Catwoman #0
Ann Nocenti arrive sur le titre et son approche du personnage ne peut que ravir les fans de Selina dont je fais partie.
L’amour pour le personnage se ressent à chacune des pages, la scénariste connait le personnage et réutilise avec brio des éléments de son passé comme l’idée de son amnésie passagère. On peut y voir de la part de la scénariste de la fainéantise, mais ce n’est pas le cas. Elle réutilise cet élément connu du personnage pour nous donner des nouvelles pistes qui je l’espère seront exploitées après Death of the Family. On apprend de nouvelles choses concernant le passé de Selina, elle a par exemple un frère dont nous ignorions tout il y a encore peu. Comme elle il fut envoyé dans un foyer avant de passer de famille en famille comme c’est trop souvent le cas. On découvre également que Selina n’est pas son vrai prénom et c’est troublant. Catwoman est l’héroïne qui m’a fait découvrir Batman, je la connais depuis toujours avec le prénom Selina, savoir que ce n’est pas son vrai prénom est troublant, intéressant, risqué, mais troublant! J’aime le personnage et je suis troublée après les révélations de la part de l’auteur, d’ailleurs le prénom Selina a visiblement une grande importance au vu des évènements du récit.
En parlant d’évènements, ce numéro fera plaisir aux fans de la version de Tim Burton du personnage avec une scène de chute des plus sympathique, enfin sympathique, car rendant nostalgique quiconque ayant apprécié le film du réalisateur. Les influences de Ann Nocenti ne se limite pas au film de Tim Burton, elle utilise également un aspect du personnage présent dans The Dark Knight Rises, mais également dans la version de Milller et de ce qui en sera fait par la suite. Elle vient en aide aux nécessiteux et je trouve que c’est bien amené. C’est plaisant, car pour ceux ne connaissant pas le personnage, c’est un plus et cela humanise le personnage. Selina fut souvent exploité comme un personnage sexy, la femme fatale par excellente, mais elle n’est pas uniquement cela. Je l’ai aimé pour d’autres aspects de son passé, de sa personnalité et de son parcours dont j’ai déjà fait part dans ma critique précédemment. Le récit donc exploite une scène du film de Tim Burton, de cette scène découlera la création d’un costume de manière folklorique prêtant à sourire et donnant un ton plus léger au récit. La scénariste exploite de nombreux sentiments différents. Ann Nocenti nous propose un récit violent certes, mais amusant également et donnant vraiment la part belle à Selina et non à Catwoman.
Pour moi le contrat est remplie et j’attends avec impatiente la suite de son travail sur le titre. Les dessins sont tout aussi remarquables et même si je regrette le trait de Guillem March qui ne signe que la couverture, je dois reconnaitre que Adriana Melo exploite au maximum les capacités du personnage pour nous donner une Selina magnifique, elle donne une consistance au personnage via ses dessins et sait la rendre bien plus humaine qu’elle ne pourrait l’être. J’aime beaucoup son approche des décors et son découpage également, classique mais dynamique!
Ann Nocenti est une scénariste et un journaliste dont j’apprécie énormément le travail, c’est l’une des femmes qui m’a donnée envie de faire le métier que je fais et vu que nous sommes dans la section comics, je ne parlerai que de son travail dans ce secteur. J’aime autant son travail sur l’univers des mutants que ce qu’elle a écrit sur Spider-Man, Daredevil, Spider-Woman ou Kid Eternity et Batman, elle a une manière d’aborder ses récits avec brio et même si la qualité varie entre le correct et le chef-d’oeuvre, je pense que pour apprécier son travail, il faut avoir lu l’intégralité ou du moins ses travaux les plus importants pour apprécier son travail actuel dont je vois depuis quelques temps les critiques mitigés se multipliaient sur Internet ou dans la presse papier.
Ce numéro est une réussite complète!