EDGE OF TOMORROW (Doug Liman)

Tom Cruise ? Et pourquoi donc ?

Ben, parce qu’il est fan… :wink:

Ah … et pourquoi donc ?

Et pourquoi pas ? Jsuis fan de Cruise moi aussi.

Moi aussi il a fait d’excellent film et au final assez peu de bouse sur toute cette longue carrière.

Bon depuis le temps que les copains m’en disait du bien, j’ai pu enfin me dégager un peu de temps pour aller le voir

et c’était excellent :open_mouth: .

Il est probable que mon enthousiasme soit proportionnellement inverse au relatif désintérêt que j’avais pour le film. J’aime beaucoup Cruise mais l’auteur de cette daube de Jumper combiné à un film au pitch relativement banal aidé pas. Et c’est pas les multiples déception vis à vis des films de SF récent qui me poussèrent à en attendre beaucoup

Et pourtant voila un film incroyablement maîtrisé du début à la fin, qui arrive à exploiter (voire à dépasser) son concept de départ et a totalement assumer son statut de film de science-fiction. L’idée de la boucle temporelle est souvent utilisé et souvent de manière plate mais là je trouve qu’on est dans la qualité du grandiose Un jour sans fin.

Tout simplement parce que le récit à l’idée de rajouter une excellente idée au sein de la boucle apportant alors tout l’intérêt du récit.

[spoiler]Cage n’est pas le premier à subir la boucle, le perso d’Emily Blunt la vécue (et c’est ce qui a fait sa renommée) et la boucle se révèle être en fait une sorte d’outil pour les aliens afin de vaincre leurs ennemis

edit : ha et puis le fait que la boucle puisse être briser c’est excellent aussi Ca donne au final toute sa saveur[/spoiler]

Liman arrive brillamment à rythmer son récit parfaitement. Il a su construire son histoire avec intelligence en sachant quand s’attarder sur les périodes et quand provoqué d’excellente séquence à base de rapide répétition (et cela sur plusieurs registres que ce soit la comédie ou le drame). Enfin le film sait nous faire ressentir le temps qui passe.

Le casting est niquel, le film alterne comédie, action, sf, drame parfois au sein d’une même séquence. C’est brillant, élégamment exécuté. Avec le temps j’espère qu’il sera reconnu à sa juste valeur.

Edit : ha oui accessoirement je trouve que c’est un des meilleurs film qui intègre parfaitement bien les codes et règles de certains type de jeux vidéos au sein de l’enjeu narratif et dramatique

Oui, je me suis dit, on dirait Dark Souls côté SF. Ca prouve aussi que le respawn dans les JV peut être un vrai outil narratif (et un outil de gameplay intéressant si allié à une difficulté suffisante).

C’était sympa, mais pas autant que je l’aurais voulu. J’ai beaucoup aimé la première partie, avec le démontage de l’icône héroïque et testostéronée qu’est Tom Cruise depuis tant d’années ; c’était rigolo, bien fait et intelligent. Le film réussit bien à créer le contexte, à justifier le principe et, surtout, parvient à bien gérer un rythme qui aurait pu être lourd.

Cependant, la dernière partie, trop classique, m’a un peu ennuyé. Trop prévisible, trop « facile », spécialement pour la relation entre les deux personnages principaux. J’aurais espéré une fin peut-être plus pessimiste, ou au moins « simple ». Clairement, j’aurais voulu qu’ils ne s’embrassent pas : tous deux se fixant, hésitant dans le Louvre, mais finalement ne s’embrassant pas ; ça aurait rendu le petit rire nerveux de Cruise quand il va la voir pour la « première fois » plus clair. Il l’aime, il sait qu’elle peut l’aimer, mais il doit tout recommencer et la convaincre ; ça aurait été plus nuancé, plus fort.

Purée, entre les anglicismes et les abréviations, je me rends compte que je vieillis et que j’ai de plus en plus de difficultés pour comprendre certains posts.

Bon, cela dit, une fois que j’ai compris ce que tu dis, j’ajouterais que Un jour sans fin a déjà démontré, de manière toute aussi efficace, les vertus de ce que tu énonces.

Jim

Roooo meuh non c’est juste d’une terme classique quand on est un amateur de jeux vidéos. C’est vrai que l’abus de terme anglais déroute mais dans un milieu qui s’est construit avec peu de versions française je trouve cela assez logique.

