EARTH 2: SOCIETY #1-22 (Daniel H. Wilson / Jorge Jimenez)

Tu es au taquet de la grossièreté, là. :slight_smile:

http://www.cine-sanctuary.com/public/sanctuary/img/previews2/previews2.1/EARTH2SOC-Cv21.jpg

[quote]Earth 2: Society #21

STORY BY
Dan Abnett
ART BY
Vicente Cifuentes
COLORS BY
Rex Lokus
LETTERS BY
Travis Lanham
COVER BY
Bruno Redondo
PUBLISHER
DC Comics
2.99(USD)
2017-02-08

The Wonders battle the Sandmen army to free the new Earth 2 from a dystopian fate, but the new world Director has unleashed his terrifying secret weapon. Can Batman, Huntress and John, the weakest of the wonders, shut down the Director’s stronghold? It’s a dangerous, last-minute gamble…and the price may be too great to bear. FINAL ISSUE![/quote]

http://www.cine-sanctuary.com/public/sanctuary/img/previews2/previews2.1/EARTH2SOC-21-pg1.jpg

http://www.cine-sanctuary.com/public/sanctuary/img/previews2/previews2.1/EARTH2SOC-21-pg2.jpg

Source : cbr.com

Vite, la fin s’il vous plait.

L’intrigue n’a plus de sens. Bien dommage.

http://www.cine-sanctuary.com/public/sanctuary/img/previews3/preview3.1/earth222c.jpg

[quote]EARTH 2: SOCIETY #22

Written by: Dan Abnett.

Art by: Victor Cifuentes.

Cover by: Bruno Redondo.

Description: In this series finale, a new dawn rises on Earth-2. After a terrible struggle, the Wonders have restored their world, better than ever. Can they become the new heroes and caretakers the reborn planet needs to protect it from future threats? And what of the price they paid for peace - what is the final fate of the Earth-2 Batman and his legacy?

Pages: 32.

Price: $2.99.

In stores: March 8. [/quote]

http://www.cine-sanctuary.com/public/sanctuary/img/previews3/preview3.1/earth2221.jpg

http://www.cine-sanctuary.com/public/sanctuary/img/previews3/preview3.1/earth2222.jpg

Source : comicscontinuum.com

[quote=« Hush »]Vite, la fin s’il vous plait.

L’intrigue n’a plus de sens. Bien dommage.[/quote]

Je ne vais pas me répéter. C’est fini, ce n’est pas si mal conclu malgré le manque évident d’enjeu éditorial.

Qui se préoccupe de Earth-2? Personne.

Même si la série est assez creuse sous la plus d’Abnett, il l’a range bien dans ce dernier épisode avec deux trois idées bienvenues.

Je ne sais pas si nous reverrons ces personnages. Je ne le crois pas si DC veut « rebirther » la JSA.

