Bon, je m’attendais à une grosse bousasse (Justin Jordan, dont j’apprévie tout de même les Green Lantern: New Guardians, reste pour moi l’auteur de Luther Strode, l’une des pires choses que j’ai jamais lues).
Mais en fait, c’est pas si mauvais que ça.
L’histoire est assez basique, somme toute : un petit employé de bureau (en qui l’on peut reconnaître l’influence du héros de Matrix) se retrouve pris au cœur d’une lutte entre deux organisation, le Serpent (les « méchants ») et la Tempête (les « gentils »), conflit ancestral remontant aux origines du monde. Graphiquement, cela convoque de nombreuses images horrifiques (cannibalismes, sacrifices humains, morts-vivants, loups-garous, créatures métamorphes à la The Thing…), dans un vague pot-pourri de références. C’est rapide, bourrin, avec une voix off un peu lourdingue, mais pas trop envahissante (visiblement, écrire des mots, c’est pas le gros kiff de Jordan). Les deux premiers épisodes sont une sorte de présentation des alliés du héros, la fin du troisième ouvrant sur les enjeux véritables (en gros, ça court partout, mais il ne se passe pas grand-chose).
Dans la catégorie thriller de complot plein d’action mixé avec l’imaginaire de sectes des années 1970, c’est pas mal. Assez oubliable je pense, mais c’est une lecture pop-corn qui fait son boulot : distraire.
Ce sont des flash-backs qui racontent la création des dieux. C’est assez marrant, d’ailleurs, parce que la série hésite entre un athéisme militant et l’affirmation que la sphère divine existe. Entre la dénonciation de la foi comme mensonge et la présentation de « héros » guidés eux-mêmes par une conviction aveugle. Encore une série qui a le cul entre deux chaises dès qu’on parle de fait religieux. Sacrés américains.
Les épisodes sont construits de la sorte : une action au présent, entrecoupés de longs flash-backs, souvent consacrés à un personnage, afin de donner un peu de profondeur au casting. Il y a toujours deux noms de dessinateurs dans les crédits, sans guère d’explication, donc j’imagine que l’un se charge du présent, et l’autre du passé.
Ça tourne un petit peu au procédé, mais les flash-backs sont amenés de manière sèche, sans fioritures, et les voix off ne débordent pas d’un registre à l’autre. Là encore, Jordan ne semble pas très client des figures de style. Il est partisan de l’économie de moyens, mais pour un récit bas du front, c’est pas plus mal.
Causer des planches m’amène à poser des questions : pourquoi il n’y a jamais de previews dans la section Avatar ? C’est l’éditeur qui n’en fournit pas ? Ou bien les modos n’ont pas le temps ?
Jim