me trompe-t-elle ?) et Charlize Theron, notamment, ont une prononciation magnifique, avec des syllabes qui roulent et une approche quasiment théâtrale du jeu. Là dessus, c’est formidable, ça renforce le côté « ancien » de cet univers de conte. Les textes utilisent des sonorités, des rythmes, une musique des phrases qui ne peuvent que me pousser à vous conseiller de le voir en VO, voire de l’écouter en VO.
Un autre point fort, choix aussi intelligent qu’audacieux, c’est d’avoir travaillé en profondeur le thème de la « gaste terre », à savoir la terre qui s’appauvrit, qui s’assèche, qui se noircit, qui devient stérile et inculte, pour témoigner du caractère maléfique d’une royauté illégitime et imméritée. C’est souvent associé au thème du roi pécheur, et ça avait valu à John Boorman des images formidables de renaissances de floraisons dans son Excalibur. Le film de Rupert Sanders choisit donc d’associer l’imagerie d’ordinaire sucrée des contes à celle de l’esthétique médiévale. Ainsi a-t-on une terre noire comme dans Excalibur et des racines étranglantes comme dans la Belle au bois dormant de chez Disney. Très intéressant.
D’autant plus ingénieux que c’est lié à l’idée de la décrépitude conquérante, vieillesse et corruption, dont souffre la Reine. Associer les deux, c’est revenir aux sources d’un imaginaire médiéval évident mais qu’on oublie souvent à cause des réinterprétations en couches successives par la littérature d’heroic fantasy. Là, on a un caractère totalement logique, qui associe le royaume, la terre et la Reine dans un même élan, une même symbolique (sans parler de la très belle séquence de l’entrée dans le Bois des Fées, ou de l’utilisation d’une actrice blonde pour incarner le mal, là où le blond est symbole de souveraineté et de fertilité : Boorman en son temps avait déjà inversé les valeurs du blond et du brun dans Excalibur…). Ça reprend cette vieille idée de la symbiose entre la couronne et le pays, qui du Roi Arthur à Captain Britain en passant par Camelot 3000 ou par les Hellblazer de Macan, ont défini tout un imaginaire. Associée à son royaume décrépie, Charlize Theron compose une reine sorcière en pleine perte d’elle-même, et ces passages sont réellement réussis. La seule étincelle d’émotion du film crépite autour de cette vieille aigrie et misérable, au pouvoir de nuisance sans pareil.
Là dessus se rajoute des péripéties très Alexandre Dumas (la prison, l’évasion, la fuite dans les égouts, la vengeance, le souvenir du père…), qui donnent au récit, pendant un temps, une allure de roman d’aventures à tendance initiatique. Bref, c’est pas mal.

Après, c’est long. La musique se fait étrangement absente, ou trop discrète, là où l’on aurait besoin d’un peu d’illustration sonore pour rajouter, même artificiellement, de l’émotion. Car l’émotion, c’est ce qui manque un peu au film. Et c’est peut-être dû au mignon faciès marmoréen de Kristen Stewart, quand même bien monolithique, mais c’est également dû à la longueur du film, qui s’éternise en des scènes traînantes d’errances dans les décors (fort évocateurs, oui oui…). De même que ça manque un peu d’humour et de comédie, ramenés à grand coup de blague de nains. L’infiltration des nains dans le château arrive fort tard dans le film, et laisse un goût de « trop peu trop tard », tout en mettant en évidence l’absence de second degré dans tout le film.
La bataille finale, quant à elle, accumule les clins d’œil comme autant de traces de références qui guident sans doute Sanders dans son filmage : ici on dirait la charge de Gandalf au Gouffre de Helm, là on dirait une cavalerie sortie tout droit d’un Ridley Scott années 2000 (comparer un cinéaste au Ridley Scott des années 2000 n’est jamais un compliment, qu’on se le dise…), là on dirait James Stewart dans le clocher de Vertigo…

Résultat, voilà un film qui prend un conte pour en faire une histoire de lutte pour la couronne avec tueurs embusqués et armées qui chargent, et qui manque singulièrement de souffle épique. Et voilà un film qui parle de vieillesse et de conflit de génération, bref de condition humaine, et qui parvient à ne dégager que fort peu d’émotion.
Aussi froid et stérile que la gaste-terre qu’il évoque, ce film évite de tomber dans la catégorie des films ratés pour sombrer dans le grand sac des films qui passent à côté de leur sujet.

Jim