DAREDEVIL #1-18 (Mark Waid / Chris Samnee)

[quote=« soyouz »]

[quote=« sylvain cordurié »]Jim et moi, on est vraiment si marginaux ?
Ce qu’il dit de la numérotation, c’est très juste.[/quote]

Mais c’est plus que vrai cette histoire de numérotation. cette partie de son intervention m’a tapé dans l’oeil et m’a fait tilter le cerveau ![/quote]

C’est vrai ?!
C’est d’autant plus étonnant, de mon point de vue, que je crois que tu ne lis que de la VF, où la numérotation est encore différente de celle de la V.O.
En quoi, Soyouz, la nouvelle numérotation de Daredevil va-t-elle te gêner ?

Pour ma part, je n’ai aucun problème avec la numérotation, c’est vraiment quelque chose que je regarde pour éventuellement lire des numéros en lot, et les mettre dans l’ordre.
J’ai du mal à comprendre comment le changement de numérotation va influencer la série Dardevil, alors que la même équipe reste sur le titre ?

Tout cette agitation me laisse perplexe.

Ci-dessous, la couverture variante de Daredevil #1 par Alex Ross:

[size=150]INTERVIEW DE MARK WAID & CHRIS SAMNEE (Newsarama)[/size]

[size=150]INTERVIEW DE MARK WAID (comicbookresources)[/size]

Perso je suis comme Jim. J’aime la numérotation je me perds dans ces relance. Pour la Vf il y a la même choses, magazines, rebootés, changements de nom, de numérotation à l’époque ou un strange faisait 300 numéros là si on arrive au 100 on redémarre parce que faut pas déconner, ça fait trop de numéros le nouveaux lecteurs ne viendra jamais.

[quote=« Jack! »]Ci-dessous, la couverture variante de Daredevil #1 par Alex Ross:

…][/quote]

Belle couverture, j’aime beaucoup.

[quote=« artemus dada »]

Mais c’est plus que vrai cette histoire de numérotation. cette partie de son intervention m’a tapé dans l’oeil et m’a fait tilter le cerveau !

C’est vrai ?!
C’est d’autant plus étonnant, de mon point de vue, que je crois que tu ne lis que de la VF, où la numérotation est encore différente de celle de la V.O.
En quoi, Soyouz, la nouvelle numérotation de Daredevil va-t-elle te gêner ?

Pour ma part, je n’ai aucun problème avec la numérotation, c’est vraiment quelque chose que je regarde pour éventuellement lire des numéros en lot, et les mettre dans l’ordre.
J’ai du mal à comprendre comment le changement de numérotation va influencer la série Dardevil, alors que la même équipe reste sur le titre ?

Tout cette agitation me laisse perplexe.[/quote]

Je ne crois pas que la numérotation influence l’évolution de la série (Dan Slott disait récemment que s’il n’y avait pas eu de Marvel NOW!, Superior Spider-Man #1 aurait été publié en tant qu’Amazing Spider-Man #701). Si un scénariste a un projet, peu importe l’écrin dans lequel il est placé, je crois.
Je ne pense pas non plus que la lecture en soit bien altérée. On est peut-être perdu un instant, mais dans l’acte de lecture lui-même, on fait comme tu as dit, on met les numéros dans l’ordre et on les lit l’un après l’autre. Après, quand un événement qui aurait pu se dérouler dans la série fait l’objet d’une mini-série (j’ai le Captain America Reborn en tête), ça peut changer la perception du projet, mais au moment de l’acte de lecture, je crois que l’impact est moindre.

Non, en fait, là où je trouve que ça perd de son sel, c’est que ces énièmes renumérotations brouillent la vue d’ensemble qu’on peut avoir d’une série. Quelques années à peine après le passage de Fraction sur Thor, je serais incapable d’expliquer à brûle-pourpoint dans quel ordre tout cela s’articule (je sais vaguement qu’il a commencé dans un titre avec Coipel et le Surfer, et que ça s’est ensuite décalé dans un autre titre, mais déjà, je suis perdu). Alors dans dix ou vingt ans, je n’aurais plus aucune référence précise et j’aurais besoin de m’appuyer sur des documents extérieurs pour en parler.
Si j’étais cynique et parano, je dirais que c’est une manœuvre des éditeurs pour faire perdre de vue la continuité (et donc, d’une certaine manière, la caractérisation), et pour créer un catalogue de personnages archétypaux (là encore, c’est pas péjoratif) un peu à l’image des personnages Disney, donc déclinables selon diverses situations possibles.
L’autre perte de plaisir, sentiment purement personnel chez moi mais qui, si je comprends les interventions de certains, semble partagé, c’est que la numérotation crée un effet de connivence. Je peux découvrir le numéro 815, mais il est également possible que j’aie lu quatre cents épisodes, voire la totalité des 814 numéros précédents. Ce qui m’intègre dans une sorte de « grand tout », et fait de moi le complice de cette continuité et de cet univers partagé. Cette incitation tacite à la collectionnite n’est d’ailleurs pas excluante : si j’ai lu les 814 épisodes, je suis « intégré », je fais partie du club ; et si je découvre, je vais chercher, et la numérotation me laisse entendre qu’il me suffit d’aller dénicher les épisodes précédents, dans l’ordre (ou dans le désordre, ou par morceaux, comme je le faisais en complétant mes Strange dans les années 1980) pour être accueilli dans ce club.

