CALME BLANC (Phillip Noyce)

Thriller
Long métrage australien
Réalisé par Phillip Noyce
Scénarisé par Terry Hayes
Avec Sam Neill, Nicole Kidman, Billy Zane…
Titre original : Dead Calm
Année de production : 1989

Calme Blanc est à l’origine un roman de l’écrivain Charles F. Williams publié en 1963. Orson Welles avait tenté de le porter à l’écran sous le titre The Deep mais la production fut très compliquée (avec un tournage s’étalant de 1966 à 1969) et le réalisateur de Citizen Kane a du se résoudre à ajouter ce film à la liste de ses projets inachevés. Grâce à un ami producteur, Phillip Noyce (actif depuis les années 70 entre petit et grand écran, sans se faire vraiment un nom) a découvert le livre dans les années 80 et a proposé à George Miller (avec qui il avait déjà travaillé sur des séries télévisées) d’en produire une adaptation. Enthousiasmé par le sujet (au point qu’il a lui-même tourné des plans en tant que réalisateur de la seconde équipe), George Miller a réussi à persuader la dernière compagne de Welles, qui détenait encore les droits, de céder le bouquin à sa société de production Kennedy Miller

Calme Blanc commence sur la terre ferme, pour quelques minutes d’une introduction traumatisante. Le militaire John Ingram s’apprête à passer les fêtes de Noël avec sa petite famille mais alors qu’il arrive à la gare, il est accueilli par deux policiers qui lui annoncent un grave accident. À l’hôpital, le docteur lui apprend que son jeune fils est mort et que sa femme est en train d’être soignée. Un flashback fait alors revivre le drame et connaître à l’avance le sort de l’enfant ne réduit en rien la terrible efficacité de la scène…

Un moment traumatique que Rae Ingram revit sans cesse dans ses cauchemars, alors qu’elle vogue avec son mari quelques semaines plus tard. John lui a proposé ce voyage pour qu’ils puissent se retrouver et affronter à deux leur chagrin afin de se reconstruire, ce qui est loin d’être une chose aisée. Un jour, ils aperçoivent une goélette immobilisée au loin et un homme qui tente de les rejoindre sur un canot. Le naufragé s’appelle Hughie et il leur raconte que le reste de son équipage est mort suite à un empoisonnement alimentaire. John doute de son histoire et il profite du sommeil de Hughie pour faire son enquête. Ce qu’il trouve sur l’autre bateau lui prouve qu’il y a eu plusieurs meurtres et alors qu’il essaye de rejoindre sa femme, Hughie assomme Rae et prend les commandes du voilier pour s’enfuir…

Débute alors un huis-clos maritime d’une grande intensité, en opposant l’immensité de la mer à l’aspect presque claustrophobique des lieux renfermés que sont les deux bâteaux. Il n’y a que trois acteurs (Sam Neill et Nicole Kidman pour un couple à la différence d’âge marquée, vingt ans entre les deux…ce que je ne trouve pas gênant pour ma part mais Neill a tout de même regretté ce point dans de récentes interviews,et Billy Zane pour le séduisant psychopathe) et la bonne idée est de les séparer pour orchestrer deux palpitantes luttes pour la survie. John est seul pour faire fonctionner une goélette sur le point de couler et Rae passe de la mère triste et affaiblie à une combattante qui doit dompter un chien fou pour ralentir leur progression et retrouver son époux…

Dans les deux cas, Calme Blanc tient en haleine jusqu’au bout d’un suspense maîtrisé en 90 minutes. Il est juste dommage que la fin ambigüe prévue à l’origine n’ait pas été conservée, les équipes ayant du ajouter un épilogue un peu trop sensationnaliste suite aux premières réactions des projections-tests qui ont rendu le studio frileux. Cet épilogue ne gâche pas vraiment l’impression d’ensemble mais le film aurait vraiment pu s’en passer…

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La grosse différence d’âge entre Kidman et Neill est peu visible : entre l’actrice altière qui en impose et un Neill qui fait pas vraiment son âge.

Presque une catabase pour le personnage de Kidman qui va devoir affronter l’enfer pour aller repêcher (pardon, pas su résister) son mari au fin fond du dernier cercle pour que les deux puissent enfin sortir guéris de leurs tourments intérieurs.

Miller avait surtout travaillé sur une scène d’attaque de requin qui aura fini sur le sol de la salle de montage.

Quelle était la fin ambiguë qui aura été coupée ?

La fin prévue, on la voit…c’est Rae qui balance Hughie sans qu’on sache s’il est mort (d’où le côté ambigu) et va sauver son mari. Le film aurait pu s’arrêter là dessus mais le public-test a été frustré…d’où l’ajout de la scène finale en reshoots

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Merci.

Dommage , c’est moins direct certes mais le côté bien sadique du " va crever en mer " renvoie bien à la cruauté dont il a fait preuve. Le public ne savait déja plus dégusté le sadisme lent et avait besoin d’un fix immédiat. Je dirais qu’on en a la preuve quand le méchant meurt à l’écran et 5 minutes plus tard, juste avant le générique, on soupçonne qu’il est vivant : le shoot a eu lieu, le public a sa dose de contentement et ensuite, il trépigne de le revoir…vivant.