REALISATEUR & SCENARISTE
Jack Hill
DISTRIBUTION
Pam Grier, Booker Bradshaw, Robert DoQui, Allan Arbus, Sid Haig…
INFOS
Long métrage américain
Genre : thriller/action
Titre original : Coffy
Année de production : 1973
Coffy, la Panthère Noire de Harlem (le distributeur français n’a pas du se rendre compte que l’histoire se déroule à Los Angeles) est le film qui a fait de la sculpturale Pam Grier l’icône féminine de la Blaxploitation, dérivé du cinéma d’exploitation aussi controversé que populaire dans les salles obscures pendant les années 70. Suite aux succès de titres fondateurs comme Sweet Sweetback’s Baadasssss Song et Shaft, les Nuits Rouges de Harlem, tous les studios ont voulu leur part du gâteau, comme American International Pictures, connu notamment pour la production et la distribution des Roger Corman. L’AIP a failli produire Cleopatra Jones, sorte de James Bond au féminin, avant de perdre les droits au profit de la puissante Warner.
L’AIP a alors contacté Jack Hill, spécialiste du bis formé à l’école Corman, pour qu’il leur livre un film sur le thème de la vengeance d’une afro-américaine qui puisse battre de vitesse Cleopatra Jones. Jack Hill a relevé le défi puisque Coffy, la Panthère Noire de Harlem est sorti deux mois avant Cleopatra Jones, récoltant plus d’argent et établissant Pam Grier (que Hill avait déjà dirigé deux ans plus tôt dans le film de « femmes en prison » The Big Doll House) comme première héroïne d’action de la Blaxploitation.
La première scène donne bien le ton : Flower Child Coffin, dite « Coffy », se fait passer pour une prostituée junkie afin d’attirer un criminel notoire et un dealer et leur régler leur compte. Elle brûle la cervelle du premier et fait goûter au second sa marchandise, provoquant une overdose. On apprend ensuite que la jeune femme est une infirmière dont la vie a basculé le jour où elle a appris que sa petite soeur de treize ans est tombée dans l’enfer de la drogue. Coffy a alors décidé de déclarer la guerre à un réseau bien organisé…
Coffy ne se transforme pas tout de suite en « justicière dans la ville » avant l’heure. Ses actes lui pèsent dans un premier temps sur la conscience mais l’escalade de la violence (et le rebondissement du dernier acte) ne lui laisse pas le choix. Si le jeu de Pam Grier est par moment un peu limité dans les aspects dramatiques de son personnage, sa présence physique est indéniable, aussi bien lorsqu’elle se sert de son charme et de sa sexualité comme d’une arme que dans les nerveuses scènes d’action.
Coffy ne fait pas de distinctions dans un milieu dominé par les hommes, qu’ils soient noirs ou blancs : caïds du crime, dealers, maquereaux, politiciens corrompus (et même prostituées de luxe dans un gros crêpage de chignon qui allège brièvement l’atmosphère) en prennent plein leur grade dans cette violente descente dans les recoins les plus glauques de la société, série B aussi généreuse que racoleuse.
Pam Grier a ensuite enchaîné avec plusieurs autres productions Blaxploitation de American International Pictures, dont la plus connue reste Foxy Brown en 1974, qui reprenait les mêmes recettes que Coffy, la Panthère Noire de Harlem.