DOCTEUR JEKYLL ET MISTER HYDE (John S. Robertson)

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REALISATEUR

John S. Robertson

SCENARISTE

Clara Beranger, d’après l’oeuvre de Robert Louis Stevenson

DISTRIBUTION

John Barrymore, Martha Mansfield, Brandon Hurst, Nita Naldi…

INFOS

Long métrage américain
Genre : drame/horreur
Titre original : Doctor Jekyll and Mister Hyde
Année de production : 1920

L’Etrange cas du Dr Jekyll & Mister Hyde, l’un des écrits les plus célèbres de Robert Louis Stevenson, récit fascinant sur le dédoublement de la personnalité vu par beaucoup comme une réflexion sur l’« hypocrisie sociale » de l’Ere Victorienne, a été adapté des centaines de fois au théâtre, au cinéma, à la télévision et en bande dessinée mais on trouve très peu de déclinaisons véritablement fidèles à la structure narrative de la novella à succès de Stevenson.

Ainsi, dès les premières pièces de théâtre datant de 1887, l’histoire a été racontée du point de vue de Jekyll & Hyde et le personnage de l’avocat John Utterson réduit à un rôle secondaire. Une intrigue amoureuse a également été rajoutée, idée qui a maintes fois été reprise par la suite.
La novella a été adaptée au cinéma dès 1908 et on dénombre 8 films à l’époque du muet (en comptant la version « officieuse » de F.W. Murnau) dont les premiers sont maintenant considérés comme perdus. Le plus célèbre demeure celui de 1920, avec John Barrymore dans le double-rôle titre.

Le scénario reprend la plupart des éléments de la pièce de 1887, dont Millicent Carew, la fiancée de Jekyll qui n’apparaît pas dans le court roman de Stevenson, en intégrant quelques concepts inspirés par les oeuvres d’Oscar Wilde. En effet, c’est par l’intermédiaire de l’hédoniste Georges Carew, que Henry Jekyll, homme bon, idéaliste et philanthrope (représenté quasiment comme une figure christique lorsqu’il se rend à son hôpital pour les pauvres), s’éveille à la tentation. Mais pour que son âme ne soit pas entâchée par ces nouvelles sensations troublantes qu’il désire expérimenter, il décide de créér une potion qui lui permettrait de séparer ses deux natures. Ainsi naît Edward Hyde, créature maléfique qui lui permet de laisser sortit tout le mal en lui…et qui prend de plus en plus d’ascendant sur la vie de Jekyll…

Docteur Jekyll et Mister Hyde fut le premier grand succès au cinéma de John Barrymore, éminent représentant d’une grande famille de comédiens (il est, entre autres, le frère de Lionel et le grand-père de Drew) et acteur de théâtre renommé. La première phase de la transformation de Jekyll s’est faite sans l’ajout d’effets spéciaux, en insistant principalement sur le jeu de Barrymore, sa capacité de se tordre le visage sous l’effet de la douleur et des convulsions et de se contortionnner afin d’adopter une silhouette nettement plus crispée.
Au fur et à mesure que l’influence de Hyde se fera plus grande dans l’esprit de Jekyll, le maquillage se fera plus prononcé, plus monstrueux…et le jeu de Barrymore encore plus grandiloquent dans la représentation de cette lutte intérieure entre le bien et le mal.

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Docteur Jekyll et Mister Hyde est la réalisation la plus connue de John S. Robertson, jusque là plus habitué aux comédies dramatiques et romantiques. Sa mise en scène est assez sage et manque de tension dans la première partie du métrage, pour reprendre du poil de la bête à l’occasion d’une dernière demi-heure plus palpitante alors que le piège se referme autour de Jekyl & Hyde (et que le scénario utilise plus d’éléments de la novella).

Mais si la mise en scène n’est pas la principale qualité de cette version, une scène horrifique reste particulièrement frappante (et très efficace) : dans les dernières minutes du film, au moment où Hyde commence à se manifester sans la formule, Jekyll essaye de se reposer après les terribles événements qui ont précédé. C’est alors que Hyde apparaît sous la forme d’une fantomatique araignée géante. L’araignée grimpe sur le corps de Jekyll et se fond en lui. Jekyll se transforme alors en Hyde.

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Creepy, comme diraient les américains !

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Dave McKean