C’est différent je trouve. Dans Un jour sans fin, le personnage de Bill Murray voit la même journée se dérouler quoiqu’il fasse. S’il s’endort le soir il revivra la même journée par exemple. La mort n’est qu’une variation.

Dans Edge of Tomorrow elle est par contre la seule voie possible pour le personnage de Cruise. Une journée, ou plusieurs, peuvent très bien passer il pourra les vivres mais s’il meurt il repart au dernier point de sauvegarde. C’est en cela que le film se rapproche bien plus des codes du jeux vidéos.

(et là je me dis qu’on aurait encore aller plus loin en prenant en compte le fait que les points de sauvegarde change aussi au fur et à mesure de la progression)

On peut y voir d’autres choses aussi tel que l’insistance du reload lors des phases d’actions ou bien encore le fait que la plupart des autres trouffions sont considérés comme des bots (du moins pendant une grande partie du film)

Ce qui fait que Edge of Tomorrow se différencie aussi d’Un jour sans fin c’est que le concept de la boucle ne tombe pas du ciel mais se présente comme l’atout principal des aliens pour battre leurs ennemis. Et c’est pas un concours de circonstance que Cruise assimile cette technologie.

Le fait que le personnage de Blunt ai vécu le même phénomène est le point clé qui donne au film tout son charme. Elle sait ce que Cruise a vécu et ils peuvent alors construire leur stratégie la dessus. Ce que je trouve fort c’est que d’une part la boucle n’est pas irréversible (et cela donne à la dernière partie du film un coté bien stressant que tout joueur qui a du tenter de buter un boss de fin de jeu avec le minimum de vie et de munition connaît bien). D’autres parts cela apporte des interactions très fort entre les deux personnages.

On est pas du tout dans une logique de romance où le personnage de Cruise à force de changer arriver à séduire la belle (principe d’Un jour sans fin, très beau mais qu’on peut aussi trouver très grossier quand on y réfléchi) mais d’une logique de compréhension et d’empathie.

Le personnage de Blunt sait ce que celui de **Cruise **a vécu parce qu’elle a vécue la même chose (c’est d’ailleurs pour cela qu’elle est considérée comme la grande héroïne de la bataille de Verdun ben ouais à force de se battre elle est devenue une sorte de super guerrière. Excellente idée la aussi). Elle ne peux pas ressentir ce que Cruise ressent pour elle mais elle sait ce qu’il vit. Et ça, ça change toute la donne par rapport aux autres histoires de boucles temporelles

Et ça tue

[quote=« Lord-of-babylon »]

Roooo meuh non c’est juste d’une terme classique quand on est un amateur de jeux vidéos. C’est vrai que l’abus de terme anglais déroute mais dans un milieu qui s’est construit avec peu de versions française je trouve cela assez logique. [/quote]

Sauf que pour un vieux comme moi, faut mettre des guillemets, parce que sinon, y a court-circuit.

[quote=« Lord-of-babylon »]

C’est différent je trouve. Dans Un jour sans fin, le personnage de Bill Murray voit la même journée se dérouler quoiqu’il fasse. S’il s’endort le soir il revivra la même journée par exemple. La mort n’est qu’une variation.[/quote]

Ouais, et c’est le même principe : il change des trucs (il empêche quelqu’un de tomber dans la flaque…). Et cette répétition a une influence sur ce qu’il apprend du monde extérieur, mais également de lui-même. Et là encore, le personnage de Tom Cruise trouve une forme de rédemption, il devient « meilleur », au sens héroïque et martial du terme certes, mais c’est un peu le même principe. Les enjeux et le contexte sont différents, mais le cheminement, « le voyage du héros », c’est la même chose.

[quote=« Lord-of-babylon »]
Dans Edge of Tomorrow elle est par contre la seule voie possible pour le personnage de Cruise. Une journée, ou plusieurs, peuvent très bien passer il pourra les vivres mais s’il meurt il repart au dernier point de sauvegarde. C’est en cela que le film se rapproche bien plus des codes du jeux vidéos. [/quote]

C’est surtout le décor qui fait que ça ressemble : des exosquelettes, des extraterrestres, des flingues, tout ça. Pas ça dans Une Journée sans fin, donc on n’y pense pas. Pour moi, ce n’est pas la structure narrative mais l’univers qui permet cette comparaison. C’est pas pour minimiser Edge of Tomorrow, que je considère comme un bon film de SF et que j’aime bien, mais selon moi, c’est pas là que le film tire son originalité, sa force ni même sa pertinence narrative.

