CAYETANO (Luciano Saracino / Nicolas Brondo)

Entre 1904 et 1912, le très jeune Cayetano Santos Godino, plus connu sous le surnom de Petizo orejudo tue 4 enfants, en blesse 7 autres et met le feu à 7 bâtiments. Il devient ainsi le premier serial killer de l’histoire argentine. Un assassin de triste renommée grâce aux journaux de l’époque qui s’emparent du sujet pour profiter du côté sordide de l’affaire et faire du sensationnalisme vendeur. Ce from Hell argentin nous emmène ainsi dans les tréfonds de l’horreur de ce serial killer né à l’aube du XXème siècle dans les bas-fonds d’une Argentine peuplée d’immigrants européens pauvres.

Cette bande dessinée retrace fidèlement les évènements survenus au cours de ces huit années en suivant les actes insensés de Cayetano sans jamais chercher à les expliquer ou à les justifier. Un récit haletant, troublant et unique en son genre

Couverture souple couleur - Intérieur N&B
104 pages
ISBN : 9782491042233
Prix: 12 €

Luciano Saracino

Né en 1978, Luciano Saracino est écrivain, scénariste de télévision et de bande dessinée. Il a publié plus de 80 livres (livres jeunesses, romans, et bandes dessinées) qui ont été traduits dans de nombreux pays : Espagne, France, Italie, Russie, etc.

Nicolas Brondo

Né en 1982, Nicolas Brondo a publié de nombreuses bandes dessinées en Argentine aux côtés de scénaristes tels que Diego Cortés, Luciano Saracino, Damian Connelly, etc. Son personnage Chica Alien lui a réservé une place de choix dans le monde de la BD indépendante en Argentine avant de lui ouvrir les portes du marché US où il a notamment travaillé sur la série Colder aux côtés de Juan Ferreyra

Road to Halloween …

Arf, qu’est-ce qu’il est dur, ce bouquin. Il ne peut pas laisser indifférent.
Donc, c’est l’histoire de Cayetano, serial killer arrêté à l’age de 16 ans (ouais, ça fait quelque chose rien que d’y penser). Et l’auteur relate donc les événements le temps de 100 pages, avec un parallèle l’enquête du journaliste, mais qui n’est pas trop prégnante par rapport à l’histoire de ce perso. Et en deuxième sous-couche, la vie perso du journaliste, et là aussi, on bascule dans l’horreur des faits divers. Y a presque un côté méta dans sa propre histoire.
Ce récit permet aussi d’évoquer le début du XXième siècle en Argentine (y a un volet social intéressant et malheureusement pas surprenant dans la deuxième partie du bouquin… où on se rend compte que 100 ans plus tard, c’est par moment toujours pareil, même en Europe), avec une des conséquences de la vague d’immigration que le pays a connu, puisque Cayetano est une première génération argentine d’une famille italienne. Alors, évidemment, en rentrant dans la famille du perso, on pourrait lui donner des circonstances atténuantes, mais en fait, l’auteur, Saracino, qui dit avoir écrit le scénario dans un moment de tristesse et de colère, qui s’est visiblement pas mal renseigné, ne le pense pas comme ça, en témoigne la citation de Sartre qu’il met dans sa préface.
J’ai vraiment été pris dedans, j’ai lu le bouquin d’une traite, juste avant de dormir. ça fout un coup, quand même, car j’ai trouvé ça assez réaliste.
Le dessin de Brondo me semble typique de l’école argentine, et je peux comprendre la comparaison en 4 de couverture avec From Hell, car le trait est assez fin. Mais toute proportion gardée (et pour avoir discuter avec la co-éditrice, elle dit bien que c’est une référence, et qu’il ne faut surtout pas comparer les deux ouvrages), car on n’a pas le côté aussi méticuleux, foisonnant, clinique, … de Campbell. Si on oublie donc l’ouvrage sur l’Éventreur, le dessin est précis, avec des mises en scènes intéressantes, qui mettent bien dans l’ambiance car l’auteur se tait à ces moments-là. Même si ce n’est absent de défaut, le dessin a également grandement participé à cette ambiance pesante, lourde, triste.
ça rigole pas, mais je le conseille.