DICK TRACY (Warren Beatty)

REALISATEUR

Warren Beatty

SCENARISTES

Jim Cash et Jack Epps Jr, d’après les personnages créés par Chester Gould

DISTRIBUTION

Warren Beatty, Al Pacino, Madonna, Charlie Korsmo, Glenne Headly, Seymour Cassel, Charles Durning, Dustin Hoffman, William Forsythe, Paul Sorvino, Henry Silva, R.G. Armstrong, Mandy Patinkin, James Caan, Kathy Bates…

INFOS

Long métrage américain
Genre : action/policier/comédie
Année de production : 1990

Comme de nombreux personnages de strips de presse des années 30, Dick Tracy, l’incorruptible policier au chapeau et à l’imperméable jaune créé par Chester Gould, a débuté sa carrière cinématographique par un serial, ces « films à épisodes » qui étaient régulièrement projetés en avant-programme de l’époque du muet jusqu’à leur disparition dans les années 50. La popularité de Dick Tracy était telle qu’il fut le héros de 4 serials, Dick Tracy (1937), Dick Tracy returns (1938), Dick Tracy’s G-Men (1939) et Dick Tracy vs Crime Inc. (1941).
Entre 1945 et 1947, la R.K.O. a produit une série de 4 films à petit budget : Dick Tracy détective, Le Dilemme de Dick Tracy, Dick Tracy contre Cueball et Dick Tracy contre le gang. À deux exceptions près (les deux premiers longs métrages précédemment cités), le héros a pris les traits du comédien Ralph Byrd, qui avait trouvé là le rôle de sa vie puisqu’il l’a repris une ultime fois à l’occasion d’une série télévisée diffusée aux Etats-Unis en 1950 et 1951.

Le développement du Dick Tracy de Warren Beatty dura près de 15 ans. Grand fan du comic-strip de Chester Gould, l’acteur de Bonnie & Clyde avait déjà le projet d’incarner Dick Tracy dès 1975, mais il n’a pu imposer sa vision qu’en 1985 lorsqu’il mit finalement une option sur les droits. Entre temps, des réalisateurs comme John Landis, Walter Hill et Richard Benjamin ont travaillé sur leur propre version (et on dit même que Steven Spielberg fut un temps attaché à la réalisation) et des acteurs comme Clint Eastwood, Harrison Ford, Richard Gere ou encore Mel Gibson furent envisagés pour interpréter le rôle-titre.

Depuis le début, Warren Beatty avait en tête un hommage stylisé au comic-strip, afin de rester le plus fidèle aux dessins de Chester Gould : l’utilisation d’une palette de couleurs réduite, principalement du vert, du jaune, du bleu et du rouge, et toutes de la même nuance (un défi pour le directeur de la photographie Vittorio Storaro); une ville en grande partie représentée par le biais de matte-paintings (ce qui donne au film son identité visuelle étonnante, même si certains plans sont un peu trop figés) et la représentation de la grotesque galerie d’ennemis de Dick Tracy (qui avait été écartée dans les séries B des années 40).
Dans le comic-strip, les gangsters ont en effet tous un aspect déformé, jusqu’à l’exagération pour certains. Une astuce un brin manichéenne qui permet de facilement discerner les bons et les méchants (qui portent le mal qu’ils ont en eux sur leur visage).

Les maquillages de Dick Tracy sont excellents et ils ont justement été récompensés par un Oscar. Al Pacino, qui incarne le caïd amateur de noix et d’axiomes Big Boy Caprice, a même participé à l’élaboration du look de son personnage et il livre une interprétation absolument croustillante (en volant souvent la vedette au héros). Paul Sorvino, Dustin Hoffman ou encore James Caan (qui est le plus reconnaissable de tous) participent pour une poignée de scènes et on reconnaît même sous les épaisses couches de maquillages les trognes mémorables de William Forsythe, R.G. Armstrong (un vieux routier du western) et Henry Silva (vétéran de la série B et de la série Z).

Warren Beatty forme un trio attachant avec Glenne Headly (qui joue sa petite amie Tess Trueheart) et Charlie Korsmo (l’intrépide Kid). Le bonheur de cette famille en devenir est menacée par la femme fatale Frisson Mahoney, reine du music-hall personnifiée par Madonna…pas la meilleure des actrices, mais elle sait admirablement bien jouer de son sex-appeal. Qui dit Madonna dit naturellement chansons, et la musique joue en effet un rôle important dans Dick Tracy, notamment par le biais de montages qui font avancer l’action.
Ces montages, il y en a tout de même au moins un de trop car le procédé devient vite répétitif.

Le scénario de Jim Cash et Jack Epps Jr est assez inégal…et il y a quelques longueurs dans la deuxième moitié du métrage…mais dans l’ensemble, les auteurs ont su jouer avec les clichés du genre tout en saupoudrant le tout de touches humoristiques qui confinent parfois au burlesque (les scènes de baston ont l’air de sortir tout droit d’un slapstick des années 20). Véritable feu d’artifice de couleurs emmené par une superbe distribution, Dick Tracy demeure, malgré ses défauts, un spectacle agréable et exubérant, rythmé par les chansons de Stephen Sondheim et la flamboyante bande originale de Danny Elfman.

2 « J'aime »

Walt Disney Publications a publié en 1990 une mini-série en 3 épisodes liée au Dick Tracy de Warren Beatty. Scénarisés par John Francis Moore, les deux premiers numéros racontent des événements antérieurs au film, tandis que le troisième, signé Len Wein, en est l’adaptation directe.

L’ensemble a été dessiné par Kyle Baker.

Merci Doc !

Content que ça fasse plaisir…et que ça rappelle des bons souvenirs (vu les commentaires de Rocketeer, je m’en doutais un peu). :wink:

J’aime bien de temps en temps dépoussiérer mes vieux DVD et revisiter cette époque où les adaptations de comics n’étaient pas encore les valeurs sûres du box-office…où malgré le succès du Batman de Tim Burton, les héros Marvel étaient encore bloqués chez les rois de la série B (Captain America, Fantastic Four…)…et où les gros studios ont préféré s’intéresser à une période en particulier (Le Fantôme du Bengale, The Shadow, The Rocketeer…les années 30 étaient à la mode)…

Et tu oublies Prince Valiant
Il est curieux qu’il n’y ait pas eu de projet de film Mandrake, à l’époque…

Tori.

Je parlais des gros studios américains…Prince Valiant est une co-production irlandaise, britannique et allemande…

[quote=« Le Doc »]

Je parlais des gros studios américains…Prince Valiant est une co-production irlandaise, britannique et allemande…[/quote]

C’est vrai… J’étais resté sur ton « les années 30 étaient à la mode ».

Tori.

un bon souvenir ce DickTracy. Il y a eu un éditeur du comics en VF?

La BD du film a été publiée à l’époque par Dargaud.
Pour le strip, il y a eu des albums chez Futuropolis.

Acuña

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Oh, super chouette !

Jim

Super-Team Family : Dick Tracy et le Rocketeer

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Aurelio Lorenzo :