D’autant que Doug Liman a eu l’intelligence d’accompagner par la caméra ses acteurs, et de ne pas proposer de « caméra subjective ». Du coup, on évite le cliché facile du shoot 'em up, et ça, c’est un soulagement.

Non, sérieux, si ça parle aux joueurs (ce que je peux comprendre), ça utilise un langage qui n’exclut pas les non-joueurs. Le reboot récurrent est une astuce commune aux deux supports, selon moi, rien de plus.

Ça, c’est une idée que je trouve passionnante. Elle n’est pas non plus originale, la SF explore depuis des décennies l’idée que l’humanité sort de ses impasses en empruntant la technologie d’ailleurs (venue de l’espace, voir Transformers, District 9… ou du futur, voir Terminator…). J’adore cette idée parce qu’elle est riche, complexe, et nous interroge en termes psycho-sociaux.

Après, je suis d’accord avec toi, la boucle temporelle (qui n’en est pas réellement une, d’ailleurs : pour qu’il y ait une boucle, il faudrait que le futur crée le passé qui crée le futur, comme dans Terminator) fait partie de l’univers proposé, et ça implique des réactions chez certains autres personnages, comme tu le signales. Et de là, ça crée une dynamique dans l’équipe qui est particulière. Tout ça, je le partage.

Mais ce que j’apprécie dans le film, c’est que ces emprunts (et là, il faudrait avoir sous la main quelqu’un qui ait lu le manga et lu le roman, pour nous dire si ces emprunts aux jeux vidéos viennent du film ou sont déjà dans ces deux autres œuvres…) ne sont que ça : des emprunts. La narration, le ton, tout ça, tient tout seul. Si tu n’as jamais joué à un jeu vidéo ni jamais lu un seul manga, y a tout un pan esthétique qui t’échappe et pourtant, ça fonctionne toujours aussi bien. Je veux dire par là que ce n’est pas une « adaptation » d’un univers vidéo-ludique, ça pioche dedans et ça fait son truc.
En revanche, moi, en tant que spectateur mâle, y a un truc qui m’a impressionné : c’est Emily Blunt dans son armure. Elle est complètement hiératique. « Iconique et légendaire », diraient certains. Et ça fonctionne incroyablement bien. Alors que son armement est absurde (ces épées larges et aussi grandes que ceux qui les portent, c’est idiot, infaisable). Mais le montage et le traitement visuel est tel que ça passe.

Et là, j’en viens au boulot de McQuarrie. Parce que, au final, si le truc tient, c’est surtout par le scénario. Et j’entends par là la construction d’icelui.
Le truc qui m’a impressionné, en fait, c’est que, en voyant le film, je me disais que le spectateur d’aujourd’hui est capable de gérer des ellipses incroyables. C’est fou comme le cerveau peut « raccrocher les wagons » (et en tant que scénariste de BD, je suis profondément intéressé par l’ellipse). Mais pour cela, il faut qu’il soit préparé, « coaché » en quelque sorte, par un scénario qui balise le terrain. La lente exposition permet donc de présenter le personnage (et là, l’acteur Tom Cruise est formidable), mais également de mettre en scène l’astuce narrative. Et quand les choses s’enchaînent, et qu’on fait, pour marquer l’accélération et la multiplication des « vies », une succession de plans uniques qui alternent entre la zone de guerre et le camp militaire, là, je me suis dit que c’est fortiche, parce que faut suivre.
En réfléchissant au film, après l’avoir vu, je me suis dit qu’en fait, en BD, on ferait cela à l’aide de cases (par exemple) horizontales, une case pour le front, une case pour le camp, une case pour le front, une case pour le camp…
Et c’est cette maîtrise (que j’attribue à McQuarrie) qui m’impressionne.
Après, ce que j’aime aussi, c’est qu’elle permet de flouter le temps. Le spectateur (peut-être comme les personnages, je ne sais pas) perd le compte des vies du héros. Du coup, on ne sait pas réellement, parfois, si les héros ont déjà vécu cela ou pas. La séquence de voyage en voiture est passionnante à ce niveau, parce qu’on a un doute (qui sera tranché plus tard). Et une fois que c’est tranché, on comprend que les deux personnages se mentent, et que cette « complicité des combattants » ne repose en fait sur rien. Cela fragilise (et humanise) à la fois les deux personnages et leur mission. Grand moment, ai-je trouvé.

