DOCTEUR JUSTICE (Christian-Jacque)

REALISATEUR

Christian-Jacque

SCENARISTES

Christian-Jacque et Jacques Robert, d’après la bande dessinée de Jean Ollivier et Raffaele Carlo Marcello

DISTRIBUTION

John Phillip Law, Nathalie Delon, Gert Fröbe, Roger Paschy, Gilles Béhat…

INFOS

Long métrage français/espagnol
Genre : action/aventures
Année de production : 1975

Créé par le scénariste de bandes dessinées Jean Ollivier (après sa rencontre avec un médecin de l’Organisation Mondiale de la Santé « bien bâti, à la Alain Delon »), le docteur Benjamin Justice est un médecin humanitaire et un justicier adepte des arts martiaux (il est judoka et karatéka). Publiées dès 1970 dans l’hebdomadaire Pif Gadget, ses aventures connurent un grand succès auprès des jeunes lecteurs, ce qui poussa le producteur Michel Ardan (Les Grandes Gueules de Robert Enrico, Les Bidasses en folie…) à s’intéresser au personnage pour une adaptation cinématographique.

Mais il ne fut pas facile à l’époque de trouver des financiers convaincus par un film d’action et de kung-fu inspiré par une bande dessinée. Le budget fut dont très limité, ce qui a notamment eu son impact sur les décors, assez pauvres, et l’efficacité des scènes d’action, dont une en particulier offre un joli moment de comique involontaire (la poursuite en char à voile, qui ne dégage aucune sensation de vitesse et de danger, contrairement à la poursuite en voiture qui suit, réglée par celui qui était le spécialiste françaises des cascades en bagnole, Rémy Julienne).

Dans la bande dessinée, le docteur Justice combat des esclavagistes, des trafiquants de médicaments, des mercenaires, des dictateurs…
Dans le film, il affronte une organisation criminelle qui vole du pétrole transporté dans des supertankers, avec à la clé un twist saugrenu concernant les motivations du grand méchant, qui est incarné avec son exubérance habituelle par l’allemand Gert Fröbe, qui fut dans les années 60 l’un des adversaires les plus mémorables de James Bond période Sean Connery, Auric Goldfinger.

Pour le rôle du Docteur Justice, le choix des producteurs s’est porté sur John Phillip Law, un américain dont la carrière s’est essentiellement déroulée en Europe. Benjamin Justice n’était d’ailleurs pas son premier personnage né dans les pages d’une bande dessinée puisqu’il a joué Diabolik dans Danger : Diabolik ! de Mario Bava et l’ange Pygar dans Barbarella de Roger Vadim. Parmi ses autres prestations héroïques, il fut Sinbad dans Le Voyage Fantastique de Sinbad en 1974. Décédé en 2008, John Phillip Law n’était pas l’acteur le plus expressif qui soit, il a d’ailleurs souvent été démoli par la critique pour cette raison, mais son physique athlétique a toujours fait de lui un héros de film d’action crédible (il assurait d’ailleurs souvent lui-même ses propres cascades, ce qui a failli lui être fatal sur le tournage de Docteur Justice qui a du être interrompu quelques semaines suite à une chute de l’acteur).
Par contre, il n’y connaissait strictement rien aux arts martiaux et il aurait fallu plus qu’un petit mois d’entraînement pour faire de lui un karatéka accompli.

Derrière la caméra, on retrouve le vétéran Christian-Jacque, un vétéran du cinéma populaire français (on lui doit notamment Fanfan La Tulipe avec Gerard Philippe et La Tulipe Noire avec Alain Delon) qui signait là son avant-dernier long métrage pour le cinéma avant de terminer sa carrière à la télévision. Sa mise en scène assez vieillotte ne sauve pas de la platitude un film un peu trop long (1h47, c’est trop…le montage aurait gagné à être un peu plus resserré) et au final, Docteur Justice ressemble plus à un eurospy, un sous-James Bond cheap, qu’à un grand film d’aventures qui balade son héros sur mer et sur plusieurs continents.
Il y a bien quelques bonnes idées à retenir, notamment dans la caractérisation des personnages…mais pas la fin qui est complètement bâclée…

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