Je suis en train de découvrir le boulot d’Abnett sur cette série. Bien en retard, comme toujours. Mais pour l’heure (un arc et demi…) je trouve qu’il s’en sort pas trop mal. Mieux que ses prédécesseurs.
Bon, personnellement, moi, les productions autour de Terre-2 m’ont toujours semblé sympathiques, non pas à cause de leur qualité et de leur réalisation, mais à cause de la capacité à exploser les codes du genre, à pousser les personnages dans des directions étonnantes. Grosso modo, c’est un mélange de surenchère et de fuite en avant qui fait que Earth 2 puis World’s End et même Convergence, malgré le bordel ambiant, la confusion généralisée et les idées ineptes, ont développé une sorte de « sense of wonder », peut-être en partie involontaire, mais qui donnaient l’impression qu’il se passait des choses importantes. Ce qui n’est pas négligeable dans un paysage éditorial où les grands bouleversements sont souvent sujets à des retours en arrière.
Le fait que tout se passe sur une Terre alternative qu’on peut secouer tant qu’on veut permet de se lâcher plus facilement, ce qui donne un petit goût pas désagréable au portnawak ambiant.
Sauf que ce bon côté (même quand c’est mal écrit, et jusqu’à Tom Taylor compris, je trouve que c’est plutôt pas mal, c’est par la suite que ça dérape…) contient les germes de sa propre chute. En effet, quand débute Society, la « vraie » Terre-2 est détruite, et les quelques maigres millions de survivants trouvent refuge sur une Terre genre « jumelle » (construite par Brainiac). L’humanité est décimée mais les Merveilles sont toujours là. Passons cette incohérence, pour constater que la série a flingué elle-même ses propres enjeux : l’humanité, trop clairsemée, est absente des pages, et évolue sur une planète artificielle sans réel passif, donc sans pathos. Donc fatalement, les héros ont beau s’agiter, tout le monde s’en fout.
Wilson entame la série avec une histoire qui démarre sur les chapeaux de roue, mais qui s’enferre dans des flash-backs trop longs et trop nombreux, et dans laquelle il se met en tête de créer des intrigues à tiroir, avec des vilains tirant les ficelles d’autres vilains. Et il commet l’erreur (manque d’inspiration ou d’intelligence ?) de piétiner sur un terrain déjà aride à force d’être trop emprunté, en renouant avec la vieille antienne de la place des héros dans la société, de leur devoir de préservation de la civilisation, et de l’accession à la divinité. Le résultat, c’est une vague course-poursuite aux implications floues, aux allégeances à géométrie variable, se concluant dans un duel de deux pseudo-divinités qui se battent chacune pour ce qu’elles pensent être le bien de l’humanité.
Un vaste bordel.

Arrive Abnett.
Le rusé britannique travaille précisément sur les mêmes thématiques, mais il a la finesse de prendre le discours à contre-pied. Déjà, il postule une guerre entre deux cités. Les humains normaux ne sont pas tellement plus présents dans les pages (on les voit quand même un peu, afin de mettre en perspective les hommes et les surhommes), mais ça aide à comprendre les enjeux et les implications.
Ensuite, il laisse planer sur son projet le fantôme de deux précédents fameux, bien entendu Watchmen et aussi Squadron Supreme, version Gruenwald. Ce qui conduit à avoir des personnages qui parlent, discutent, planifient, posent des questions morales et éthiques, ce qui clarifie la situation et précise les enjeux.
Enfin, il retourne la thématique du dieu comme un gant. Là où d’ordinaire les récits de super-héros présentent des personnages qui affirment ne pas vouloir se comporter en dieu parce que bon, ils n’ont pas le droit, gnagnagna… Abnett met en scène l’inverse, avec un Val-Zod affirmant à Alan Scott que, puisqu’il a le pouvoir d’un dieu, il serait temps qu’il se comporte comme tel et prenne de la hauteur. S’ensuit une résolution de premier arc en hommage total au Docteur Manhattan, dans une pirouette héroïque assez époustouflante, Scott devenant le héros ultime en renonçant à son pouvoir.
Il y a, en plus de l’hommage à Doc Manhattan bâtisseur ex nihilo, une ironie assez mordante sur les rapports entre la religion et la politique (notamment autour de l’incipit de la constitution, de l’expression « intelligent design »…) qui place directement le premier arc d’Abnett dans la lignée des épopées super-héroïques s’étant penché sur l’impact des super-héros vis à vis de la société.
Sauf qu’Abnett souffre des mêmes carences que Wilson, à savoir que l’humanité est décimée et que les masses ne sont plus là pour faire écho aux super-héros. Son histoire est largement meilleure que celle de son précédesseur, mais elle n’a pas de portée, parce qu’il n’y a plus assez d’humanité. Ce qui manque à Society, c’est la société.
La lecture reste très agréable : les ellipses sont efficaces, l’enchaînement des scènes dynamique, la caractérisation très juste. Là, je débute le second arc, avec l’Ultra-Humanite, et je trouve le rythme sympa et la pression maintenue. Je referai un topo quand j’aurai lu l’ensemble de ses épisodes. Mon seul regret, c’est qu’il n’ait pas pu participer à ce pan de l’univers plus tôt : quelqu’un de compétent comme lui aurait sans doute aidé la Terre-2 et briller davantage dans le ciel DC.

