Je pensais que Jim avait parlé de cet album, mais je ne retrouve pas de référence.
Album sorti en 1990 aux États-Unis et en France quelques mois plus tard chez Comics USA, numéro 5 de la série Batman One-Shots, 99 pages de comics entièrement conçues sur ordinateur (une première à l’époque ?) par Pepe Moreno. Cela se passe plusieurs dizaines d’années dans le futur (le héros est le petit fils de Gordon), dans une Amérique limite fasciste (y a du V pour Vendetta un peu là-dedans), où l’accessoire informatique est devenu plus qu’un accessoire, même au sein de la police. Évidemment, un évènement va amener le petit fillot Gordon a enquêter plus que ne devrait et va « ressusciter » l’esprit de Batman …
J’en attendais pas grand chose, et j’ai été très agréablement surpris de lire cela avec plaisir. J’ai beaucoup aimé le récit, je trouve qu’il y a pas mal de choses intéressantes là-dedans et que cet univers est plutôt riche. C’est amené de manière assez efficace, même s’il faut s’accrocher un peu avec le techno blabla qui caractérise cet univers, mais c’est assez simple. C’est d’ailleurs très rigolo de voir les expressions utilisées ou les noms inventées sur des technologies qui existent aujourd’hui. Et autre point rigolo : le costard de Batou a une capacité de stockage de 10 GB de mémoire (la fiche en fin d’album indique 2) !!! Ce que j’ai bien aimé, c’est qu’il y avait une olonté de raconter quelque chose sans avoir le besoin de se forcer à faire des clins d’oeil sur l’univers de Batman à chaque page.
Y a pas mal de dialogues, je trouve qu’au début, le ton se cherche un peu, c’est plus efficace par la suite. Sur quelques cases, le bullage n’est pas toujours explicite. Et le lettrage de la VF oublie complètement les accents par moments (surtout sur les A et les U, mais un peu quand même sur les E). Est-ce qu’il y a une précipitation dans la fabrication pour profiter encore à temps de la Batmania de l’époque ?
Autre point, j’ai l’impression que cela a été pensé comme une histoire en 4 actes, comme un comic-book classique en fait. On sent bien trois respirations dans cette histoire.
Le dessin à l’ordi fait par moment un peu figé, ça manque un peu au niveau de l’expressivité des persos, mais on sent bien que derrière le clavier, il y a un dessinateur. Il y a des effets sympa, il y a une maitrise de l’anatomie et de la perspective. Moreno ne s’enferme pas dans une esthétique à la TRON, même si on peut y reconnaitre quelques influences.
Comicsvf indique que le prix de l’album en 1990 était de 119 francs. Je trouve ça étrangement cher pour l’époque, même pour un 100 pages.
(je crois qu’on pourrait faire un sujet rien que pour cet album, tant il y a des choses à dire)