DE L'OR EN BARRES (Charles Crichton)

Comédie
Long métrage britannique
Réalisé par Charles Crichton
Scénarisé par T.E.B. Clarke
Avec Alec Guinness, Stanley Holloway, Sidney James, Alfie Bass…
Titre original : The Lavender Hill Mob
Année de production : 1951

L’affable Henry Holland travaille depuis vingt ans pour une banque basée à Londres. Il s’occupe principalement du transport de lingots d’or entre l’établissement et une fonderie et cela pour un salaire (très) peu élevé. Pendant toutes ces années, Henry a eu tout le temps de penser à un plan pour voler cet or, mais sans trouver le moyen de faire sortir le butin d’Angleterre. Jusqu’à sa rencontre avec Mr Pendlebury, nouvel arrivant de la pension où il réside. Pendlebury créé des articles en plomb pour des magasins de souvenirs à l’étranger. Ils ont alors l’idée de fondre les lingots en petites Tour Eiffel pour les expédier facilement en France où ils pourront les récupérer…mais tout ne va pas se passer comme ils le souhaitaient…

Figure emblématique du studio Ealing, Alec Guinness (qui avait notamment incarné huit personnages dans le classique Noblesse Oblige) est la tête d’affiche de cette comédie, genre qui avait fait la renommée de la vénérable société de production britannique. Le futur Obi-Wan Kenobi livre comme souvent une interprétation savoureuse et nuancée en homme apparemment au-dessus de tout soupçon qui rêve de mener une meilleure vie, à l’abri du besoin. Le récit est présenté sous la forme d’un long flashback et l’histoire que le personnage principal raconte dans les premières minutes mène assez judicieusement dans une fausse direction comme le prouve l’ultime plan.

Autour de Alec Guinness, les bras cassés qui composent la « Mafia de Lavender Hill » arborent les trognes de trois solides seconds rôles : Stanley Holloway (très connu des auditeurs et spectateurs anglais pour son travail sur scène et à la radio), Alfie Bass (Svengali, Sous la Terreur…) et surtout Sidney James et son irrésistible accent cockney, qui deviendra ensuite un membre régulier de la troupe des Carry On. La dynamique du quatuor est l’un des points forts du long métrage de Charles Crichton et explique le léger essoufflement lorsque la bande se sépare pour la virée en France…

Mais à part cette petite réserve, De L’Or en Barres reste une délicieuse démonstration de l’humour à l’anglaise, avec plusieurs grands moments : la rencontre nocturne entre les membres du gang, avec une astucieuse utilisation des ombres et des possibilités du décor; le hold-up dans les rues de Londres; la descente absurde des escaliers de la Tour Eiffel et la jubilatoire poursuite finale qui débute dans les couloirs bondés d’une convention sur l’histoire et les méthodes de la police.

De L’Or en Barres marque aussi l’une des toutes premières apparitions au cinéma de la belle Audrey Hepburn, alors âgée de 22 ans et que l’on voit à peine deux minutes à l’écran. Elle devait avoir à l’origine un rôle plus important mais elle a du y renoncer à cause de ses obligations sur les planches…et c’est Alec Guinness qui a insisté pour l’avoir à ses côtés dans la première scène…

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