Jim

PS : Ah oui, j’oubliais. Jorge Jimenez. Il y a deux ans, je découvrais ses planches et je le qualifiais de « sous Pacheco cartoony ». Je le maintiens, même si je pense qu’il a aussi reluqué Mike Golden et Jim Lee (beaucoup) voire Jason Pearson (un peu). Ce qui donne un résultat formidable. Ses remplaçants, s’ils tentent de s’inscrire dans ses pas, sont largement derrière. Là encore, c’est bien dommage. En tout cas, en peu de temps, voilà qu’il est devenu une vedette, et c’est extrêmement mérité.

Je viens de lire les derniers épisodes de la série, et je trouve le boulot d’Abnett tout de même assez satisfaisant. Il parvient à boucler pas mal d’intrigues (bon, il fait le tri, mais ses prédécesseurs n’ont pas laissé grand-chose à exploiter, reconnaissons-le), à donner du lien au sein du groupe, à leur opposer un gros adversaire (l’Ultra-Humanite en pleine forme), à balancer plein d’idées cool (bon, il n’aura pas le temps de tout développer : l’alliance entre les Amazones et les Atlantes restera une idée à peine ébauchée) et à trouver une suite d’astuce permettant de faire redémarrer cette Terre alternative.
L’image de la ville fantôme (la planète fantôme, peut-on juger), est assez pertinente, somme toute : Earth 2 a toujours été un canevas que les premiers auteurs, Robinson et Taylor, ont mis trop de temps à concrétiser. Quand arrive Abnett, après des dizaines d’épisodes, ce monde a été quasiment rasé et n’existe qu’à l’état d’esquisse. La métaphore est bien vue, en plus de fournir un décor intriguant.
À part à l’occasion de l’ultime épisode, Abnett ne recourt pas aux voix off, il utilise essentiellement des dialogues, ce qui nous plonge dans l’action, et raconte son récit de manière linéaire, ce qui évite tout ralentissement. C’est rapide et plein d’énergie, on suit les personnages dans leurs aventures, c’est agréable. Et il y a de très bons moments : Red Arrow face à Green Lantern, un combat à simples coups de dialogues, c’est excellent.
Graphiquement, avec le départ de Jorge Jimenez, ça en perd. Les quelques épisodes de Bruno Redondo, qui n’est pas sans rappeler un Mike Wieringo hésitant, sont assez chouettes. Les derniers sont signés par Vicente Cifuentes, qui n’est pas encore à niveau, malgré quelques belles cases d’action. Mais son Ultra-Humanite est pas mal du tout.
Abnett range les jouets (j’apprécie beaucoup sa manière d’écrire, en yes-man très élégant et assez finaud), sa partie est très lisible, et il laisse un bataillon de personnages et un monde qui pourraient être exploités au véritable titre de Terre-2. Comme Hush, je pense que DC va miser sur la constitution d’une Société de Justice sur la Terre principale (peut-être à base de héros secondaires : on aurait sans doute plus de chance de revoir un Max Mercury qu’un Flash du passé, mais bon…), mais je me dis que s’ils veulent réitérer le coup de la réunion de deux groupes venus de deux planètes différentes, ils pourront toujours utiliser ceux-là.

Jim

Jim, j’aime ton analyse. Mais quel gâchis finalement… ou peut-être qu’Abnett aurait du arriver bien avant. Mais toujours détruire Terre-2 n’a fait que tourner autour du pot sans jamais arriver à une Terre consistante et vivante.