Renuméroter régulièrement, ça casse tout cela. Ça casse la connivence, le clin d’œil, la complicité. Ça casse ce sentiment d’appartenance à un club fermé, à une culture à part, à une petite communauté de « happy few » qui partage leur culture de niche en même temps qu’une numérotation qui a pour eux une réelle signification. Ça m’enlève la cerise sur le gâteau, à moi personnellement. Ça m’enlève des éléments de compréhension, ou plus précisément, d’appréhension. Je sais que Simonson s’est occupé de Thor du #337 au #382 (sauf le #370 géré par Owsley, Buscema et Russell), et cela s’inscrit dans une vision d’ensemble, mais je suis incapable de dire, même avec une marge d’erreur, où s’inscrivent les épisodes de Fraction.

De là, j’irais même jusqu’à dire que ces incessants changements de numérotations vont rendre encore plus compliquée l’appréhension des séries par les nouvelles générations (en gros, si moi qui connais et sais où chercher suis perdu, comment un jeune lecteur qui découvre pourra s’y retrouver facilement). Ça devient de plus en plus abscons, et ça va prêter le flanc aux vieilles critiques qui disent « c’est* compliqué, y a plein de séries, on sait pas où chercher* ».
Je suis bien d’accord pour dire qu’une bonne histoire, c’est une bonne histoire, elle fonctionne toute seule. Cela dit, la nature feuilletonnante des histoires de super-héros se prête bien à des numérotations simples et suivies. C’est même un outil (pour chercher, pour lire dans l’ordre, pour prendre conscience de la pérennité et de l’ancienneté de certains personnages : Detective Comics a dépassé les 900 épisodes, mais quel est l’indice sur les couvertures que Batman a une grande longévité ?).

Moi, j’ai la sensation en tant que lecteur d’y perdre plus que je n’y gagne, à ces renumérotations que je juge intempestives. Mais au-delà de mon petit cas personnel, qui est pour l’essentiel motivé par le petit plaisir de la « niche culturelle » évoqué plus haut, je me demande si les personnages n’y perdent pas. À court terme, ça crée des micro-buzz (dont l’impact va finir d’ailleurs par se diluer, puisque tout le monde fait ça). Mais à long terme, les personnages vont se détacher de leur propre histoire.

Jim

[quote=« sylvain cordurié »]Jim et moi, on est vraiment si marginaux ?
Ce qu’il dit de la numérotation, c’est très juste.[/quote]

+1

Intéressant et peut-être qu’on touche un truc. Tu trouves que l’acte de collection et l’intégration à un grand tout n’est pas excluant.

J’ai l’impression (fausse ou vraie je ne pourrais le dire) qu’a l’heure où il suffit de quelque clics pour se croire faire partie d’une communauté, l’investissement est devenu secondaire voire totalement rejeté.

Je comprend mieux ce rapport à la numérotation dans cette idée globale. L’investissement je l’ai connu et sur tous les loisirs que j’appréciais. J’ai fouiné dans les bacs des bouquinistes et des brocantes, je faisais des échanges de VHS pour les séries télé, je chercher des vieux films d’horreur etc etc.

Aujourd’hui c’est plus facile et donc on a moins envie de se faire chier. La numérotation apparaît alors comme un frein. Le fameux « je vais rien comprendre » parce qu’aussi basé sur l’idée de tout voir/lire ce qu’il y avant pour comprendre le maintenant.

Les gens veulent moins s’investir tout en voulant faire partie d’un tout. Forcément ses deux choses qui se heurtent je trouve.

(désolé c’est du vrac ce que je balance)

[quote=« Jim Lainé »]…]

Non, en fait, là où je trouve que ça perd de son sel, c’est que ces énièmes renumérotations brouillent la vue d’ensemble qu’on peut avoir d’une série. Quelques années à peine après le passage de Fraction sur Thor, je serais incapable d’expliquer à brûle-pourpoint dans quel ordre tout cela s’articule (je sais vaguement qu’il a commencé dans un titre avec Coipel et le Surfer, et que ça s’est ensuite décalé dans un autre titre, mais déjà, je suis perdu). [/quote]

Je ne sais pas, je ne comprend pas bien ce que tu veux dire ; mais de ce que je comprends peut-être que le problème vient de l’écriture du scénariste, ou du passage d’une série à l’autre ? Et dans le deuxième cas la numérotation n’y change rien, si ?

En outre aujourd’hui il y a tout un travail éditorial de compilation en recueil qui facilite la lecture me semble-t-il.

[quote]Alors dans dix ou vingt ans, je n’aurais plus aucune référence précise et j’aurais besoin de m’appuyer sur des documents extérieurs pour en parler.
Si j’étais cynique et parano, je dirais que c’est une manœuvre des éditeurs pour faire perdre de vue la continuité (et donc, d’une certaine manière, la caractérisation), et pour créer un catalogue de personnages archétypaux (là encore, c’est pas péjoratif) un peu à l’image des personnages Disney, donc déclinables selon diverses situations possibles.[/quote]

Je ne sais pas, mais la continuité est souvent un boulet il me semble, surtout quand ça se rattache à des détails (du moins ce que je considère comme des détails).
Cependant rien n’empêche le scénariste de contextualisé la contuinuité qu’il veut utiliser, c’est même souhaitable sur des séries à suivre aussi longues que Spider-Man par exemple.

Là, clairement la connivence me passe complètement au-dessus de la tête.

Je comprends, mais ma personnalité ne me dirige pas du tout vers les « clubs », tout au contraire, d’autre part rien ne m’empêche de faire une numérotation dans la continuité sans tenir compte de celle de l’éditeur.
Pour ma part l’éditeur propose, mais dans la mesure de mes moyens je dispose de ce qu’il me propose.

Cet aspect me laisse de marbre, voire me fait plutôt fuir. :wink:

[quote]
Ça m’enlève la cerise sur le gâteau, à moi personnellement. Ça m’enlève des éléments de compréhension, ou plus précisément, d’appréhension. Je sais que Simonson s’est occupé de Thor du #337 au #382 (sauf le #370 géré par Owsley, Buscema et Russell), et cela s’inscrit dans une vision d’ensemble, mais je suis incapable de dire, même avec une marge d’erreur, où s’inscrivent les épisodes de Fraction.[/quote]

Bon, il me semble que j’avais compris le premier segment que j’ai cité de ton commentaire, le « problème » c’est peut-être **Fraction **tout compte fait. :slight_smile:

Non, je ne crois pas, notamment grâce aux recueils, c’est plutôt plus facile de se procurer les numéros qu’on cherche.

Là encore, 900 numéros ou 10 numéros, ce n’est pas la longévité ou sa brièveté qui me fait lire une série, bien qu’à y réfléchir une minute je préfère les découpages par *arc * ou encore les série terminées.
C’est certainement pour ça que la numérotation je m’en bats les flancs.

[quote] Moi, j’ai la sensation en tant que lecteur d’y perdre plus que je n’y gagne, à ces renumérotations que je juge intempestives. Mais au-delà de mon petit cas personnel, qui est pour l’essentiel motivé par le petit plaisir de la « niche culturelle » évoqué plus haut, je me demande si les personnages n’y perdent pas. À court terme, ça crée des micro-buzz (dont l’impact va finir d’ailleurs par se diluer, puisque tout le monde fait ça). Mais à long terme, les personnages vont se détacher de leur propre histoire.
Jim[/quote]

Ben là encore, les micro-buzz, les macro-buzz ne m’intéressent, pas au point que j’évite en général tout l’agitation autour des séries, des personnages, etc…
Soit je lis une série et alors je fuis tout ce qui la concerne sauf les numéros que je lis ; soit je ne m’intéresse pas à une série et je regarde les annonces d’un œil distrait.
Ceci dit j’aime bien revenir lire les commentaires après avoir lu une série, mais là ce qui m’intéresse c’est le point de vue du commentateur. :wink:

[quote=« Lord-of-babylon »]

[quote=« sylvain cordurié »]Jim et moi, on est vraiment si marginaux ?
Ce qu’il dit de la numérotation, c’est très juste.[/quote]

Ben oui. D’ailleurs j’ai pas compris pourquoi tu dis être en désaccord avec moi puisque je n’avance pas d’argument contre cela mais que je me questionne face à une attitude que je n’ai pas.[/quote]

Je voulais dire l’artistique n’a pas nécessairement à être subordonné. On peut aussi imaginer que l’éditeur construise autour de l’artistique plutôt que le fondre dans une politique éditoriale faite de buzz.

[quote=« artemus dada »]

Mais c’est plus que vrai cette histoire de numérotation. cette partie de son intervention m’a tapé dans l’oeil et m’a fait tilter le cerveau !

C’est vrai ?!
C’est d’autant plus étonnant, de mon point de vue, que je crois que tu ne lis que de la VF, où la numérotation est encore différente de celle de la V.O.
En quoi, Soyouz, la nouvelle numérotation de Daredevil va-t-elle te gêner ?

Pour ma part, je n’ai aucun problème avec la numérotation, c’est vraiment quelque chose que je regarde pour éventuellement lire des numéros en lot, et les mettre dans l’ordre.
J’ai du mal à comprendre comment le changement de numérotation va influencer la série Dardevil, alors que la même équipe reste sur le titre ?

Tout cette agitation me laisse perplexe.[/quote]

Agitation, c’est un bien grand mot.
Jim a tout dit à propos de la numérotation.
J’ajouterai juste que ça fait partie d’un tout lassant. Dans le cas présent, c’est la goutte d’eau qui fait etc.

Pour parler de Daredevil, le contenu est très bien. Pourquoi changer le contenant ? Quel intérêt ? Pour gagner des lecteurs ? Il n’y a pas plus intelligent et efficace à faire ?

[quote=« sylvain cordurié »]
Agitation, c’est un bien grand mot.
Jim a tout dit à propos de la numérotation.[/quote]

J’ai donné mon point de vue sur la question.

Je comprends, mais une goutte ne fait pas le printemps. :wink:
Ensuite je doute quand même que quelqu’un qui suit cette série (et l’apprécie) l’arrête suite à une nouvelle numérotation, si ?
D’où mon « beaucoup d’agitation ».
Pour ma part je suis plus chagriné par le changement d’une équipe que j’aime à la tête d’une série qu’à un changement de numérotation. Mais je comprends que d’autres attachent beaucoup d’importance au sujet.

Je ne sais pas, si tu n’avais pas signalé le changement, je ne l’aurais certainement pas plus remarqué que ça.

Par contre j’avais vu que Waid et **Samnee ** étaient (encore) sur le titre, c’est la seule information qui vaille pour moi.

[quote=« artemus dada »]Ben là encore, les micro-buzz, les macro-buzz ne m’intéressent, pas au point que j’évite en général tout l’agitation autour des séries, des personnages, etc…
Soit je lis une série et alors je fuis tout ce qui la concerne sauf les numéros que je lis ; soit je ne m’intéresse pas à une série et je regarde les annonces d’un œil distrait.
Ceci dit j’aime bien revenir lire les commentaires après avoir lu une série, mais là ce qui m’intéresse c’est le point de vue du commentateur. :wink:[/quote]

Je ne reprends pas tout le fil de ton post où j’y passerai une heure.
La numérotation, quand elle change régulièrement pour on ne sait quelle raison (qu’ils y gagnent des lecteurs, ça m’étonnerait), c’est la démonstration d’une absence de réflexion sur le médium par ceux qui l’alimentent.

Et même si tu ne t’intéresses pas au buzz, comprends qu’une politique éditoriale tournée vers le buzz ne transforme pas une production (globalement) fade en production trippante. C’est de ça dont il est question. À mon sens, Marvel mise sur la comm, les effets d’annonce, des opés/events, des équipes d’auteurs pseudo chevronnés et j’en oublie, mais pas assez sur le contenu de ses titres. Sérieux… j’ai rarement vu des scénaristes caractériser si mal leurs personnages. Voire ne pas le faire du tout.

Maintenant, que certains trouvent toujours le même plaisir à lire Marvel et DC, tant mieux pour eux. Moi, je m’emmerde vraiment. Les derniers épisodes des Avengers à la sauce X-Men, je me suis fait chié d’une force… C’est là que j’ai dit stop.

[quote=« Lord-of-babylon »]

Intéressant et peut-être qu’on touche un truc. Tu trouves que l’acte de collection et l’intégration à un grand tout n’est pas excluant. [/quote]

Ouais, parce qu’il me semble que ça constitue un « appel », ça montre la voie, ça classifie, ça donne une échelle de grandeur. C’est pour cela que les numérotations « à la Tintin » (genre, « n°16, 27e année ») m’ont toujours semblé compliquées (alors que ça ne l’est pas réellement), parce que j’avais la sensation de ne pas avoir de vision d’ensemble…

[quote=« Lord-of-babylon »]J’ai l’impression (fausse ou vraie je ne pourrais le dire) qu’a l’heure où il suffit de quelque clics pour se croire faire partie d’une communauté, l’investissement est devenu secondaire voire totalement rejeté.

Je comprend mieux ce rapport à la numérotation dans cette idée globale. L’investissement je l’ai connu et sur tous les loisirs que j’appréciais. J’ai fouiné dans les bacs des bouquinistes et des brocantes, je faisais des échanges de VHS pour les séries télé, je chercher des vieux films d’horreur etc etc. [/quote]

Oui oui, je partage entièrement ça, sur l’investissement : on prend le temps d’aller chercher, d’aller fouiner, de rater un numéro, d’en choper un en double…
J’avais la semaine dernière cette conversation avec des potes par mail, et on a fini par se dire que, aujourd’hui, tout ou presque est disponible, et donc qu’on peut lire / voir / écouter / regarder plein de trucs, mais que les gens ne font plus l’effort de chercher par eux-mêmes (en librairie, c’est pathétique, les gens ratent des bouquins, qui disparaissent des rayons et font le beurre des spéculateurs, et les lecteurs savent plus comment faire pour l’avoir à un prix décent, par exemple, alors qu’il suffit de chiner un peu, parfois, et de ne pas acheter aveuglément sur le ouaibe, mais bon bref, je m’égare…).
Et ouais, j’aime bien cette idée d’aller compléter une collection, je crois que cette connivence dont je parle, ce frisson de la découverte d’un univers « plus grand que toi », c’est lié à cette numérotation.

La question que j’offrirai en réponse, c’est : comment ce désir de tout lire / tout voir / tout découvrir peut-il s’accommoder des numérotations tournantes qui rendent les références plus nombreuses, et plus difficiles à situer dans une chronologie ? N’y a-t-il pas le risque de louper des trucs ?
Sur 300 et quelques Strange, on voit facilement les trucs qu’on a loupés. Sur les séries X-Men de Panini, qui ont été plusieurs fois rebootées récemment, le risque n’est-il pas plus grand de ne pas parvenir à identifier ce qu’on a pu rater ?

Je crois que tu as bien défini une contradiction qu’il me semble percevoir également.

[quote=« artemus dada »]
Je ne sais pas, je ne comprend pas bien ce que tu veux dire ; mais de ce que je comprends peut-être que le problème vient de l’écriture du scénariste,[/quote]

Non non.
Les Thor de Fraction, je les aime bien. Mais j’ai un mal fou à les situer. Je sais qu’ils arrivent après ceux de JMS, mais je suis un peu paumé, j’ai pas la numérotation en tête, il me semble que l’arc avec le Surfer arrive en deuxième, mais il me semble également que la série a changé une fois, voire deux fois, de numérotation, et je ne sais pas trop où chercher. Et si on me demandait, je ne saurais pas comment expliquer.
Et là, on touche à la dimension du partage : comment veux-tu expliquer et donc partager, auprès de quelqu’un qui débute, alors que tu n’arrives pas à t’y retrouver ?
(c’est un « tu » dialectique, hein…)

Voilà. Comme la fin du run de Captain America par Brubaker. La série de base change de titre, et la « suite » des aventures écrites par Brubaker part dans une « nouvelle » série. Sérieux, c’est compliqué, même pour quelqu’un qui a suivi.

Ça enlève un repère, un outil.

C’est en cela que je qualifiais les TPB de « bons palliatifs » : j’arrive à reconstituer une vague continuité autour d’arcs et de scénaristes qui sont repackagés lors de l’édition TPB. Je sais que je vais lire les Fantastic Four de Fraction avant ceux de Robinson, et c’est comme cela que je vais les classer dans ma bibliothèque, mais la notion même de série (et par contre-coup de continuité, d’univers partagé voire de caractérisation) s’effrite lentement.

