CARMEN MC CALLUM t.1-20 (Fred Duval / Gess, Emem, Louis)

Puisque je suis en train de relire les premiers Travis, j’ai aussi relu le premier Carmen, le seul que j’ai. Comme pour l’autre série, le souvenir est parti assez loin.

L’action commence au moment du transfert d’une cryo-détenue en attente de son procès pour narcotrafic. On apprend très vite qu’il s’agit d’une évasion déguisée, menée par l’héroïne. C’est musclé, speed, tendu, mais peut-être un peu rapide : la longue séquence d’action du début, jusqu’à l’échouage sur la plage, est parfois un peu trop elliptique (défaut qu’on retrouve ici ou là dans les pages suivantes).

Ce qui m’a semblé intéressant lors de cette relecture, c’est que Carmen, en fait, n’est pas présentée sous son meilleur jour. Là où Steve Travis est un camionneur de l’espace attaché à un certain code d’honneur, elle est présentée comme une mercenaire travaillant pour le plus offrant et peu regardante quant aux méthodes employées afin d’empocher l’argent des missions qu’elle accepte. C’est pas mal de commencer une série sur un personnage revêche à ce point, une dimension que j’avais un peu oubliée.

On sent ici énormément l’influence de Vatine, dans le storyboard mais aussi dans les décors et même dans l’encrage. Pour avoir vu des storyboards de Vatine, qui ressemblent à des pages publiables, je pense qu’il a dessiné l’album en amont avec précision. On notera aussi la volonté de monter un univers partagé, grâce notamment à la présence d’une journaliste qui tient une place secondaire dans Travis mais occupe ici un rôle essentiel.

Jim

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