[quote=« victor newman »]
Que tu dis…[/quote]
bah écoute, je l’ai déjà dit, mais Hickman, c’est quand même pas phénoménal.
Je n’ai rien retenu de ses Secret Warriors, qui balancent de bonnes idées mais diluent le tout dans des circonvolutions interminables où aucun des personnages n’est réellement vivant ni charismatique (même s’il y a de bonnes choses sur les membres d’origines des Howling Commandos). Et ses Fantastic Four, c’est la même chose, sans doute en pire : j’aime bien les idées, même si elles n’ont rien d’original (le conseil des Reed alternatifs, c’est déjà vu chez Kesel et chez Warren…), y a du concept SF sympa… mais là où ça coince totalement pour moi, c’est que les personnages sont inexistants, ils n’ont pas de vie, on n’a aucune sympathie pour eux. La faut pour l’essentiel à des dialogues elliptiques qui ne sont marqués par aucun tic de langage qui permettent de les « faire sonner », et aussi à des mises en scène artificielles où ils n’affichent aucune réaction. C’est d’ailleurs symptomatique : Johnny meurt, et la série se conclut sur un épisode muet, qui est un exercice de style casse-gueule qui, du coup, donne l’impression qu’il n’y a aucun sentiment exprimé, verbalisé. D’où désert affectif total. Ensuite Doom est intégré dans l’équipe, mais personne n’a l’air de s’en offusquer. Une seule scène de bouderie au fond d’un bar pour signifier la désapprobation. Autre signe éloquent, la seule belle scène d’émotion, à mon sens, est une séquence où Spidey vient parler à Franklin : c’est lourd et bourrin, mais c’est là, c’est présent.
Le résultat, pour moi, c’est une série qui amène plein d’idées et qui fait bouger un peu le statu quo, mais qui a contrario est complètement aseptisée, comme si elle était peuplée de robots sans âme. Et en fait, les personnages n’en sont pas, ce sont des fonctions narratives sur patte, présents dans les pages pour faire avancer le récit (lentement) comme de bons petits rouages d’une mécanique plus grande. C’est comme un synopsis auquel il manquerait des dialogues.
J’ai pour ma part longtemps pesté contre Bendis qui ne faisait pas parler et sonner les personnages de New Avengers comme ils devraient parler et sonner, mais force est de reconnaître que Bendis fait au moins l’effort de donner de la vie à ses personnages. Alors souvent à côté de la plaque, et souvent à l’occasion de scènes plaquées de force sur l’intrigue (enfin, pas durant Fear Itself, où il se contente de débiter des scènes d’action au kilomètre, mais ses talking heads rentrent dans le schéma que je décris). Mais au moins, il y a chez Bendis cette volonté de faire vivre les personnages devant le lecteur. Il réécrivait les personnages à sa convenance sans tenir compte de la continuité ni de l’identité propre des héros, mais au moins, il essayait de leur insuffler une vie.
Y a même pas ça chez Hickman, où tout est froid. Quasiment antipathique.
Ce qui me gâche fortement la lecture des péripéties pourtant prometteuses de la série.
Jim