ÉVOLUTION DU MARCHÉ COMICS

T’as dégainé trop vite XD

pourtant c’était de GFK non ?

Oh tu sais GFK, pour avoir discuté avec des mecs qui y ont bossé c’est pas toujours fiable.

Oué c’est dommage que ça soit la seule source…

C’est vrai. Mais pourquoi sont-ils autant gonflés pour les comics et pas pour les BD (pour les mangas, à part l’opé Ki-oon cette année, il n’y en a pas tellement en grandes surfaces) ?

Tori.

Déjà y’en a moins, ça c’est une certitude. Là on a 3 opérations par an de Panini + une de Urban je crois. D’ailleurs je ne serai pas étonné de voir une seconde d’Urban pour l’indé…

J’ai beaucoup aimé l’article du Monde qui fait échos à ces chiffres et qui commencent par « Voilà qui devrait consoler les auteurs de bandes dessinées. »

Des opé BD, j’en vois pas mal, moi (j’ai vu des BD à 1€ à Carrefour (ça ressemblait à une opé spéciale pour la chaîne), et il y a des opé classiques de BD à 3€ ou 4€).
Bon, en revanche, il y a forcément un effet d’échelle : il se vend dix fois moins de comics que de BD, donc le boost, s’il est le même en volume, est bien plus important pour les comics en proportion.

Tori.

1 « J'aime »

Tiens, au milieu de tous ces chiffres, il manque une donnée : l’évolution de l’offre : combien y a-t-il eu de nouveaux titres, en comparaison avec l’an dernier ?
Parce que les grosses ventes, c’est bien, mais combien de titres ont des ventes plus que confidentielles ?

Tori.

Oui c’est bien ce que j’ai écrit. Je fais ce contast car je travaille dans le secteur de la mode. Et d’après de ce j’ai lu et les résultats des chiffres d’affaires. Les soldes n’ont pas vraiment été bons. Mais bon on avait fait les soldes bien avant Noël, chose inhabituelle… par contre, pour les livres, je suis à la fois surpris et content. Ça prouve qu’il y a une importance grandissante pour les livres… ça fait plaisir.

Euh… Ça a commencé le 12 janvier, les soldes…

Tori.

Oui, mais certains en ont fait depuis novembre… jusqu’à mi-décembre…

Des promotions, peut-être… Pas des soldes.

Tori.

Oui. Il y en a quasiment tout le temps ou très régulièrement. Mais t’as l’impression que c’est toujours les mêmes : des séries Jeunesse de chez Bamboo, des Lucky Luke de Morris, de l’agent 212… Et puis c’est fait un peu en catimini sans effet d’annonce. C’est tout le temps là . Comme pour les opé romans de poche 2+1.
Du coup ce n’est plus une exception donc ça doit moins booster

J’aime beaucoup cette première phrase comme si les auteurs de BD étaient triste de pas avoir Angoulême. Et content de cette forte hausse dont ils ne touchent pas un rond.

Je sais ce que j’ai écrit et je travaille en plein dedans (je suis rattaché à la fois au marketing et au digital) et oui on a fait des promotions mais aussi des soldes avant Noël (comme je l’ai écrit plus haut, j’ai trouvé ça bizarre : chose inhabituelle…)

Et illégale.

Tori.

Comme tous les ans, Serge Ewenczyk parle des chiffres de sa maison d’édition :

Pas vraiment une évolution du marché, mais sur l’augmentation des prix je discutais avec mon imprimeur qui me disait qu’au milieu de la première année covid le prix du papier à la tonne était d’environ 700. Aujourd’hui il est passé à 1500. Pour l’offset (principalement utilisé dans l’édition) il est passé à 1900€. (1 tonne de papier c’est ce que peut recevoir en une semaine une grosse librairie, en novembre dernier j’avais reçu 2t en une semaine)

A savoir aussi qu’il y a un rationnement pour que les petits imprimeurs comme les gros puissent en avoir pour satisfaire tout le monde d’où le nombre sans cesses croissant de tome épuisé à leur sortie ou de tomes non réédité, les éditeurs doivent jongler avec les tirages pour être sur d’avoir des news tout en réimprimant quelques titres demandés.

Et visiblement, les problèmes d’approvisionnement concernent non seulement le papier, mais aussi le carton (couverture) et la colle (reliure). Les éditeurs sont en train de se projeter non pas à six mois mais à un an, en établissant les programmes longtemps à l’avance afin d’organiser les achats au plus tôt. Cela va donc ponctionner dans les trésoreries : ça n’inquiète pas les gros, ça peut devenir compliqué pour les petits.
Ça peut aussi rendre un peu plus compliqué le travail des éditeurs de création. Quand tu fais du comic ou du manga, tu connais à l’avance (à moins que tu colles au cul du camion, mais dans la majeure partie des cas, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne) le contenu des bouquins, donc la pagination, ce qui permet à la fabrication d’anticiper les achats. Mais pour les albums de création, même si on a un planning de livraison, les dates sont fixées dans une certaine fourchette. Pour peu que le dessinateur, par exemple, se foule le poignet, et tu as quinze jours ou un mois dans la vue. Ce qui peut s’avérer problématique. Et si tu décales un bouquin, il est possible que tu en décales plusieurs.
Donc la gestion de tout ce bazar éditorial risque d’être un peu rocambolesque dans l’immédiat. La situation finira par se calmer, tout le monde retrouvera son équilibre et son rythme, mais d’ici là (et c’est pas du court terme), ça va secouer dans les rédactions.

Jim

Encore une très bonne analyse Mr Lainé. Je ne peux qu’être d’accord.

Et encore quand on voit les différend report chez Panini tu te dis que finalement ça reste dur. Une trad rendue en retard, un lettreur absent.