DOLLMAN (Albert Pyun)

REALISATEUR

Albert Pyun

SCENARISTE

Chris Roghair, d’après une idée de Charles Band

DISTRIBUTION

Tim Thomerson, Jackie Earle Haley, Kamala Lopez, Humberto Ortiz…

INFOS

Long métrage américain
Genre : action/science-fiction
Année de production : 1991

Brick Bardo, c’est le Dirty Harry de la planète Arturus (qui consiste en quelques terrains vagues et des stock-shots de la série Buck Rogers des années 70). Comme Harry Callahan, Brick Bardo est taciturne, froid, cynique et ses méthodes de travail sont aussi expéditives et efficaces que moralement contestables…et son arme de poing est le plus puissant soufflant de l’univers : le Groger Blaster, capable de réduire les criminels en bouillie sanguinolente.
Alors qu’il poursuit son ennemi juré Sprug (une tête perchée sur une plateforme volante !) à travers l’espace, les deux vaisseaux sont attirés par une faille spatiale qui les propulse à des milliers d’années lumières de là…sur la planète Terre !

Bardo se réveille dans le Bronx (tiens, encore des terrains vagues)…à temps pour sauver une jeune femme des griffes d’un gang. Et c’est là qu’il se rend compte que sur Terre, il ne mesure que 13 pouces (environ 33 cm). Heureusement pour lui, son fidèle Groger Blaster est toujours aussi mortel…même si on évite les explosions gores compte tenu du changement de taille (ça permet d’économiser sur les effets spéciaux). Pendant qu’il cherche un moyen de rentrer chez lui, Bardo apprend à sympathiser avec la courageuse Debbi et son fils Kevin. Quant à Sprug, il tombe entre les mains du chef de gang local, Braxton Red…

Après avoir travaillé au Japon comme stagiaire sur une série télévisée avec Toshiro Mifune, l’hawaïen Albert Pyun débuta sa carrière de réalisateur en 1982 en surfant sur la vague des films d’héroïc-fantasy initiée par le Conan le Barbare de John Milius. L’Epée Sauvage reste à ce jour son plus grand succès et paraît-il son meilleur film (je ne l’ai pas vu depuis mon adolescence, donc je laisse le bénéfice du doute). Il se spécialisa ensuite dans les séries B à (tout) petit budget, domaine où il est passé allègrement du kickboxing (Kickboxer 2 et 4) à tous les sous-genres de la science-fiction (Cyborg avec Jean-Claude van Damme, la série des Nemesis…), en passant par le thriller (Mean Guns avec CriCri Lambert et Ice T) et le film d’action (Max Havoc : Curse of the Dragon).

Il est donc tout naturellement passé par tous les producteurs de séries B en vogue dans les années 80/90…comme Menahem Golan pour qui il a commis le premier long métrage de Captain America et ce radin de Charles Band pour qui il a enchainé 2 longs métrages à direction de la vidéo, Dollman et Arcade.

Comme je l’ai souvent souligné dans ces colonnes, le producteur et réalisateur Charles Band aime mettre en scène des héros et des méchants de (toute) petite taille. Après Dolls, les Puppet Master et autres Jouets Démoniaques, c’est au tour d’un flic de l’espace de devenir littéralement un « Homme Poupée ». Tim Thomerson joue Brick Bardo comme n’importe lequel de ses autres personnages estampillés Empire/Full Moon (Zone Troopers, Trancers…) : mal luné, toujours prêt à dégainer et jamais avare d’un bon mot. Un action hero aussi savoureux que ringard !

Malgré un second acte mou du genou, Dollman est plutôt fun…visuellement hideux (décors moches, photographie dégueulasse) mais stupide et fun. Jackie Earle Haley (futur Rorschach dans Watchmen) en fait des caisses en Ray Liotta de Prisunic avec un accent à couper au couteau et les dialogues sont hallucinants de crétinerie. Albert Pyun emploie quelques trucs astucieux pour représenter la petite taille de Bardo…mais s’ils font illusion lors de l’affrontement final, d’autres atteignent des sommets de comique involontaire !

En bon fan de comics, Charles Band a fait de ses productions cheap un véritable univers partagé : Brick Bardo a ensuite fait une apparition dans Bad Channels avant d’affronter les jouets démoniaques dans le sympathique nanar Dollman vs Demonic Toys.

“What the fuck are we fuckin’ waitin’ for? I mean, fuck this shit! Fuck man, the fuckin’ set-up is fucked up! The little fucker knows what kind of fuckin’ shit is waiting here to fuck him up. So let’s get the fuck out of this fuckin’ deal and go looking for the tiny little mother fucker”

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Dollman par Robert Hack :

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