COME HOME, INDIO (Jim Terry)

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COME HOME, INDIO par Jim Terry

Jim Terry raconte dans son album sa lutte pour trouver la sécurité et le confort dans un environnement souvent hostile. Entre la communauté Ho-Chunk de sa famille amérindienne du Wisconsin et ses camarades de classe de la banlieue de Chicago, il tente en vain de s’intégrer et finit par se tourner vers l’alcool pour échapper à une solitude et une aliénation croissantes.

Le New York Times décrit l’album comme « un tour de force de la bande dessinée »

J’ai pas percuté, sur le moment. Parce que par extension, c’est fait pour ce titre aussi.

Afin de vous présenter plus longuement (et de tester aussi cette plate-forme), nous avons mis en place une campagne pour COME HOME INDIO de Jim Terry. Ce récit coup de poing est déjà disponible dans la campagne pour la Salve 2 de Love & Rockets mais n’avait peut-être pas suffisamment bénéficié de la lumière. Donc pour celles et ceux qui veulent lire un récit puissant et émouvant, n’hésitez pas !

Lors d’un échange avec le scénariste Luc Brunschwig, je lui ai proposé de lire l’album COME HOME INDIO (traduit, lettré et pas encore relu) afin d’avoir son ressenti dessus. Son retour a été dithyrambique !
Pour le coup, Luc a accepté d’écrire un texte dans l’album et si vous avez raté COME HOME INDIO pendant la campagne LOVE & ROCKETS Salve 2, sachez que nous avons créé une séance de rattrapage sur KKBB.
Vous allez être gâtés !

Je suis fan de Jim Terry, l’auteur du coup de poing Come Home Indio (qui vient de paraître, ne traînez pas trop : Petit tirage, auteur peu connu, il risque de ne pas être trouvable longtemps !).

À l’occasion de son interview exclusive pour la France (sur le site de Bruce Lit), j’ai réalisé son portrait. Allez lire ça, et qui sait, allez lire son livre !

Voilà le topo :

« Komics Initiative a publié COME HOME INDIO, un roman graphique majeur sur l’addiction, la rédemption et tout le bordel qui va autour. Rencontre avec son auteur amérindien Jim Terry pour une interview bilingue chez Bruce Tringale de Bruce Lit. »

👉 https://www.brucetringale.com/interview-jim-terry-come…/

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Bon, bon, bon … pas simple de parler de cette autobiographie, parce qu’à un moment donné, j’ai été assez touché émotionnellement par une partie de la BD, qui, à titre perso, m’a fait passer l’ouvrage à un autre niveau.
Pas simple aussi parce qu’elle parle à la fois de choses que je ne connaissais pas (enfin, pas avec autant de détails) et donc aussi choses qui ne m’ont pas rappeler que de bons souvenirs, et aussi parce que les thématiques sont quand même assez variées. On parle d’alcoolisme, d’Histoire (vis à vis des natifs), de religion, mais aussi de comic books, le tout dans la vie d’un seul bonhomme.
Jim Terry est fils d’un musicien d’origine irlandais et d’une native. Ce qui lui donne une double origine, dans une famille qui devient dysfonctionnelle avec des parents qui ont déjà, eux-mêmes, une histoire perso pas facile. Et donc un sentiment de se sentir à sa place nulle part (c’est ce sentiment qui sera un peu le fil rouge de l’ensemble de l’album, … du moins, c’est mon impression).
Alors, c’est jamais très simple de faire un autobiographie, faire retranscrire des sentiments sans passer pour un chouineur (on en connait). Et là, je trouve qu’il se dévoile (même s’il ne dit pas tout) avec une certaine sincérité, et sans que ça fasse nombriliste dans le mauvais sens du terme (même si ça parle de lui, de ce qu’il ressent, etc …), parce que je trouve qu’il est aussi dans l’autocritique, qu’il n’est pas tendre avec lui-même et qu’il met en avant aussi qu’il n’est pas le seul dans les situations qu’il vit (que ce soit les autres alcooliques qu’il rencontre, ou sa sœur pour les histoires familiales). J’ai trouvé intéressante la partie où il explique comment il vit son alcoolisme, pourquoi il fait ça, et ce qui suit, sa sortie (relative, il le dit lui même) de cette maladie via les réunions des AA est aussi intéressante. pas eu le souvenir d’avoir lu ou vu ce genre de détail (la mécanique, on la connait). Ce que j’ai trouvé aussi intéressant de sa part, c’est qu’il ne se réfugie pas derrière une enfance où il a vu ses parents se saouler régulièrement. Et puis comment il s’en sort, grâce à la BD (un vrai hommage à Will Eisner, comme je n’en avais jamais lu).
Et ensuite, revient la thématique des natifs, déjà évoqué au tout début, de la manière dont ils sont traités et on été traités, et aussi de comment ils risquent d’être traité via le projet d’installation d’un oléoduc à travers des terres ancestrales. ça permet aussi d’avoir une description de coutumes de natifs. Et là, il change complètement de narration, et je me suis dit que c’était aussi pour respecter les personnes qu’il avait rencontrées dans le camp (sorte de ZAD si j’ai bien compris). C’est une interview de Joe Matt qui m’a fait pensé à ça. Et l’interview de Jim Terry en toute fin d’album a confirmé mon ressenti.
Terry dit aussi qu’il a essayé d’atténuer certains propos, notamment à la demande de son superviseur éditorial, mais je trouve que le ton est juste et un peu sans concession. ça m’a ouvert les yeux sur pas mal de choses que je ne connaissais pas (ou alors juste en survol) et puis les thématiques sont très fortes.
Je me rends compte que je n’ai pas parlé du dessin … je pense que si les messages passent très bien, c’est sûrement parce que le storytelling est au diapason. Et la qualité graphique du noir et blanc est également au rendez-vous.

PS : Luc Brunschwing a fait une préface … je l’ai relue après ma fin de lecture (qui a duré 4 à 5 jours)… cette préface ne peut pas être plus juste.

PS 2 : je ne sais pas si j’ai tout dit sur cette BD.

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Ah ouais… ça me parle… je ressens le vécu qui m’interpelle et m’intéresse. C’est un peu mon vécu mais différemment. Merci pour ton retour sur cette BD. :wink: