Moi, j’aime bien quand un auteur se pose la question de savoir ce qui fait la spécificité de son titre et de ses persos, et qu’il écrit ses scénars’ en conséquence…
En l’occurrence, l’idée de faire jouer les héros par des criminels parmi les pires, incognito, a un gros potentiel. Bon c’est pas neuf, et Busiek l’a déjà fait avec ses Thunderbolts au début de la série. L’intérêt c’est de tirer parti de cette situation pour faire quelque chose d’intéressant.
A mon avis, Bendis n’y arrive qu’à un moment, c’est l’arc avec l’Homme-Molécule.
Les hommes d’Osborn se retrouvent dans une situation inédite pour eux : ils doivent affronter un adversaire incroyablement puissant, aux pouvoirs d’envergure cosmique. Les vrais Vengeurs (ou les Fantastiques) sont les spécialistes de ce genre de situation et savent comment les gérer sans céder à la peur.
Là, les Vengeurs de Osborn font tout ce qu’ils ne faut pas faire, en quelque sorte : ils paniquent, sont dépassés, tentent de négocier avec l’ennemi, et se rendent même, très rapidement… Tous ce que les authentiques héros ne feraient jamais… J’ai trouvé ça bien vu de la part de Bendis, qui jongle avec les codes de ce genre de récit « larger than life », en les inversant pour souligner la petitesse de ses « héros », au lieu de les glorifier. C’est aussi les épisodes où il donne le plus d’épaisseur à Hand (son orientation sexuelle).
C’est malheureusement le seul moment où Bendis traite correctement son sujet à mon sens. De plus, il foire la fin, les motivations de l’Homme-Molécule paraissent faiblardes, et la fin trop confuse.