[quote=« artemus dada »] Je ne sais pas, mais la continuité est souvent un boulet il me semble, surtout quand ça se rattache à des détails (du moins ce que je considère comme des détails).
Cependant rien n’empêche le scénariste de contextualisé la contuinuité qu’il veut utiliser, c’est même souhaitable sur des séries à suivre aussi longues que Spider-Man par exemple. [/quote]

Précisément : pour reprendre l’exemple de Dan Slott que je citais plus haut, la numérotation n’aurait rien changé au contenu de son travail. Dès lors, puisque la numérotation n’a aucune incidence sur le contenu, pourquoi changer de numérotation ?
En revanche, il me semble que la numérotation a une incidence sur la perception que l’on a du travail (ne serait-ce qu’en créant des micro-événements pour communiquer dessus, mais aussi auprès d’une jeune génération, ou d’une couche de néophytes qui découvrent).
Mais si le boulot est bien fait, la continuité de la série devient un outil plus qu’un boulet. Donc changer la numérotation apparaît pour ce que c’est : du cosmétique.
Si la mariée est belle, une couche de maquillage ne sert à rien. Si elle est moche, une couche de maquillage ne changera rien.

Cette connivence commence en solo. J’ai longtemps été le seul de ma classe à lire Strange, gamin. La complicité, elle était avec l’éditeur, avec les personnages… J’avais entendu parler de Gwen Stacy, je savais qu’il s’était passé un truc autour du Strange #100, et je savais que j’allais partager un secret dont ceux qui ne lisaient pas Strange étaient privés.
Et quand j’ai rencontré d’autres lecteurs, cette connivence trouvait des échos.

[quote=« artemus dada »] tout au contraire, d’autre part rien ne m’empêche de faire une numérotation dans la continuité sans tenir compte de celle de l’éditeur.
Pour ma part l’éditeur propose, mais dans la mesure de mes moyens je dispose de ce qu’il me propose.[/quote]

Je suis le premier à classer ma bibliothèque super-héros selon la continuité des personnages, pas selon l’ordre de l’éditeur (ce qui m’amène à mélanger les parutions en plusieurs langues différentes). Mais je reste tributaire de ses choix éditoriaux que je ne pas nier. Je ne peux pas dire que le Detective Comics #20 de John Layman c’est en fait le Detective Comics #901. C’est pourtant vrai, mais c’est écrit nulle part, j’ai pas la mémoire pour gérer tout cela. Donc la réalité de l’éditeur s’impose à moi.

Non non, ça peut se reproduire sur d’autres séries avec d’autres auteurs, pour lesquels je suis perdu. Si je m’intéressais au Punisher, par exemple, je serais bien incapable de m’y retrouver à moins d’aller consulter plein de sites et de listings. Pareil pour Deadpool. Avec le risque de louper des trucs, tout ça… Pour les personnages que je ne lis pas, je vois bien que c’est compliqué. Et je trouve qu’on y perd. En accessibilité au premier chef, mais pas seulement.

[quote=« artemus dada »]

".

Non, je ne crois pas, notamment grâce aux recueils, c’est plutôt plus facile de se procurer les numéros qu’on cherche.[/quote]

Oui, et si l’on connaît un peu, on s’en sort. Mais les TPB ne précisent pas toujours, sur la quatrième de couverture, la provenance des épisodes. Dans dix ans, celui qui voudra découvrir le passé des Fantastic Four, comment pourra-t-il savoir que les Fantastic Four de JMS arrivent avant ceux de Hickman, qui précède Fraction lui-même devançant Robinson ?
Il lira donc sans doute dans le désordre (ce n’est pas si grave, on a tous découvert des séries dans le désordre), mais il n’aura pas d’outil pour resituer tout cela dans un « grand tout ».
(Alors qu’une seule série, avec une seule numérotation, citée en quatrième de couv de tous les TPB, et hop, facile à comprendre, facile à ranger…)
De là, j’aurais tendance à dire, pour rebondir sur une remarque qui a été faite à propos des Fantastic Four de Robinson, que les séries vont de plus en plus être écrites sans réellement tenir compte de la continuité, mais en s’appuyant sur les invariants à la base des mythes respectifs. Les personnages vont sans doute encore moins évoluer que précédemment, se figer dans une espèce de présent éternel sur lequel les auteurs vont jouer les « thème et variations ».

Pour ma part, je suis bellement incapable (surtout dans le cadre d’un feuilleton) de faire abstraction de ce que j’ai pu lire de la série que je suis. Pour mille raisons, les premières étant que souvent les auteurs écrivent avec leur propre bagage de lecteur, ce qui permet d’éclairer leur travail, et que les comic books de super-héros se drapent de plus en plus dans un certain commentaire, qui me demande de mobiliser mes propres souvenirs de lecteur pour le savourer.
Dans cette perspective, il me semble plus goûtu (là encore, ce n’est peut-être qu’une cerise, pas le gâteau) d’avoir en tête la continuité et l’histoire du personnage et de la série.
Je viens de lire Superior, de Millar et Yu. Je crois qu’on le savoure mieux si l’on connaît pas trop mal Superman et Captain Marvel. Je crois que c’est, dans une certaine mesure, un peu pareil pour les feuilletons. Et la numérotation nous aide, crois-je, à appréhender cette dimension de feuilleton, et à nous faire sentir que nous disposons des outils (parce qu’on en a lu plein avant) ou que ces outils nous manquent (et là, la numérotation nous murmure à l’oreille « va lire les épisodes précédents, tu vas aimer »).

