EEPHUS (Carson Lund)

Dans les années 1990, des joueurs amateurs du Massachusetts jouent leur dernier match de baseball avant la disparition du terrain qui doit être utilisé pour la construction d’un nouvel établissement scolaire.

Eephus est le nom donné à un type de lancer déstabilisant le batteur pour qui la balle semble ne pas avancer. Ce qui est à l’image du rythme du film. Il ne faut pas avoir envie de dormir en regardant ce film hors-normes (hélas) de Carson Lund. Sans jamais se l’admettre et sans jamais vouloir se le dire (parce qu’on des hommes tu vois), tout ces hommes dont on ne connait rien de la vie, mais qu’on peut facilement imaginer tant le film arrive à leurs donner corps, font tout pour faire durer le match et que cette journée ne finissent pas sachant qu’ils ne se retrouveront plus ensuite et que cesses ce rendez-vous si important pour des hommes qui ne sont pas dans la franche expression de leurs sentiments.

Face à ce petit microcosme et un sport qui, il faut bien le dire, est guère compréhensible et très très chiant, on est capté par l’absurdité d’une fin au profit d’un projet inattaquable en surface (on va construire une école) et pour quelque chose qui n’intéresse pas grand monde. Il faut voir comment le match n’intéresse que ce qui y jour à l’exception d’un ou deux spectateurs fidèle et comment la caméra se porte subtilement sur les autres pratiquants de sport dans le parc où se déroule le match.

Comment mettre en scène le dernier jour ? Comment la représenter ? Je ne parle pas d’un dernier jour d’un grand moment ou du dernier jour d’une personne illustre mais d’un événement en apparence quelconque concernant des gens « normaux ». Comment faire ressentir la fin d’une chose « anodine » ? Le film réussi parfaitement à retranscrire ce sentiment qui n’a pourtant rien grandiloquent. On est pas à la fin d’une série télé, ici c’est la vie réelle si je puis dire. Ici c’est juste fini et on essaye de composer avec.

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