Et je ne veux pas donner l’impression que je minimise les références aux jeux vidéos dans le film. Je suis bien conscient que cela fait partie d’une intention globale. Mais ce que je voulais faire sentir, c’est que selon moi, Liman a cherché a faire un film de guerre SF, plus qu’un film « qui fait jeu vidéo ». Il a cherché à travailler un langage cinéma (et pas à rendre hommage à d’autres supports). C’est tout à son honneur (et c’est le film le plus convaincant que j’ai vu de lui, là encore, je crois que l’écriture y est pour beaucoup).

Enfin bref.
Beaucoup aimé.

Jim

Ha non mais on est d’accord l’utilisation des codes narratifs du jeux-vidéos est une des composantes du film et pas sa spécificité principale. Mais pour le coup je trouve qu’il utilise mieux ces codes qu’une tripoté de films (surtout ceux directement adapté d’un jeux)

Et pour le coup j’ai tout de suite pensé à ça :

http://veuxjideo.com/wp-content/uploads/2013/06/CLOUD-FINAL-FANTASY-7-FF7_VEUXJIDEO.jpg

Voilà, j’ai pensé à ce genre de choses.
Et ce qui est intéressant, c’est que le contexte et la mise en scène ont fait que moi, pour qui ces designs sont d’ordinaire ridicules, j’ai trouvé ça non seulement cohérent (exo-squelette, tout ça…) mais aussi trop la classe !

(Et puisqu’on en est aux emprunts et références, la sortie de l’équipe de la Full Metal Bitch m’a fait penser au surgissement d’une équipe de hockey sur glace. Quelque part entre Rollerball et de vieux souvenirs de comics…)

Jim

Pareil, j’ai beaucoup aimé. L’utilisation de la boucle temporelle classique (temps flou, apprentissage par l’échec, comique de répétition, etc), appliquée au film de guerre/sf, donne un savant mélange et c’est plutôt bien maîtrise. J’attendais le film, et je n’ai pas du tout été déçu. Maintenant faut que je lise le light novel dont est tiré le film (all you need is kill).

La référence « jeux vidéo » est non seulement bien visible dans le roman (pas encore lu le manga, j’attends que les deux tomes soient dispos ) mais revendiquée par l’auteur dans sa postface.
Le roman et le film sont au final très différents ( de par la nature du héros, des décors, etc…). Le roman explique aussi ce que ce sont les mimics, d’où ils viennent, pourquoi ils sont là et le coup de la « hache de guerre » de Rita est expliquée ( ça a un rapport avec les exo-squelettes, pas aussi au point que dans le film). On peut regarder le film et lire le roman sans avoir l’impression de … répétition (pardon, je voulais la placer celle-là :slight_smile: ) . Et une scène fort proche de celle de l’attaque subie par Cage sur la tamise est elle aussi expliquée (et cette explication plombe le coup du " l’oméga ment sur sa position", sans doute à cause des multiples réécritures du dernier acte et des quelques reshoot vraiment pas prévus au programme. Pour les plus attentifs, Lara Pulver,la Irène Adler de la série Sherlock fait de la figuration à la fin du film bien que son rôle soit nommé au générique : je suspecte que ses scènes parlées ont été coupées au montage).

Pour ceux qui ont aimé Edge of Tomorrow (et Un Jour sans fin) et qui aiment la littérature de SF, je leur propose une nouvelle : 12 heures 01 ; écrite bien avant les deux films cités.

Bonne lecture. :wink:

Merci. :slight_smile:

La Warner a confirmé le développement d’une suite de Edge of Tomorrow. Le réalisateur Doug Liman et Christopher McQuarrie (qui a co-signé le premier volet) vont travailler sur ce projet avec un nouveau duo de scénaristes, Joe Shrapnel et Anna Waterhouse (les auteurs du scénario de Race, le biopic sur Jesse Owens toujours inédit en France).

Ah, c’est dommage, ça ne le demandait pas, et le film fonctionnait très bien seul.