REALISATEUR
Philippe Mora
SCENARISTE
Whitley Strieber, d’après son roman
DISTRIBUTION
Christopher Walken, Lindsay Crouse, Frances Sternhagen, Andreas Katsoulas…
INFOS
Long métrage américain
Genre : drame/science-fiction/horreur
Année de production : 1989
Dans Communion, Christopher Walken joue l’écrivain Whitley Strieber. Et si vous regardez bien les infos ci-dessus, Whitley Strieber est l’auteur du livre Communion et du scénario qui en a été tiré. Mais le long métrage de Philippe Mora n’est pas vraiment ce qu’on peut appeler un biopic. Je n’ai jamais lu les romans de Strieber, mais c’est un nom que j’ai déjà croisé dans différents crédits : Wolfen a été adapté en 1982 par Michael Wadleigh, Les Prédateurs en 1983 par Tony Scott et Le Grand Dérèglement du Climat (1999) a inspiré Le Jour d’Après de Roland Emmerich. Comme je ne m’étais pas vraiment intéressé à la carrière du bonhomme, je ne connaissais donc pas une expérience importante de sa vie : il a déclaré avoir été enlevé par des créatures non-humaines le soir du 26 décembre 1985.
J’ai regardé rapidement sur le net et d’après ce que j’ai compris, Whitley Strieber ne tire pas de conclusions dans son livre et pour rester le plus « neutre » possible, il a désigné ses kidnappeurs sous le terme « visiteurs ». Au fil des années, Whitley Strieber a écrit en tout cinq livres sur les phénomènes dont il a été la victime, dans des états qui ont été comparés par certains spécialistes à de l’hypnagogie.
Au final, Whitley Strieber a été déçu par le long métrage qui a été produit à partir de son histoire. Les désaccords ont commencé sur le tournage avec l’interprétation de Christopher Walken. Et il faut dire que l’acteur oscarisé pour Voyage au Bout de l’Enfer se déchaîne ici dans un véritable festival. Sans faire de mauvais jeux de mots, Communion est un O.V.N.I., partagé entre le drame d’une famille qui se déchire à cause de ces rencontres d’un autre type et l’aspect totalement nanardesque des interventions de ces « visiteurs ».
Dès les premières scènes, Christopher Walken livre un portrait fantasque (et en partie improvisé) de cet écrivain en proie au syndrome de la page blanche. Le récit prend son temps et le réalisateur Philippe Mora arrive dans un premier temps à installer une atmosphère étrange. Mais dès que les créatures sont à l’écran, le métrage bascule irrémédiablement dans une autre dimension, une plongée dans le bizarre amplifiée par les choix de mise en scène de celui qui venait de signer Hurlements II et III (toujours pas vus mais il paraît qu’ils sont gratinés ces deux-là) et le jeu assez hypnotique d’un Walken fiévreux et en roue libre.
La dernière partie m’a laissé sur le bord du chemin avec sa psychologie de bazar et son sous-texte religieux…mais Communion se distingue surtout par ces passages démentiels qui voient Christopher Walken partir carrément dans un autre monde (et c’est là qu’on oublie le portrait censé être un peu plus sérieux d’un homme dont la vie part en morceaux et qui doit se reconstruire) : l’acteur balance ses lignes dans le vide, il rit aux éclats avec cet irrésistible rictus démentiel et danse carrément avec les « visiteurs », tantôt habillé en costard, tantôt en costume d’Adam (parce qu’il se prend aussi une sonde là où le soleil ne brille jamais, hein…).
De grands et savoureux moments de n’importe quoi dans un ensemble aussi bizarre que sacrément inégal (mais Walken vaut comme souvent le coup d’oeil) !