J’ai passé un sacré bon moment. Encore un bon exemple de la suprématie américaine en matière de comédies barrées (et ce n’est même pas le film le plus abouti de cette vague…).
Le premier était sympa, sans plus, avec un gros capital sympathie du fait du casting, à moitié composé de certains des meilleurs comiques américains actuels, comme le subtil Jason Bateman (la fabuleuse série « Arrested Development »), l’hilarant Jason Sudeikis (« Kenny Powers », « B.A.T. » des frères Farrelly) et le petit nouveau (en ce qui me concerne) Charlie Day, très marrant avec sa voix insupportable. L’autre moitié, c’est des grosses stars hollywoodiennes qui viennent faire les zozos avec des réussites diverses : Jennifer Aniston, Kevin Spacey, Jamie Foxx et Colin Farrell pour le premier film. Ils reviennent ici (sauf un) et sont rejoints par Chris Pine (très bon dans l’exercice comique) et Christoph Waltz, dont je remarque qu’il joue exactement pareil dans une comédie que dans un film sérieux (c’est-à-dire en en faisant des caisses…).
Du lourd, donc ; on a de toutes façons à faire à une très grosse prod’ (le film, à défaut d’être génialement mis en scène, est quand même proprement réalisé, avec un sacré niveau technique), et le film claque bien au final.
Au petit jeu des comparaisons (tout cela n’étant pas bien objectif), j’ai trouve ce second volet très supérieur au premier. Rythmé, parfois gentiment subversif, souvent hilarant, le film est électrisant au possible…
Ce qui me bluffe à chaque fois, c’est le sérieux avec lequel ces films sont conçus (un sérieux qui tranche avec le tournage à proprement parler, ouvert aux impros comme souvent, et comme le « bêtisier » final en atteste) : c’est pas parce qu’on tourne une comédie débile qu’on se permet de torcher le boulot pour autant. En l’occurrence, le résultat éclipse sans peine les laborieuses tentatives de comédies françaises, qui oublient précisément qu’une comédie exige la plus grande rigueur imaginable, même si c’est contre-intuitif…
Du coup, ça me rappelle une anecdote rapportée par le réalisateur Fede Alvarez (« Evil Dead », le reboot), qui racontait que les ZAZ (Zucker, Abrahams, Zucker) pondaient les scripts de leurs comédies en rédigeant d’abord un script « premier degré », sans une seule vanne, et ne travaillaient la dimension comique qu’une fois que le script « à poil » tenait vraiment la route.
On sent que c’est cette méthode qui a prévalu ici. Sans les gags et les quiproquos, le film serait quand même un polar (version « film de kidnapping » mêlé à un caper-movie par moments) bien huilé, avec ses motifs (la ritournelle musicale, cruciale dans le dénouement) et sa circulation d’objets savamment orchestrée.
Y’a pas à dire, ils savent y faire ces amerloques…
Très très impressionnant et très drôle, en résumé.