DIOSAMANTE t.1-2 (Alejandro Jodorowsky / Jean-Claude Gal, Igor Kordey)

Discutez de Diosamante

Je l’ai déjà dit, je déteste globalement Jodorowsky.
Je trouve ça en général mal fichu, maladroit, souvent décompressé (ou parfois inutilement bavard), rempli de symboles faciles, avec une appétence discutable pour le sexe et le sang… et au final, j’ai l’impression de goûter à un brouet où mijotent depuis trop longtemps tous les restes des repas de la semaine passée.
Quelques exceptions surnagent, évidemment : La Folle du Sacré-Cœur utilise un peu la même recette, mais propose une ironie plus mordante et puis, y a le dessin de Moebius. Bouncer prend aussi du recul par rapport au matériau de base, et puis, y a le dessin de Boucq.

J’ai pris, il y a des années, le tome 2 de Diosamante, parce qu’il était dessiné par Kordey, et que je suis grand amateur de son travail. Je n’ai même pas pris la peine de lire le premier, parce que, a contrario, je ne suis pas du tout client du style froid et chichiteux de Jean-Claude Gal.

Mais en fait, c’est nul. Même avec Kordey. On retrouve l’héroïne de Jodo, épouse d’un roi magicien et mère de trois enfants (dont les prénoms changent au fil de l’album, c’est dire le soin éditorial accordé aux fadaises du tireur de cartes), tandis que leur cité majestueuse est prise d’assaut par des barbares (qui n’ont guère plus de motivation que la rapine). Le roi exile son épouse et ses héritiers, mais l’équipage (qui n’a guère plus de motivation que le profit à court terme) vend l’ensemble des passagers. Diosamante parvient à s’échapper mais échoue amnésique sur une plage où elle est ballottée de ravisseurs en courtisans. La suite est une enfilade de situation grotesques qui lorgnent vers le récit initiatique et le roman picaresque, jusqu’à ce qu’elle se retrouve à devoir sacrifier un enfant, en qui elle reconnaît l’un de ses fils (tant mieux pour nous : vu qu’il ne porte pas le même prénom qu’au début, personne ne l’avait identifié), ce qui lui rend la mémoire. Elle en profite pour tuer le dieu local, sorte d’araignée géante croqueuse de mioches, puis part en quête de ses deux autres rejetons égarés.

Ce navet est écrit sur un coin de table, dessiné par un Kordey pas inspiré qui profite de la décompression pour réaliser une palanquée de belles cases, et édité par une équipe qui s’en moque royalement. La couverture est une version recolorisée de la pleine page finale, ce qui donne une idée du soin et de l’investissement.
Pour reprendre une expression savoureuse utilisée un jour dans Scarce : « Achetez… par la fenêtre ! »

Jim

Ahahahahah, c’est tout à fait ça !
Je viens tout juste de le finir et j’ai compris pourquoi tu t’en étais débarrassé.

Après, y a quand même pas mal de détails de la part de Kordey. Peut être pas inspiré (là, je ne sais pas comment tu juges cela, parce que l’histoire est tellement nulle, que je ne vois pas trop comment juger le reste, hormis le coup de crayon qui livrent des choses belles (avec des doubles pages qui ont de la gueule)

Mais bon, ça suffit pas pour justifier l’achat.

En plus, la série n’a pas continué …

Oui, lui, il est bien. Même si les grandes cases témoignent du fait qu’il a un brin torché : c’est plus illustratif que narratif. C’est très joli, mais tellement creux…

Jim

Dédicace de Jean-Claude Gal sur le premier tome :

Jim

Jim