DES FILLES POUR UN VAMPIRE (Piero Regnoli)

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REALISATEUR & SCENARISTE

Piero Regnoli

DISTRIBUTION

Walter Brandi, Lyla Rocco, Maria Giovannini, Alfredo Rizzo…

INFOS

Long métrage italien
Genre : horreur
Titre original : L’ultima preda del vampiro
Année de production : 1960

Prolifique scénariste (avec plus d’une centaine de crédits à son actif), Piero Regnoli a oeuvré dans le bis pendant toute sa carrière en signant ou co-signant des scripts dans tous les genres (horreur, aventures, western, peplum, guerre, aventures…), comme toutes les plumes du cinéma d’exploitation italien de l’époque. Et comme un grand nombre de ses contemporains, la dégradation de cette industrie à partir de la seconde moitié des années 70 le voit au générique d’oeuvres de plus en plus Z (Le Manoir de la Terreur, L’Avion de l’Apocalypse, ainsi que quelques uns des derniers Lucio Fulci…)…et même carrément X !

Ce goût pour les ambiances (en drame, comédie ou horreur) mâtinées d’érotisme (il en écrira une palanquée dans les années 60/70) se retrouve d’ailleurs dès le début de sa carrière, mais de façon nettement plus sage, avec l’une de ses premières réalisations, Des filles pour un vampire. Courte prestation de metteur en scène, puisque Regnoli n’a mis en boîte que 11 films, dont seulement trois ont été distribués en France.

Piero Regnoli avait déjà touché au sujet du vampirisme en 1957 puisqu’il est l’un des scénaristes des Vampires de Riccardo Freda (secondé par un certain Mario Bava, non crédité au générique). Des filles pour un vampire a laissé nettement moins de traces dans l’histoire du cinéma horrique transalpin…à raison.

La trame est archi-classique (j’en ai déjà causé à l’occasion de mon billet sur L’Orgie des Vampires) : alors que leur bus est bloqué par le mauvais temps, des danseuses et leurs deux accompagnateurs sont contraintes de passer la nuit dans un château isolé. Le groupe est fraîchement accueilli par le comte Gabor Kernassy et sa gouvernante. Vera, l’une des danseuses, découvre alors qu’elle ressemble trait pour trait à l’une des ancêtres de Kernassy (ben, tiens). Le nuit révèlera les terribles secrets que cache la demeure du comte…

Du déjà-vu donc pour un plat pas très relevé par une réalisation laborieuse et une interprétation limitée, ces dames n’étant là que pour suggérer leurs charmes indéniables. Tout au plus peut-on relever deux ou trois plans plutôt bien fignolés grâce à une judicieuse utilisation des ombres, mais dans l’ensemble on est loin, mais vraiment très loin de Mario Bava.
Les incohérences ne manquent également pas : dans la grande tradition du genre, alors que le château est froid et humide, les héroïnes féminines passent leur temps en déshabillé transparent. Alors que l’une d’entre elles vient de mourir de façon mystérieuse (bien fait pour elle, on lui avait pourtant bien dit de ne pas se promener dans les couloirs à la nuit tombée), la troupe continue pourtant les répétitions de leur spectacle de music-hall (et honnêtement, elles dansent vraiment très, très mal). Séquence qui se termine de façon incongrue par un strip-tease plus ridicule qu’émoustillant…

Sorti au début des années 60, Des Filles pour un Vampire fait partie des premiers longs métrages du cinéma de genre italien à mêler horreur gothique et érotisme (quelques plans, pourtant furtifs, furent d’ailleurs censurés pour la sortie française). Pelloche fauchée et méconnue, l’oeuvrette déborde de clichés et déroule son intrigue anémique (et pas que…pour un film de vampires, il n’y a pas une seule goutte de sang) et archi-rebattue lentement jusqu’à un rebondissement final qui ne dynamise pas vraiment l’ensemble…

Comme L’Orgie des Vampires, à ranger dans la catégorie « petit bis et petites culottes »…

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La couverture de l’adaptation en roman-photos dans la revue italienne Malia :

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