Drame/film catastrophe
Long métrage américain
Réalisé par Felix E. Feist
Scénarisé par Warren B. Duff et John F. Goodrich, d’après le roman de S. Fowler Wright
Avec Sidney Blackmer, Peggy Shannon, Lois Wilson, Matt Moore…
Année de production : 1933
Contrairement à la vague de films catastrophes qui a déferlé sur les écrans dans les années 70, Déluge, production indépendante distribuée par la RKO en 1933, débute directement par la catastrophe qui cause la fin du monde, un déluge aux proportions bibliques (le film s’ouvre d’ailleurs sur une citation de la Genèse). Le métrage ne durant que 70 minutes, il n’y avait de toute façon pas le temps de s’attarder sur la distribution et seules les deux têtes d’affiche ont droit à des apparitions pendant ces vingt premières minutes pour présenter leurs personnages, une nageuse et un avocat qui va tenter de sauver sa famille.
Le monde est frappé par une série de catastrophes naturelles. Les éléments se déchaînent et les scientifiques (dont fait partie Edward Van Sloan, le Van Helsing du Dracula de Tod Browning) ne peuvent que constater les dégâts et l’escalade du phénomène avec impuissance. C’est alors que New York est touchée par un tsunami. Déluge est le premier long métrage d’une longue série qui a montré la destruction de la Grosse Pomme…et Roland Emmerich a notamment recrée la scène (avec des moyens bien évidemment plus conséquents) dans son Jour d’Après.
Si les transparences accusent le poids des ans, le travail sur les maquettes reste convaincant tout comme le rendu visuel des matte-paintings. Le deuxième acte plonge ensuite dans une atmosphère post-apocalyptique, dans des décors naturels désolés. Claire (campée par une Peggy Shannon légèrement vêtue…cela se voit que le code de censure Hays n’avait pas encore été officiellement mis en place) est recueillie par le patibulaire Jepson qui compte bien profiter du nouvel état de ce monde sans loi pour faire d’elle son esclave. Claire arrive à s’évader et trouve refuge auprès de Martin (le prolifique second rôle Sidney Blackmer), ancien avocat solitaire après la supposée mort de sa femme et de ses enfants.
Après une première partie tendue, la deuxième moitié de Déluge est un peu plus inégale mais le scénario réserve tout de même quelques rebondissements assez violents pour l’époque ainsi qu’une situation qui montre bien l’aspect pré-Code du film puisque les héros sont pris dans un triangle amoureux lorsque Martin apprend que son épouse, son fils et sa fille sont toujours vivants. L’action est tout de même plus intéressante que le côté très mélodramatique des dernières minutes.
Déluge a longtemps été considéré comme perdu jusqu’à ce que le spécialiste du fantastique Forrest J. Ackerman tombe sur une copie en Italie en 1981. Une autre copie a été découverte quelques années plus tard et restaurée pour une exploitation sur galettes numériques.