DARKSIDE - CONTES DE LA NUIT NOIRE (John Harrison)

REALISATEUR

John Harrison

SCENARISTES

Michael McDowell et George A. Romero, d’après des nouvelles de Sir Arthur Conan Doyle (Lot 249) et Stephen King (Cat from Hell)

DISTRIBUTION

Deborah Harry, Matthew Lawrence, Christian Slater, Steve Buscemi, Julianne Moore, Robert Sedgwick, David Johanson, William Hickey, James Remar, Rae Dawn Chong…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Tales from the Darkside, the movie
Année de production : 1990

En 1982, le cinéaste George A. Romero et l’écrivain Stephen King se sont associés pour rendre hommage aux anthologies horrifiques de leur jeunesse (les bandes dessinées de EC Comics et DC Comics comme Tales from the Crypt, The Vault of Horror, House of Mystery et House of Secrets). Creepshow marqua les débuts de scénariste du romancier à succès qui livra cinq histoires (trois originales et deux adaptations de nouvelles) et un interlude, mises en scène par Romero dans un style haut-en-couleur qui évoque fortement l’univers des comic-books.
Oeuvre marquante du genre, Creepshow n’échappe tout de même pas à ce qui est le défaut marquant de l’anthologie (qu’elle soit sur papier ou sur pelloche), c’est-à-dire une certaine irrégularité dans le rythme et la qualité entre les différents segments. J’ai toujours trouvé pour ma part qu’un format de 3 histoires était idéal pour ce genre de production, et même si j’aime beaucoup Creepshow, les 5 récits proposés n’ont pas le même impact.

Suite aux bons résultats au box-office de Creepshow, George Romero eut l’idée de transposer le concept sur le petit écran. Mais comme certains aspects de Creepshow restaient la propriété de la Warner, Laurel Entertainment, la société de production fondée par Richard P. Rubinstein et George Romero, décida de garder l’idée, tout en lui donnant une identité visuelle différente. Ainsi, si le titre Tales from the Darkside évoque bien les comics des années 50, l’esthétique propre à Creepshow n’est pas repris dans la série. Après un pilote diffusé à Halloween en 1983, Tales from the Darkside est lancé sur la chaîne CBS en 1984 pour un total de 4 saisons.
En France, Tales from the Darkside est connu sous le titre Histoires de l’autre monde et plusieurs épisodes ont été regroupés en VHS sous l’appellation Contes des Ténébres.

Pendant la production de Tales from the Darkside, Laurel Entertainement réussit à mettre sur pied un second volet de Creepshow, suite au rachat de la licence par New World Pictures, l’ancienne boîte de Roger Corman. Tourné par Michael Gornick, le directeur photo attitré de Romero, pour un budget moins important que le premier opus, Creepshow 2 comprend cette fois-ci trois histoires. Le film ne fera pas d’étincelles au box-office, ce qui n’empêche pas Laurel Entertainment de continuer à capitaliser sur le format.

Suite à l’arrêt de Tales from the Darkside en 1988, après 4 saisons et 90 épisodes, un long métrage reçoit le feu vert. La réalisation est confiée à John Harrison, qui fut l’assistant de Romero sur Creepshow et Le Jour des Morts-Vivants. Le format choisi est celui de 3 histoires, chacune introduites par un fil rouge. Au scénario, on retrouve le scénariste et romancier Michael McDowell (Beetlejuice), qui adapte une nouvelle de Conan Doyle pour le premier segment, Lot 249, et imagine une histoire originale pour la 3ème partie, Lover’s Vow. Entre les deux, George Romero adapte une nouvelle fois Stephen King avec Le Chat de l’Enfer.

Darkside - Contes de la Nuit Noire débute dans une banlieue en apparence tout à fait normale. Mais l’une des maisons cache un noir secret : une sorcière, jouée par Deborah « Blondie » Harry, prépare un banquet pour ses nombreux invités…et le plat de résistance n’est autre qu’un malchanceux livreur de journaux. Pour retarder l’échéance, l’astucieux gamin raconte trois histoires d’horreur pendant que sa geôlière s’active à ses fourneaux…

Lot 249 est une transposition moderne d’une nouvelle du créateur de Sherlock Holmes. Bellingham, un étudiant brillant, est privé de la bourse qu’il convoitait après avoir été accusé à tort d’un vol par trois de ses condisciples. Il fait alors l’acquisition d’un lot renfermant un sarcophage. Grâce à la formule appropriée, il réveille la momie qui sommeille à l’intérieur afin qu’elle accomplisse sa vengance…

La distribution de Lot 249 permet de retrouver quelques têtes bien connues alors au début de leur carrière. Bellingham est interprété par Steve Buscemi, avant ses rôles chez les Coen et Tarantino. Face à lui, Julianne Moore fait ses premiers pas sur grand écran en garce manipulatrice et Christian Slater fait appel à son Jack Nicholson intérieur à l’occasion d’un face-à-face final qui ne manque pas d’humour.

