DRAKKO t.1-2 (Valérie Mangin / Aleksa Gajic)

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J’ai trouvé le premier tome samedi dernier, et je l’ai lu hier soir. C’est assez sympa, mais également assez étonnant quand on connaît la production de la scénariste.

Tout commence avec une double exposition : une première scène décrivant les troupes d’élite du Kraken dévastant un monde par le feu, et une seconde scène mettant en scène les élites du monde d’où ces soldats proviennent. Il y est question, assez vite, d’une prophétie indiquant que le chef des troupes s’apprêtent à tuer l’Empereur, une prophétie suffisamment convaincante pour que le pouvoir en place prenne des mesure draconiennes (hin hin hin). Héros éponyme, Drakko a rang de « basilik » et s’apprête à monter en grade à l’occasion d’une cérémonie durant laquelle on va lui attribuer un Saurus Rex. Il fait partie des troupes de choc qu’on a vues précédemment, et se retrouve par conséquent au milieu d’une lutte agitant les plus hautes sphères.

L’équipe à la barre est composée de la scénariste et du dessinateur du Fléau des Dieux, série en six tomes revisitant la figure d’Attila, en version cosmique. Ici, ce qui surprend, c’est que la lecture donne l’impression de lire du Jodorowsky. On a une lignée impériale surplombant une caste de guerrier, des rapports familiaux conflictuels, des bestioles mythologiques, le thème du couple et de la famille, une description du politique dominé par le sacré, le religieux et la superstition, des métaphores de l’enfantement (ah, l’œuf) articulant l’intrigue, et même une entrée en matière avec des voix off mystérieuses, tout ceci contribuant à faire de cet album le plus jodorowskien que j’aie pu lire dans la production de Valérie Mangin.

À mes yeux, c’est quand même plus intéressant que du Jodorowsky. Une sorte de Jodorowsky réussi, lisible. Les premières pages, qui plongent le lecteur dans la vie de cette société martiale qui fait du feu l’alpha et l’oméga de sa philosophie, contribuent à une certaine confusion qui sera levée dans les séquences suivantes, à la faveur de descriptions convaincantes des protagonistes. À mesure qu’on apprend à les connaître et qu’on les regarde s’agiter face aux révélations, l’histoire s’éclaire et on a envie de connaître la suite (d’ailleurs, va falloir que je me trouve le deuxième tome de ce diptyque). Valérie Mangin s’ingénie à faire rebondir le postulat central, en présentant une prophétie auto-réalisatrice (ça a toujours son petit effet) et en dévoilant ce que celle-ci dissimule.

Dans l’ensemble, un tome intéressant, qui nous plonge dans une société d’apparence fantasy mais évoluant dans un monde de science-fiction (les soleils y sont utilisés comme des portails téléporteurs, peu ou prou).

Jim

Du Jodo sans Doliprane ?

Hahahahahaha.
Surtout, du Jodo qui ne se la pète pas en métaphores.

Jim

Des pétaphores.