ERREUR SYSTÈME (Valérie Mangin / Jenolab)

Erreur système

Dans un futur proche, la France est devenue pionnière en matière de nouvelles technologies. Chaque individu porte un implant pour se connecter à Internet. Toutes les données personnelles sont conservées dans une Crypte et consultables seulement par la justice et la police, dans le but d’éradiquer toute criminalité. Ce système semble bien fonctionner, mais en pleine campagne présidentielle, Paris connaît une vague d’attentats très meurtriers. D’où vient la faille ? L’inspectrice Anastasia Ovard va mener l’enquête !

  • Éditeur ‏ : ‎ CASTERMAN; Illustrated édition (2 mars 2022)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Relié ‏ : ‎ 96 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2203166460
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2203166462
  • Poids de l’article ‏ : ‎ 630 g
  • Dimensions ‏ : ‎ 21.7 x 1.3 x 28.9 cm

Jim

Récit cyberpunk lorgnant à la fois vers Blade Runner et vers Minority Report, pour des raisons que nous n’évoquerons pas ici, cette enquête policière décrit un monde sécuritaire, assez proche du nôtre, dans lequel le surgissement du terrorisme fait réapparaître toutes les craintes de la société.

L’un des forces du récit repose justement dans les discussions entre personnages, qui expriment leurs inquiétudes malgré les informations que leurs implants leurs fournissent (tout le monde est fiché et les citoyens accèdent à de nombreuses informations rendant parfois caduques l’expression verbale). Ces implants suscitent des méfiances, et Valérie Mangin utilise cette « implantophobie » comme vecteur, faisant écho aux différentes « phobies » qui nous hantent dans le monde réel. C’est plutôt bien vu, et ça exploite un aspect de cette sorte de science-fiction qui est souvent oublié ou minoré, à savoir que tout le monde ne partage pas à égalité l’accès aux technologies (soit par manque de moyen soit, plus intéressant, par goût).

Y a plein d’idées sympas, comme le recours à des peluches qui sont des fétiches, des transferts d’affection, ou la représentation des écrans interactifs, qui ne sont visibles que pour les utilisateurs (ces derniers sont donc dessinés en train d’agiter les doigts dans le vide, un peu à la manière des gens parlant dans la rue à l’aide d’un kit main-libre).

Au final, le récit se résume à un drame familial où des gens vivent avec leurs mauvais choix. Valérie Mangin parvient à articuler l’histoire individuelle à l’histoire sociale. C’est plutôt bien troussé même si, au final, une pagination accrue aurait pu permettre une plus grande immersion dans ce monde inquiétant.

Jim