CASINO ROYALE (William H. Brown Jr)

REALISATEUR

William H. Brown Jr

SCENARISTES

Antony Ellis et Charles Bennett, d’après le roman de Ian Fleming

DISTRIBUTION

Barry Nelson, Peter Lorre, Linda Christian…

INFOS

Téléfilm américain
Genre : suspense
Année de production : 1954

My name is Bond…Jimmy Bond…

Le premier James Bond de l’écran était américain. Les scénaristes ont fait de l’agent 007 un espion U.S. travaillant pour la Combined Intelligence Agency et l’acteur choisi fut Barry Nelson, natif de San Francisco. Cette première entrée de la longue série des adaptations de l’oeuvre de Ian Fleming était déjà sortie de la mémoire des spectateurs au moment où Sean Connery est devenu James Bond en 1962 et le métrage fut d’ailleurs longtemps considéré comme perdu jusqu’à la découverte d’une copie par un historien du cinéma au début des années 80.

Même Barry Nelson (qui travailla surtout pour la télévision…sur grand écran, son film le plus connu reste le Shining de Stanley Kubrick…c’est lui le propriétaire de l’hôtel Overlook qui engage Jack Torrance dans les premières minutes) avait presque oublié qu’il avait joué James Bond des années auparavant…un Bond plus « 001 et demi » que 007 pour reprendre son expression…

En 1954, James Bond était encore peu connu. Seuls deux romans étaient sortis et le premier, Casino Royale, avait du mal à trouver son public aux Etats-Unis. Au même moment, la chaîne CBS, qui cherchait des scénarios pour sa nouvelle série anthologique Climax!, s’intéresse au bouquin de Ian Fleming car le lieu principal de l’action, un casino français où Bond défie le méchant surnommé Le Chiffre à une partie de baccara, était idéal pour une production à petit budget tournée dans les conditions du direct. Fleming a reçu 1000 dollars en échange des droits, qui passèrent ensuite dans d’autres mains (voir le billet sur la parodie de 1967) ce qui explique qu’il n’y a pas eu d’adaptation officielle de ce premier roman avant 2006.

Lorsque le téléfilm a été retrouvé dans les années 80, Barry Nelson a expliqué qu’il avait failli refusé le rôle quand il a découvert que le tournage devait se faire en direct. Il en avait en effet assez des séries filmées en direct mais a changé d’avis après avoir appris que le Chiffre allait être interprété par Peter Lorre. Lorsqu’ils sont ensemble à l’écran, l’acteur de M le Maudit vole régulièrement la vedette à Barry Nelson, pas très convaincant et visiblement peu inspiré par son rôle (et comme il ressemble plus à un crooner du rat pack qu’à un redoutable agent secret)…

Les restrictions budgétaires et les conditions du tournage donnent un résultat peu enthousiasmant. Cette heure de télévision découpée en trois actes (histoire de placer les publicités) fait très « théâtre filmé » et le manque de moyens se fait sentir dès la ridicule tentative d’assassinat sur Bond dans la scène d’ouverture. La première partie est un poil trop longue, la seconde a été rythmée par mes bâillements polis (que c’est ennuyeux, une partie de cartes) et la troisième relève un peu plus le niveau même s’il ne faut pas s’attendre à une action soutenue.

D’après les spécialistes de Bond, les scénaristes ont tout de même fait un bon travail pour condenser le roman en à peine une heure, en reprenant certains points de l’intrigue et en combinant des personnages pour réduire la distribution (Valerie Mathis reprend par exemple des caractéristiques de Vesper Lynd et René Mathis). Mais ce premier Casino Royale ne dépasse pas le statut de moment de télé assez poussiéreux…

1 « J'aime »

John McLusky (extraits du comic-strip Casino Royale de 1958) :

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McLusky - The Face

C’est pas mal.
Son Bond me fait penser au Tex de Fernando Fusco.

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Jim

Ouais, ce Casino Royale a seulement le mérite d’être la première adaptation filmée de James Bond.
Il dure une heure, mais qu’est-ce qu’elle est longue, cette heure !

Tori.