CONFESSION OF PAIN / SEUNG SING (Wai-keung Lau, Alan Mak)

Dans mon stock de dvd asiat en retard trainait ce film acheté depuis un bout de temps.

Et non pour les Naruto maniaques c’est pas un film sur le personnage de Pain :mrgreen:

Le pitch :

Le beau-père de l’inspecteur Hei est découvert assassiné dans sa somptueuse villa. Ses confrères policiers semble vite retrouver les coupables qui a priori se sont entretués lors du partage du butin. Mais la femme de Hei ne croit pas à cette théorie, Hei pour la rassurer charge donc son ex-partenaire et ami Bong, devenu détective privé d’enquêter sur ce crime. Ce dernier, alcoolique depuis le suicide de son amie, va se jeter corps et âme dans cette enquête et se rendre compte que la vérité n’est pas toujours celle que l’on croit.

Mon avis :

Comme vous le savez je suis fan du cinéma asiatique et tout particulièrement de ses polars qui ont pour moi révolutionné un genre devenu bien trop classique en Europe. Et, je dois reconnaître que, parfois, cet amour du genre m’a conduit à un peu de mauvaise fois en m’emballant ou en étant assez gentil avec des films qui ne le méritaient pas (a bettersweet life est ainsi après relecture vraiment très chiant et seul le dernier ¼ d’heure vaut le coup, the longest nite est too much, vengeance surjoué et mal joué)

Alors quand le trio magique de Infernal Affair, le film honteusement repompé d A à Z en moins bien par le « Grand » Scorsese, (Alan Mak et Andrew Lau à la réalisation, Félix Chong au scénario) et à ses suites plus que correctes (où d’ailleurs le trio n’est pas totalement responsable) signe un nouveau film, ma première impression est de me dire que cela va être la nouvelle perle du cinéma asiatique !

Et là je vais vous  refroidir direct : confession of pain n’est pas le digne successeur d’Infernal Affair et encore moins un bon polar asiatique ! C’est pour moi un échec total sur tous les plans.	

Pourtant le casting a fière allure : le d’habitude toujours excellent Tony Leung (Infernal Affair, In the mood for love et tant d’autres), le sexy Takeshi Kaneshiro (le secret des poignards volants), la bombe, et accessoirement potiche, Shu Qi (euh…. le transporteur, ok la niveau cinématographie ça fait tout de suite moins bander). 

Le problème c’est que tout ce petit monde joue très mal ! Bon ok pour Takeshi Kaneshiro et Shu Qi, c’est pas vraiment une surprise, mais bon là on touche souvent le fond ! Takeshi Kaneshiro joue l’alcoolique sans aucune subtilité et tous les clichés du genre, Shu Qi joue…… et bien la potiche franchement énervante pour changer !
Mais le vrai souci c’est que l’habituellement talentueux Tony Leung se met au même niveau que ses partenaires. A croire que ceux-ci ont déteint sur lui ! Jeu monolitique, sans une once de subtilité, bref le père Tony n’assure pas un cachou.
Donc le face à face tant attendu entre le beau gosse et le talentueux ne fait pas d’étincelles.

Cette médiocrité du jeu d’acteur est accentuée par une mise en scène sans imagination, faisant elle aussi preuve d’un manque de subtilité flagrant. Tous les clichés et codes visuels du polar sont présents certes mais le résultat à l’écran fait preuve d’un classicisme  et d’un manque d’ambition atténuant toute tentative de rythme ou d’émotion à l’écran.

Tout est d’un convenu, tant dans les cadrages que dans le jeu d’acteurs alors si en plus le scénario ne tient pas la route on va droit dans le mur ! Et c’est le cas ici. Alors qu’Infernal Affair est magnifiquement écrit, intense, moite, avec des twists parfaitement orchestrés, confession of pain est mou, faussement compliqué. 
La vengeance est un plat qui se mange froid dit on, et parfois les chemins les plus tortueux permettent de l’assouvir mais là on frise le grotesque. Le plan employé par Hei est totalement improbable (plus tiré par les cheveux je crois que c’est difficile)  et les enjeux vite désamorcés car les réalisateurs se plaisent à expliquer toutes les ficelles du plan avec lourdeur, donnant l’impression que le spectateur n’est pas capable par lui-même de comprendre les indices portant bien visibles dont ils ont parsemés le film ainsi que les motivations faussement compliquées du tueur.
Alors certes l’idée de nous montrer dès le départ l’identité du tueur est bonne et aurait pu amener de véritables enjeux mais comme on a l’impression que Bong le sait pertinemment, cette idée pourtant intelligente fait perdre le peu de tension du film.

Bref, alors que la confrontation entre Andy Lau et Tony Leung est un véritable ballet à la tension de plus en plus forte dans Infernal Affair, celle entre Tony Leung et Takeshi Kaneshiro manque totalement d’enjeu.

Amateur de polars hong kongais passez votre chemin.

Je l’avais acheté en DVD à l’époque, une affiche pareil ça faisait rêver, Leung, Kaneshiro, ma dulcinée Shu Qi, avec aux manettes les réalisateur d’Infernal Affairs wooww :open_mouth: .

Malheureusement j’ai très vite déchanté aussi, quelle déception, Kaneshiro n’était pas crédible, Shu Qi était insupportable et Tony Leung paraissait s’ennuyer.

Donc ouais, comme le dit si justement Tootsif, un film à éviter à tout prix.