Jim

[quote=« sylvain cordurié »]

…]
La numérotation, quand elle change régulièrement pour on ne sait quelle raison (qu’ils y gagnent des lecteurs, ça m’étonnerait), c’est la démonstration d’une absence de réflexion sur le médium par ceux qui l’alimentent.[/quote]

C’est fort possible, néanmoins si les lecteurs attachent une telle importance à la numérotation je me demande ce que ça en dit. :wink:

Ça ne transforme pas non plus une bonne série en mauvaise série.
En outre les moyens de « communications » actuels favorisent cette surenchère, notre approche aussi.
Par exemple ici sur le forum on alimente le buzz, en relayant les informations ou en les commentant.
Donc il me semble que Marvel, par exemple ici, arrive à ses fins : faire parler de la série, en bien ou en mal.
Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas commenter, chacun voit midi à sa porte, mais je crois qu’il faut être conscient de ça.
Le sommes-nous ?

Je ne sais pas, peut-être que parce qu’on parle plus du « buzz » que des séries dont il annonce la venue.
Dernièrement, j’avais commencé une discussion sur le Quatrième mur, **Kab ** m’a dit que je me faisais des nœuds au cerveau. Certes.

Je suis sûr que la nouvelle numérotation du titre **Daredevil **attire plus de commentaires (et de visites) que la gestion d’un personnage qui joue avec le Quatrième mur.
Je crois que c’est un signe et que les éditeurs en jouent.

Je ne sais pas je ne lis pas toute la production qui sort chaque mois, reste que certains scénaristes n’ont pas attendu une nouvelle numérotation, des effets d’annonce, bref toute cette « com » pour me faire fuir.

Mais oui, je viens de lire Frankenstein agent of Shade et c’est pas mal du tout, je lis en ce moment Dial H est c’est de la bombe ; et de toute façon je ne peux pas lire beaucoup donc je sélectionne, voilà tout.
Et surtout je ne m’intéresse pas au « buzz », c’est du temps pour autre chose.
Bien qu’ici je démontre le contraire. :slight_smile:

Je ne sais pas, c’est du **Bendis **?
Si c’est le cas, il y a longtemps que je ne lis plus ce scénarsite, mais ça n’a rien à voir avec la « com » de Marvel.

que ce soit en VO ou en VF pour moi on perd quelque chose: un repère,une identification, un lien…

Spécial Strange 33 et 34 je peux te dire ce qu’il y a dedans, Xmen 10 de la précédente numérotation j’en suis incapable

[quote=« Jim Lainé »]…]

Pour ma part, je suis bellement incapable (surtout dans le cadre d’un feuilleton) de faire abstraction de ce que j’ai pu lire de la série que je suis. …]
Dans cette perspective, il me semble plus goûtu (là encore, ce n’est peut-être qu’une cerise, pas le gâteau) d’avoir en tête la continuité et l’histoire du personnage et de la série.
Je viens de lire Superior, de Millar et Yu. Je crois qu’on le savoure mieux si l’on connaît pas trop mal Superman et Captain Marvel. …]
[/quote]

Oui, mais non ma remarquais disait je si je suis une série je fais abstraction de tous les effets d’annonce autour, les sollicitations, les entretiens ect…
Je ne fais que lire cette série, je ne m’intéresse pas au « buzz » qui la concerne et je crois que je m’évite ainsi pas mal de désagréments.
Et que je gagne du temps. :slight_smile:

[quote=« barney stinson »]que ce soit en VO ou en VF pour moi on perd quelque chose: un repère,une identification, un lien…

Spécial Strange 33 et 34 je peux te dire ce qu’il y a dedans, Xmen 10 de la précédente numérotation j’en suis incapable[/quote]

En ce qui me concerne je ne sais pas plus ce qu’il y a dans les **Strange ** que dans les X-Men.
Et pour ma part ça n’a aucune espèce d’intérêt, ceci dit pourquoi pas.

