Bungaku Shôjo volume 4 (Yen Press)

Hop, quatrième tome sorti officiellement et déjà fini d’être dévoré.
Mais alors, qu’est-ce que ça vaut cette fois-ci ?

Et bien… Avis mitigé. En fait, je m’étais plusieurs fois posé une question, Tohko étant d’une classe supérieure à Konoha, il faudrait bien qu’un jour elle finisse par partir, l’échéance de la rentrée se rapprochant, alors, qu’est-ce que donnerait Book Girl (bungaku shoujo) sans la fameuse Book Girl justement ? La réponse, c’est quelque chose de très moyen. C’est bien simple, ici, elle n’est évidemment pas encore partie, car comme dit dans le synopsis et les premières pages, Tohko ne fait que s’attarder sur ses révisions en vue de passer l’examen pour l’université ou une école supérieure. Sauf que de ce fait, elle n’est finalement que très peu présente durant l’aventure, et c’est vraiment quelque chose qui a affecté ma lecture.

J’aimerais effectivement pouvoir dire que ce livre ne se résume pas à une seule personne, et c’est vrai, mais j’ai eu l’amer goût de constater que quand Tohko n’était pas là, Konoha n’arrêtait pas de se plaindre. Qu’est-ce que je cherche à dire par là ? Tout simplement que les « crises » que subit Konoha régulièrement dans les autres tomes (vous savez, dès qu’on cite sa petite Miu ou Miu Inoue) sont ici omniprésentes. Oui, vous avez bien vu, omniprésente. Habituellement, peut-être en a-t-il autant, mais habituellement, Konoha n’apparaît pas spécialement comme « principal » et sert surtout à faire avancer l’action, or, Tohko n’étant pas ici ou presque pas dans ce volume, les petites touches d’humour ou de fraîcheur disparaissent, et j’ai réellement eu envie d’étriper cet idiot qui n’arrive pas à se détacher de son passé plus d’une fois. Vraiment, voir sans cesse « ça me déchirait le cœur ; je sentais ma poitrine se faire poignarder ; non, je ne dois pas pleurer ; ah, c’est en train de me déchiqueter …] »; c’est plus qu’irritant. Surtout quand il ne fait que se répéter la même chose, encore et encore. « You would never understand » ou quelque chose comme ça, ça ne vous est pas inconnu, n’est-ce pas ?

Néanmoins, outre ces gros problème d’écriture ou de choix d’écriture pour la narration (l’absence de Tohko étant justifiée, mais les crises de Konoha semblant être mises expressément en masse comme si l’on devait le prendre en pitié), pourquoi ai-je dit « avis mitigé » si je ne fais que critiquer ? Car l’intrigue en elle-même était relativement bonne. Je ne vais pas la dévoiler, mais elle était comme toujours inspiré d’une autre œuvre d’un autre auteur, mais toujours d’une façon totalement remixée à la sauce Book Girl, et comme d’habitude, c’est dans les derniers chapitres que l’on peut en voir le dénouement, comme dans n’importe quel bon roman policier ou d’enquête. Derniers chapitres sur lesquels j’aimerais revenir d’ailleurs, car en effet, même si par amour pour ce light novel je n’ai pas du tout eu à lutter pour en continuer sa lecture malgré le problème évoqué plus haut, il va sans dire que je m’apprêtais à faire de lui une critique quelque peu négative, sauf que non. Non, car les derniers chapitres sont tout simplement superbes. Alors qu’il n’y a aucun pique durant tout le reste, que le tout est assez plat, on peut enfin voir une envolée dans les trois derniers et notamment dans l’épilogue assez émouvant, et rien que pour cette raison, mon avis a complètement changé du tout au tout en un rien de temps. Autrement dit, rien que pour la fin du livre (« fin » que je compte quand même comme les trois derniers chapitres, épilogue inclut), il valait le coup d’être lu.

Aussi, l’on s’y attendait un peu, mais ce qui a pu faire pencher la balance dans le camp « moyen » au lieu de « bon », c’était le personnage principal choisit. Alors que j’avais écrit une fois dans une critique du tome 3 que Kotobuki me semblait terriblement stéréotypé/tsundere et sans grand intérêt, voilà que Mizuki Nomura (l’auteure) nous pond un tome complet où c’est elle qui est sur le devant de la scène. Prévisible cela dit, après le tome 3 sur Akutagawa ou le 1 sur Takeda. Sauf que voilà, Kotobuki a peut-être réussi à se défaire de son image de tsundere, mais pas de son côté inutile. Elle ne vaut en rien un autre personnage, et Akutagawa ou même Takeda étaient bien plus intéressant à suivre, car là, Kotobuki n’est autre qu’une fille banale et ennuyante qui n’arrive pas à pimenter correctement le récit.
Un choix logique, mais dommage.

Au final, pour résumer, un tome moyen à cause notamment des personnages présents ou justement non-présents, de Konoha lui-même que l’on a envie de frapper, mais dont la très belle fin / dénouement se suffit à elle-même pour justifier le fait d’en venir à bout.