En revanche, j’ai beaucoup aimé son « dernier » Batman. Et là encore, on se dit qu’il aurait pu continuer encore un peu… Soupir.

Oui, il y a un sentiment de trop peu trop tard.
Les scénaristes précédents se sont acharnés à tout foutre en l’air (j’ai l’impression que Robinson projetait de travailler davantage sur une reconstruction de la planète, mais à partir de Taylor, c’est la surenchère et le non-retour).
Abnett a le mérite de prendre le processus à l’envers, et de remonter une machine cohérente. Sauf qu’il reconstruit une Terre qui lorgne vers la Terre-2 d’il y a trente ans. Note que je n’ai rien contre, hein, et qu’il le fait bien, mais on se dit qu’on n’a pas avancé.
Après, c’est peut-être aussi lié au fait que DC repliait le bazar. Effectivement, je pense comme toi : s’il avait eu plus de temps, il aurait sans doute exploré autre chose.

Jim

En effet, je pense que Robinson avait le projet de se pencher sur le « monde d’après », autant le « monde d’après le retour des Wonders » que le « monde d’après l’invasion de Darkseid » : les éléments sur le gouvernement mondial, la force de paix mondiale, c’était très intéressant et à peine évoqué.
Taylor, au fond, a été embauché pour faire ce pour quoi il avait eu du succès avec Injustice : des affrontements constants entre les personnages, les alliés qui se retournent l’un contre l’autre, et une atmosphère continue de guerre généralisée.

[quote=« BenWawe »]En effet, je pense que Robinson avait le projet de se pencher sur le « monde d’après », autant le « monde d’après le retour des Wonders » que le « monde d’après l’invasion de Darkseid » : les éléments sur le gouvernement mondial, la force de paix mondiale, c’était très intéressant et à peine évoqué.
Taylor, au fond, a été embauché pour faire ce pour quoi il avait eu du succès avec Injustice : des affrontements constants entre les personnages, les alliés qui se retournent l’un contre l’autre, et une atmosphère continue de guerre généralisée.[/quote]

Et en soi, c’était intéressant, mais les successeurs ont continué sur cette lancée, alors qu’avec l’approche de Robinson, consistant à développer une continuité bien divergente où la « Société » serait l’héritière de la « Ligue », en quelque sorte, on aurait pu réellement avoir une Terre-2 au background résolument différent de celui de Terre-1 (contrairement à ce qui existait avant Crisis, où, finalement, c’était deux mondes presque identiques). Là, si jamais il prend à la rédaction de DC de ramener ce monde, on sera dans une configuration comme dans les années 1960 et 1970 : à peine différent.

Jim

Je suis, en effet, curieux de connaître les projets de DC pour la JSA : il est clair qu’un titre dans la même veine que que le volume lancé par Johns, Robinson et Goyer, mais il serait dommage de « perdre » les personnages de Earth-2. Tout n’est clairement pas à jeter, et ce casting d’héritiers aurait un vrai intérêt pour une rencontre avec le retour de versions emblématiques des personnages centraux de DC dans le Rebirth.

N’ayant jamais été fan de cette série (qui, selon mes goûts personnels, ressemblait surtout à un catalogue d’occasions manquées : occasion d’humaniser réellement les personnages, de les montrer dans leur vraie vie, occasion de privilégier le merveilleux sur la violence…), je n’ai pas tellement envie d’en retrouver une copie. Je préférerais qu’on développe des choses différentes. J’ai toujours pensé que cette série avait souffert de voir le meilleur auteur (Robinson) céder la place à un tâcheron médiocre (Goyer) et un nostalgique obsédé par la violence (Johns). Mais c’est sans doute parce que je tiens son Starman dans une estime si haute que je l’imagine capable de faire des merveilles partout. Si ça se trouve, j’aurais été déçu.

Jim

Mmh, donc je suppose que le volume 2 par Johns ne t’a pas non plus convaincu ? :wink:

Un peu plus, mais pas tellement.

Jim