DJANGO, PREPARE TON CERCUEIL ! (Ferdinando Baldi)

REALISATEUR

Ferdinando Baldi

SCENARISTES

Ferdinando Baldi et Franco Rossetti

DISTRIBUTION

Terence Hill, Horst Frank, George Eastman, Jose Torres…

INFOS

Long métrage italien
Genre : western
Titre original : Preparati la bara!
Année de production : 1968

Connu notamment pour le western Blindman, le justicier aveugle (avec Ringo Starr en bandit mexicain !) et le sous-Indiana Jones fauché Le Trésor des Quatre Couronnes, l’italien Ferdinando Baldi débuta sa carrière en enchaînant drames, films historiques et péplums (il fut l’un des réalisateurs du David et Goliath de 1960 avec Orson Welles dans le rôle du Roi Saül) avant de signer son premier western en 1966 avec Texas, addio avec Franco Nero dans le rôle principal. 1966, année importante pour Franco Nero puisqu’il fut également à l’affiche de l’un des fleurons du genre, Django de Sergio Corbucci.

Le succès de Django fut tel que tous les producteurs ont voulu avoir leur Django et le nom servit donc d’accroche à une flopée de titres, sans aucun lien avec le Django original de Corbucci (et souvent, des titres donnaient le nom de Django à des protagonistes qui portaient un patronyme différent dans la version originale italienne). Entre le Django de 1966 et le Django, prépare ton cercueil de Ferdinando Baldi en 1968, il y eut ainsi une dizaine de films, dont Quelques dollars pour Django (avec Anthony Steffen), Le Retour de Django (avec Gabriele Tinti), Django le taciturne (avec George Eastman) et Poker d’as pour Django (avec Maurice Poli).

Dans Preparati la bara !, Django est incarné par Terence Hill, de son vrai nom Mario Girotti. Terence Hill avait une dizaine d’années d’expérience derrière lui (il fit ses débuts en 1953 à l’âge de 14 ans et avait déjà tourné dans une quarantaine de films avant celui dont il est question ici), mais n’avait pas encore trouvé le rôle qui allait faire de lui une star ainsi que le genre auquel il allait être définitivement associé par la suite, c’est-à-dire l’action avec une bonne dose de comédie.
Mais cela n’allait pas tarder…après Preparati la Bara !, il retrouva Bud Spencer (avec qui il avait déjà tourné le plus sérieux Dieu pardonne…moi pas ! et qu’il avait déjà croisé sur le tournage du péplum Hannibal en 1959) pour le western Les quatre de l’Avé Maria, avant que les deux compères deviennent l’un des duos les plus célèbres des années 70 et 80 grâce au succès de On l’appelle Trinita en 1970.

Et c’est bien entendu pour capitaliser sur le nom « Trinita » que Django, prépare ton cercueil ! fut retitré Trinita, prépare ton cercueil ! (voir affiches ci-dessus) pour son exploitation vidéo…alors que les deux personnages n’ont absolument rien en commun !

En effet, loin du cow-boy goguenard et dépenaillé bouffeur de haricots, Terence Hill adopte ici un ton beaucoup plus sérieux…et essaye au maximum de jouer comme Franco Nero dans Django (ce qui lui donne tout de même un air un peu crispé) ! Ferdinando Baldi multiplie les références à l’excellent film de Sergio Corbucci : Terence Hill joue donc comme Franco Nero, il est habillé comme Franco Nero et les deux longs métrages partagent la même imagerie et souvent les mêmes rebondissements (cimetières, mitrailleuse cachée…). Mais le réalisateur ne fait pas que piquer les idées…hum, citer le premier Django…Sergio Leone est également convoqué et certaines péripéties de Pour une poignée de dollars sont reprises très fidèlement.

Cette histoire de vengeance (Django monte un plan élaboré pour retrouver un politicien véreux qui l’a trompé et laissé pour mort) n’a donc rien de bien original, mais malgré un début confus (avec une gestion du temps laborieuse), ce western qui bouffe un peu (beaucoup) à tous les râteliers fait tout de même passer un bon moment grâce à son ambiance, ses personnages et des scènes d’action efficacement réalisées (l’attaque du saloon).

Aux côtés de Terence Hill, on retrouve un beau défilé de sacrés trognes dont l’allemand Horst Frank qui faisait à l’époque le méchant dans toute l’Europe (il est même au générique des Tontons Flingueurs) et la grande carcasse de George Eastman, futur pilier du bis italien (le cro-magnon coiffé d’une tête de lion de Ironmaster, la guerre du fer et le guerrier sodomite des Nouveaux Barbares, c’est lui !) ici dans un des ses premiers grands rôles…et qui campa lui-même un « faux Django » l’année précédente !

A noter que l’un des tout derniers films de Baldi, le rip-off naze d’Indiana Jones que tu cites, fut produit et même écrit par Gene Quintano, auteur de l’immortel « Alarme Fatale », dans un créneau trèèèèèèèès éloigné. :wink:

A te lire, je me rends compte que je n’ai jamais vu le moindre film « sérieux » avec Terrence Hill dedans. Le bougre avait pourtant une sacrée gueule dans le genre clone « au rabais » d’Eastwood que Franco Nero avait initié.
Faudrait que je tente celui-là : j’aime bien le « Blindman » du même Baldi, même si je le trouve un peu surcôté en général, et cette veine du western italien gothico/morbide me parle bien (Margheriti avait pondu un chouette « Avec Django, la Mort est là », dans ce style).

Quintano et Baldi ont également collaboré sur Coming at ya ! (La Vengeance Impitoyable en V.F.), un « western en 3D » que je n’ai pas encore vu et qui m’a l’air bien gratiné (et ce qui est marrant, c’est que le début de la B.A. m’a un peu fait penser à Kill Bill)…

youtube.com/watch?v=K883-Ppi4II

[quote=« Le Doc »] (et ce qui est marrant, c’est que le début de la B.A. m’a un peu fait penser à Kill Bill)…

[/quote]

Ah ouais, carrément, la chapelle et tout…! :laughing:

Le reste a l’air effectivement pas piqué des hannetons ; c’est pas tous les jours qu’on a la chance de reluquer des chauve-souris en plastoc en 3D. :mrgreen:
Ceci dit, il y a aussi là-dedans de chouettes plans, je trouve.