Bon, voilà, c’est lu.
Et c’est très sympa. La série s’arrête sur une note tout à fait correcte (on a connu des arrêts plus médiocres, ici et là).
Richards est confronté au gros méchant de l’histoire (un nouveau vilain), un autre méchant (plus connu, pour sa part) se dévoile, ayant profité de la situation pour avancer à grands pas, y a de la baston partout, c’est assez enlevé (grâce au talent de Kirk qui assure bien). Un héros secondaire vient dépanner tout le monde (ça, j’adore quand ça arrive dans Fantastic Four, c’est une série qui se prête assez bien aux invités), et ça résout une intrigue au long cours tout en travaillant sur le personnage de Franklin.
Musclé, prenant, sympa comme tout.
Après, on avait déjà relevé que le travail de Robinson a souvent une dimension de commentaire sur l’actualité super-héroïque de l’éditeur qui l’embauche (déjà, sur Earth 2, il tissait des intrigues qui étaient comme des échos des grands mouvements DC de l’époque… et sur All-New Invaders, on pouvait lire certains péripéties, genre le secret dans l’équipe, comme une réaction à des trucs vus dans les Avengers de Hickman). Là, je me demande si le combat des alliés des FF contre des doubles venus d’un autre univers ne pourrait pas être lu comme un commentaire sur Secret Wars. Mais peut-être est-ce moi qui surinterprête.
En revanche, une chose me semble évidente : son run ressemble beaucoup à celui de Wolfman (que j’adore) : perte de pouvoir (ici, Johnny, par Reed), séparation du groupe, destins qui s’éloignent, recrutement de Reed par un scientifique, duel final de Reed et de son ennemi… La parenté est saisissante. Alors, vile copie ou simple hommage ?
L’arc « Back in Blue » a sans doute été écrit afin de conclure les intrigues en cours dans le nombre d’épisodes alloués. On sent que Robinson accélère, il joue moins avec les allers-retours dans le temps de narration, il va davantage droit au but. De même, il abandonne les fils secondaires (Jim Hammond ou la jeune chanteuse japonaise dont le nom m’échappe à l’instant…). Sans doute avait-il prévu de faire durer davantage sa prestation et d’amener la résolution plus tard. En un sens, le récit gagne en rapidité et en nervosité, c’est pas plus mal.
Parmi les grands moments, il y a quelques fulgurances d’humour (le Thor alternatif qui est interrompu en plein milieu de « Have at t… » et à qui Ben répond « Aw, shut up, ya hippy », ça m’a fait beaucoup rire) et de formidables tranches d’émotion (quand le Wizard et Bentley découvrent qu’ils n’aiment pas la pâte d’amande tous deux). À ce sujet, Robinson fait un portrait touchant et très fin du Wizard ainsi que de Sharon Ventura, et dans le cas de cette dernière, on se serait plu à voir la série durer un peu plus longtemps afin qu’il ait pu profiter de plus de place pour l’animer.
C’est dans ces quelques instants-là que je retrouve le James Robinson que j’ai aimé il y a vingt ans ou presque, celui de Starman. Si le scénariste n’a pas encore retrouvé son niveau d’antan, il a encore quelques restes.
Le dernier numéro, beau morceau d’action et de suspense, contient quatre histoires courtes toutes de qualité. La première, par Karl Kesel (grand amateur des FF devant l’éternel) et Joe Bennett (en mode sous Kirby qui lui va bien) est consacrée à Johnny, qui recroise Dorrie Evans, son béguin de Strange Tales. La deuxième, consacrée à Sue et Franklin, est écrite par Louise Simonson qui livre une belle histoire touchante, avec cette petite fibre familiale qui fonctionnait si bien sur Power Pack. La troisième, consacrée à Ben et réalisée par Tom DeFalco, Tom Grummett et Tom Palmer, est plus anodine mais souriante. Enfin, la quatrième, consacrée à Reed et Valeria, est une merveille de finesse et d’optimisme, et Jeff Parker tape parfaitement juste.
Bref, très chouette numéro de fin.
Fourever !
Jim