[quote=« Jim Lainé »]

[quote=« artemus dada »]
Je ne sais pas, je ne comprend pas bien ce que tu veux dire ; mais de ce que je comprends peut-être que le problème vient de l’écriture du scénariste,[/quote]

Non non.
Les Thor de Fraction, je les aime bien. Mais j’ai un mal fou à les situer. Je sais qu’ils arrivent après ceux de JMS, mais je suis un peu paumé, j’ai pas la numérotation en tête, il me semble que l’arc avec le Surfer arrive en deuxième, mais il me semble également que la série a changé une fois, voire deux fois, de numérotation, et je ne sais pas trop où chercher. Et si on me demandait, je ne saurais pas comment expliquer.
Et là, on touche à la dimension du partage : comment veux-tu expliquer et donc partager, auprès de quelqu’un qui débute, alors que tu n’arrives pas à t’y retrouver ?
(c’est un « tu » dialectique, hein…)[/quote]

Concernant l’exemple de Thor, il est vrai que la numérotation a souvent changé en l’espace d’à peine dix ans, et encore plus ces dernières années, du fait de redémarrages plus soutenus.

J.M.S. avait bénéficié d’une relance de la série pour son run, suite à Ragnarok, qui a été jusqu’à douze épisodes, avant que la série ne reprenne sa numérotation originelle pour fêter le 600ième épisode. Suite à ça, Kieron Gillen a remplacé au pied levé J.M.S. à partir du #604 jusqu’au #614.

Avant de prendre en main l’écriture de la série, Matt Fraction a écrit plusieurs one-shots ainsi qu’une mini-série tie-in au crossover Secret Invasion. Puis, il hérite de la série régulière à partir de Thor #615 jusqu’au #621. Ensuite, la série va une nouvelle fois redémarrer au #1 sous le titre The mighty Thor pour finalement s’arrêter au #21, en vue de la relance quasi-complète des séries de l’éditeur pour Marvel Now.

Si je comprends bien la question de repères, de chronologies et d’autres choses avancées que je partage d’ailleurs, j’avoue que, comme artemus, l’aspect de connivence, voire de club liés à cette notion de numérotation me laisse perplexe. Mais c’est peut-être aussi parce que je n’ai pour ainsi dire pas lu de comics pendant mon enfance, et qu’au moment de commencer, ce n’était pas par du super-héros mais par Spawn.

[quote=« Benoît »]
Mais c’est peut-être aussi parce que je n’ai pour ainsi dire pas lu de comics pendant mon enfance, et qu’au moment de commencer, ce n’était pas par du super-héros mais par Spawn.[/quote]

ceci peut expliquer cela.
j’ai quasiment commencé à lire avec les titres LUG .ça veut dire que la notion de VO et/ou de titre pour les épisodes ne voulait rien dire pour moi et du coup le numéro de la revue avait énormément d’importance: tu lisais le nova tant,le spidey tant

[quote=« Benoît »]…]

Si je comprends bien la question de repères, de chronologies [/quote]

Sinon, cette nouvelle numérotation (ou les autres) elle ne mentionne pas le numéro de « volume », non ?
Ensuite quand je m’intéresse à une série, je fais des recherches soit en me déplaçant dans un magasin, je feuillette les revues, je demande ; soit je vais sur internet et je compulse les bases de données, bref je ne me souviens pas avoir été perdu.
Mais ma mémoire me fait peut-être défaut.

Pour ma part j’en lis depuis 40 ans, et je n’ai jamais éprouvé le besoin de faire partie d’un club, je ne me suis jamais senti dans la peau d’un happy few.
Et la numérotation n’a jamais exercé sur moi cette fascination.
Mais je suis assez content de découvrir une population dont je ne soupçonnais pas l’existence. :slight_smile:

[quote=« artemus dada »]

[quote=« Benoît »]…]

Si je comprends bien la question de repères, de chronologies [/quote]

Sinon, cette nouvelle numérotation (ou les autres) elle ne mentionne pas le numéro de « volume », non ?[/quote]

Non, en tout cas, pas à ma connaissance.

Maintenant, il y a des cas particuliers comme la double numérotation des titres Superman pendant les crossovers avec la nouvelle Krypton, mais ça reste rare.

[quote=« artemus dada »]Ensuite quand je m’intéresse à une série, je fais des recherches soit en me déplaçant dans un magasin, je feuillette les revues, je demande ; soit je vais sur internet et je compulse les bases de données, bref je ne me souviens pas avoir été perdu.
Mais ma mémoire me fait peut-être défaut. [/quote]

C’est ce que je fais aussi, et ça me permet de m’organiser, de voir quelles sont les séries que je veux faire en français en magazine, quelles sont celles qu’il y a peu de chances de voir en France et qu’il vaut mieux aller voir en VO (Dial H, pour reprendre un exemple cité en amont), les indépendants, etc…