CHANTS DE L'ESPACE - Samuel R. Delany (Bragelonne)

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Artemus a ouvert il y a peu un sujet sur l’excellent « Babel 17 », sûrement l’une des oeuvres les plus fameuses de l’auteur américain Samuel Delany. Ce roman est compris dans cette anthologie.
Si Delany, révéré par certains (et pas des moindres : Gibson, Sturgeon…), honni par d’autres (et pas des moindres : Philip K. Dick, Harlan Ellison…) est l’auteur d’une oeuvre plutôt foisonnante, les traductions françaises sont pourtant plutôt rares, sans compter que l’immense majorité de ce qui a été publié en VF est désormais épuisée. A l’exclusion du roman pornographique « Hogg » (longtemps privé de toute publication, finalement sorti en 1995), un des trucs les plus extrêmes et perturbants qu’il m’ait été donné de lire (je ne l’ai pas fini d’ailleurs), ce volume, « Chants de l’Espace », est un des rares trucs dispos.

On peut trouver dommage que la sélection des textes concerne une période extrêmement restreinte dans le temps, mais on se consolera en apprenant que c’est une des périodes les plus prolifiques, tant qualitativement que quantitativement, de Delany.
Parmi les choses qui n’ont même pas eu l’heur de la traduction française, il y a le magnum opus de Samuel Delany, « Dhalgren » (1975), pavé de 900 pages complètement barré, où les manoeuvres métatextuelles les plus complexes côtoient les scènes de sexe débridées dans une ambiance d’apocalypse hallucinée. Quel dommage que personne ne se risque à traduire ce monstre littéraire, qui a valu à Delany l’attention du monde littéraire en-dehors du strict sérail de la SF.
Artemus, encore lui, a publié un entretien très intéressant de l’auteur sur son blog, datant à peu près de cette période.
artemusdada.blogspot.fr/2015/10/samuel-r-delany-entretien-mars-1979.html

L’auteur y fait la démonstration d’un caractère bien trempé ; il lui aura bien fallu ça, à lui le jeune prodige noir et gay de Harlem qui se lance dans l’écriture à 19 ans, envers et contre tout. Quand on pense que le récit de l’abominable « Hogg » est en partie autobiographique…

J’y jetterai un oeil par curiosité. Merci.