[quote]DATE DE SORTIE FRANÇAISE
20 avril 2011
REALISATEUR
Tsui Hark
SCENARISTE
Chen Kuo-fu, d’après le roman de Lin Qian-yu
Casting :
Andy Lau, Li Bingbing, Tony Leung Ka-fai.
INFOS
Long métrage Hong-Kongais
Genre : Wu Xia Pian
Année de production : 2010
Durée 122 minutes[/quote]
Ce n’est pas une nouveauté, mais j’aime tellement le cinéma de Tsui Hark, que ça me faisait mal au cœur de voir un forum orphelin de ses films.
L’histoire se déroule en Chine, en l’an 690, durant la période trouble correspondant à l’ascension de l’impératrice Wu Ze Tian.
Tout est prêt pour la cérémonie du couronnement et la petite ville de Chang-An est dans ses habits de fête. Mais une série de morts mystérieuses menace l’intronisation de Wu Ze Tian.
L’impératrice décide alors de faire appel au seul homme capable de percer ce mystère : Le juge Ti, de retour après huit ans de prison pour insolence et insubordination…
Inspiré de l’histoire d’un authentique détective de la Chine des Tang, Detective Dee a fait l’objet d’une série de romans cultes (par Robert Van Gulick). Le film du cinéaste hong-kongais Tsui Hark a été présenté au Festival de Venise 2010 en compétition officielle, mais voila Quentin Tarantino a préféré donné le lion d’or A son ex plutôt qu’a Tsui .
Comme chez les bons Tsui Hark, il y a dans Detective Dee un rythme très rapide qui enchaines les situations et les idées de folies à toute vitesse (LES CERFS !!! ), ce qui fait que bien qu’on descelle à la première vision une mise en scène maitrisé, intelligente qui amène magnifiquement les chorégraphie virevoltantes de Sammo Hung, on sent que le tout passera mieux à la seconde vision, tant la somme d’informations est importante.
Non pas que le film soit compliqué, contrairement a ce que j’avais pu lire ou entendre, c’est assez simple, ou plutôt fluide, il y a juste pas mal de rebondissements, mais le film est assez riche visuellement, que ça soit dans le cadre toujours bien rempli pour donner des images de toutes beautés ou donc par un découpage lisible mais trop rapide pour qu’on capte toutes les subtilités, de suite.
Le film nous renvoie directement à l’époque du Wu Xia Pian HK des années 80-90 et ça fait du bien de retrouver ces ambiances la avec un type qui assure aux commandes, le film adopte un peu un style sérial avec l’histoire de ce détective qui s’allie a son ex ennemie histoire de retrouver un assassin qui serait derrière un complot encore inconnu, le tout en essayant au maximum de rationaliser les situations tout en se déroulant dans un univers fantastique et en amorçant plusieurs retournement de situations s’alliant avec le fait que le film joue constamment sur les faux semblants et les supercheries avec un brio et un gros sens du divertissement assumé.
Et c’est ça qui fait le plus plaisir, cette volonté d’en mettre plein les yeux sans être jamais poseur ou prétentieux, le tout fonctionne avec un équilibre, naturel et intelligence que Tsui Hark n’avait plus retrouvé depuis The Blade.
Par contre, on est loin de la mise en scène expérimentale de celui ci, ici on a droit a du posé, parfait pour le grand public, mais qui n’en demeure pas réfléchi, efficace et bien foutu, on retrouve tout de mêmes des petites expérimentations visuelles lors de la scènes du combat halluciné de Dee.
Il y a bien des petits défauts ici et la, des sfx qui se voient un peu, bien que je vous trouve sévère la dessus, ils ne m’ont jamais dérangés, une musique efficace sur le moment, mais c’est vrai oubliable de suite après la vision, des personnages un peu froids, serait pour renforcer un détachement du spectateur face a ce grand jeu de dupes ?
Et aussi, il y a qu’un seul moment où l’image HD ne me convainc pas des masses, c’est durant le combat opposant le commissaire albinos au bras droit du méchant, cette scène la m’a choqué, alors que tout le reste est magnifique.
Bref, THRTW, 6/6, maintenant on a plus qu’a ésperer que son prochain film soit de ce niveau et qu’il garde cette forme pendant un moment, surtout que cette fois ça sera en 3D et si il y a bien un type qui peut révéler l’intérêt de cette technologie en tentant des trucs jamais vu, c’est bien lui.
Ha, oui et je reviens aussi sur ceux qui pensent que Tsui Hark s’est éloigné de la thématique politique ou qui pensent que Dee s’est vendue a l’impératrice à la fin.
il y a une remise en cause, d’une part chez le Leader contestataire qui est en fait du même niveau que l’impératrice, voir pire, Dee préfère a la limite garder un pouvoir en place qui a l’expérience de la gouvernance plutôt que de le changer par un nouveau chef en quête de pouvoir et qui refera les mêmes erreurs (cf toutes les dictatures africaines).
Tout le film joue sur les faux semblants, les masques, les manipulations des personnages et évite donc tout manichéisme, il appuie bien le fait que tout n’est ni blanc ni noir.
Et la fin de Dee va justement dans ce sens la, Dee reconnait le statut de l’impératrice mais il ne l’adoube pas, il lui reconnait son pouvoir en lui laissant un message de gouvernance, il espère que ce qu’il lui transmet sera changer sa façon de gouverner et c’est ce qui se passe selon, le résumé, c’est la parole du peuple, plutôt que celle d’insurgés militaires, un idéalisme qui corrompt un pouvoir dans le bon sens.
Si on ramène ça a la politique actuel, cela voudrait dire que le peuple ne pourra faire tomber le pouvoir en place, mais qu’il pourrait le changer en imposant ses idées, ses idéaux.
La solution choisi, n’est pas la révolution, mais l’évolution.
Donc, si, il y a une remise en question, elle est peut être fine (faut pas déconner, il peut pas faire un pamphlet ça reste produit par la chine), mais je la vois, Hark aurait du mal a en mettre plus sans que ça se voit par l’état.