Il y a une bonne intensité dans ce segment ponctué par les attaques très gores de la Momie. Le récit tire bien parti de la nature ambivalente des personnages et le twist final est savoureux.

Le Chat de L’Enfer est une nouvelle publiée pour la première fois dans un magazine en 1977. Il aura fallu attendre 2008 pour la trouver au sommaire d’un des recueils de Stephen King, Juste avant le crépuscule. Il y a d’abord eu une tentative d’adaptation en 1987 dans Creepshow 2, mais elle fut abandonnée à cause de problèmes budgétaires.

Halston, un tueur à gages, se voit offrir une importante somme d’argent par Drogan, un vieux milliardaire ayant fait fortune dans l’industrie pharmaceutique, pour tuer…un chat ! D’après Drogan, le maudit greffier est responsable de la mort de sa soeur, de la meilleure amie de celle-ci et de son chauffeur/majordome. Drogan croit dur comme fer que le chat lui a été envoyé parce que des milliers de ses congénères ont été tués lors de la phase de test d’un médicament. Halston accepte le contrat et passe la nuit dans la demeure de Drogan pour retrouver le chat et le tuer…

Un chapitre efficace, à l’ironie mordante. Le comédien David Johanson, avec son interprétation à la limite de l’exagération, arrive à faire croire à cet affrontement insensé entre un tueur et un matou tenace. Le clou du spectacle particulièrement sanglant est un nouveau tour de force des spécialistes de KNB.

La dernière partie a été écrite spécialement pour l’écran par Michael McDowell. Dans Lover’s Vow, un artiste paumé conclue un pacte avec un monstre ailé qui a commis un massacre devant ses yeux. S’il ne parle à personne de ce qu’il a vu, la créature le laissera tranquille. La même nuit, l’artiste rencontre l’amour en la personne de la belle Carola. À partir de ce moment, sa vie change : il retrouve l’inspiration et le succès, épouse Carola et fonde une famille. Mais son secret le hante toujours…

L’inspiration de Lover’s Vow vient du Yuki-Onna, un esprit du folklore japonais. Mais Michael McDowell a décidé de remplacer l’apparition fantômatique par une gargouille, à l’aspect beaucoup plus menaçant…enfin, peut-être à l’époque. Si le monstre a une belle allure générale, son visage caoutchouteux lui donne tout de même un aspect un peu trop dessin animé.
Malgré cette réserve, la love-story est poignante et portée par deux bons acteurs, James Remar et Rae Dawn Chong. Et comme pour les deux précédents segments, la chute est très réussie.

Si certains aspects de la production n’ont pas supporté l’épreuve du temps, Darkside - Les Contes de la Nuit Noire reste un très bon film à sketches, avec un bon équilibre entre les différentes parties et un fil rouge qui sait maintenir l’intérêt. Le réalisateur a su donner une identité visuelle distinctive aux chapitres de ce cocktail divertissant, entre suspense, romance, humour et horreur.

C’est marrant, ça ne me dit rien, alors que c’est clairement dans mon créneau !
On a eu ça à la téloche ?

Sur Canal c’est certain…c’est sur cette chaîne que je l’ai découvert au début des années 90. Pour les diffusions suivantes, je ne sais pas…

Je découvre en fouinant un peu que la série télé a été diffusé sur Antenne 2 à partir de 1985 … bon là, j’étais vraiment trop jeune pour ça !

Je ne connais pas vraiment la série. Le générique ci-dessus m’évoque quelque chose, mais ça reste un souvenir très vague. Je sais juste qu’ils ont adapté beaucoup d’écrivains, dont Stephen King bien évidemment.

Pour les séries anthologiques de cette période, je me rappelle surtout de choses comme Le Voyageur, Les Histoires Fantastiques produites par Spielberg et bien sûr Les Contes de la Crypte