Fin de la saison, le grand hôtel de luxe perdu dans les Alpes ferme ses portes… Mais pas pour tout le monde. Douze étranges invités font leur entrée. Agents gouvernementaux, anciens policiers, assassins professionnels, ils sont tous les invités de l’Hydre, un insaisissable tueur caché derrière son masque. Les hostilités peuvent commencer.
Hop, pris mon exemplaire et fait signer à Herik Hanna.
Pas eu le temps pour Hervé Boivin, qui était sur le départ.
Herik, toujours aussi sympathique et attentif (ça faisait un bout de temps qu’on ne s’était pas croisés, pourtant, il est à Caen… et on a failli se croiser à Saint-Lazare il y a quelques semaines, ai-je appris…), a une façon complètement dingue de dédicacer : gros marqueur et texte en travers de la page, complètement désacralisé ! C’est très surprenant ! Et finalement, c’est pas mal du tout, il s’empare littéralement de la page, comme s’il la recouvrait d’un graffiti.
Des individus visiblement sur leurs gardes arrivent dans un hôtel enneigé qui va fermer pour la saison. Ils assistent à un repas, persuadés que leur commanditaire se cache par eux. Le lendemain du dîner, ils devront se battre, le survivant empochant la mise.
C’est bien monté, avec des planches intéressantes (celle des gros plans sur les assiettes, celle des horloges). Il y a quelques grandes cases (dont une double page) qui me semblent un peu inutiles, si ce n’est qu’elles contribuent à créer une atmosphère oppressante. Herik Hanna a démontré sa capacité à écrire des gros mots dans les dialogues de ses personnages (voir Bad Ass), mais personnellement je préfère quand il fait parler des personnages à l’éducation soignée, et là, on a quelques bons échanges à ce niveau.
L’album se compose de trois actes : la rencontre et le repas, puis le règlement de comptes et enfin le bilan. C’est l’occasion d’avoir une série de révélations à tiroirs, qui laisse le lecteur décider quelle conclusion tirer de l’ensemble. Mais toujours est-il que l’album dresse le portrait d’une élite (de l’espionnage / l’enquête / la chasse) particulièrement paranoïaque et prisonnière, somme toute, de ses secrets.
Graphiquement, Hervé Boivin, dont j’apprécie le travail depuis longtemps (depuis L’Épée et le sabre, au moins…) fournit ici une prestation presque ligne claire qui n’est pas sans me rappeler le travail d’Alain Henriet. Très agréable, avec une clarté de l’encrage qui renforce le luxe des lieux et la violence du carnage.