Discutez de Fantastik
Calqué sur Ère Comprimée, mais lorgnant vers des genres différents (horreur, fantasy), Fantastik suit un parcours voisin, avec une exploration des différentes sources possibles, y compris européennes.
Le sommaire se veut thématique (la femme, les guerriers, Lovecraft, Hollywood…), et un certain goût pour les peintures de Boris (Vallejo) explique que celles-ci fassent la couverture à plusieurs reprises. Fatalement, quand on ne partage pas cette appétence, ça n’aide pas.
Jim
Un truc rigolo : quelque part dans les années 1980 (mais sans doute dans la première moitié de la décennie, si j’en crois le titre de la discussion, ici), je cherche le dernier album des Fantastiques sorti par Lug. Étonnamment, alors que l’éditeur est bien représenté à l’époque, facile à trouver (en tout cas dans ma ville), impossible de mettre la main sur le dernier en date.
D’ordinaire, alors que j’ai déjà pris l’habitude de me débrouiller seul, je ne demande pas souvent l’aide des kiosquiers, persuadé que je finirai par trouver. Mais là, je demande, dans une petite boutique toute en longueur et très compacte, comme il y en avait plein à l’époque (aujourd’hui, c’est toujours au même endroit, mais quatre fois plus grand, et ça donne l’impression qu’on trouve moins de choses…).
« Fantastiques ? », me dit le tenancier. Et il entre dans sa réserve où il reste deux minutes, durant lesquelles je suis tout content, convaincu qu’il va trouver l’album que je cherche. Et il ressort en me brandissant un exemplaire de Fantastik, la revue. Je suis déçu, non seulement parce que ce n’est pas le recueil d’aventures du célèbre quatuor que j’attendais, mais aussi parce que c’était un de ces numéros d’une revue pleine de barbares à demi-nus peints par des méditerranéens dont je ne goûtais pas le style (au demeurant, je ne sais pas quel numéro c’était, mais je me dis qu’il est possible que j’aie aujourd’hui encore la même réaction, tant le sommaire des derniers numéros ne m’emballe pas… mais sait-on jamais).
Et le kiosquier remballe son magazine, un peu dépité de ne pas l’avoir vendu, mais également, en ai-je gardé l’impression, bien content de n’avoir pas vendu ce genre d’illustrés à un jeune garçon.
Jim
Héhéhé…très chouette anecdote…
Le doute continuant à m’assaillir, j’ai quand même farfouiné dans ma collection de revue. Occasion pour moi de m’apercevoir que Fantastik et Ère Comprimée étaient fort mal classés, je n’avais pas remis les piles dans l’ordre.
Et donc, pour en revenir à Fantastik, je confirme que l’un des gros morceaux se trouve dans les cinq premiers numéros. Il s’agit de la version française d’un récit de Moorcock, dont je parle dans un autre sujet. Sous le titre « Les épées du ciel, les fleurs de l’enfer », le récit est découpé en cinq bonnes grosses tranches, mais souffre d’un lettrage effectué un peu à la truelle. Certes, on n’était pas encore à l’ère des belles polices informatiques, et il fallait travailler sur des films et gratter les textes sur des couches plastiques… mais tout de même, c’est pas beau. Alors qu’outre-Atlantique, ils avaient fait un super boulot !
Le récit ne fera l’objet d’aucune couverture, en revanche.
C’est du Chaykin en peinture, entièrement composé de doubles pages (à part la première et la dernière, bien entendu), et c’est impressionnant de beauté, avec une grande inventivité en termes de composition. Très très chouette.
Pour donner un ordre d’idée, je remets ici certaines des illus que j’avais montrées dans l’autre sujet.
Et le sujet en question :
Pour info, avis aux amateurs, pendant longtemps, des stocks impressionnants de reliures de numéros de Fantastik étaient disponibles chez les bouquinistes ou dans les chaînes de solderies. J’imagine que trouver les fascicules doit être plus difficiles que ces reliures, qui sont, à mon avis, encore accessibles.
Jim
Certains ont connu les pires châtiments pour un tel acte de barbarie !
Attention à ne pas confondre avec un titre homonyme, édité en format poche dans les années 70.
En voyant tes articles, je me suis dit que le titre me rappelait quelque chose… Je n’ai aucun numéro du Fantastik dont tu parles ici, mais j’ai ce numéro de Fantastik :
Il contient deux histoires :
- Alpha 5, huitième épisode de 5 X infini, d’Esteban Maroto (5 por infinito en VO)
- Le four atomique, septième épisode de Hurricane, de Manuel López Blanco (Huracán en VO)
De la BD espagnole et non américaine, donc.
Tori.
J’ai découvert son existence en fouinant un peu afin de rédiger ce petit billet. Je crois que je n’en ai jamais vu. Mais si j’en crois ce que tu nous dis, ça vaudrait le coup que je creuse, parce que bon, du Maroto, miam miam. Et en général, les Espagnols fournissaient du super matos pour ces « bd de gare ».
Milieu des années 1970, édité par SePP. Avec apparemment, dans le premier numéro, des planches de Pierre Frisano. Diable diable…
Jim
Le premier numéro de la deuxième série.
Tori.
Ah diable, que c’est compliqué, la BD de gare !
Jim
Fallait vraiment pas faire naître cette section … vraiment pas !
Te voilà parti dans de nouvelles recherches en vide-grenier, c’est ça ?
Jim
Le problème, c’est que mon cerveau ne va jamais tout retenir …
(faut que je fasse des listes, une seule, ça suffit plus !)
Tu vas avoir plus lourd de liste que de bouquins, bientôt.
Jim
Autant de listes que de tours.
J’ai trouvé le onzième numéro, avec une très chouette couverture féline, qui ne semble guère avoir de rapport avec le sommaire :
Pareil, un épisode de 5 X Infini, par Esteban Maroto (avec de très belles planches où se rencontrent une femme endormie et un tigre curieux) et le dernier épisode de Hurricane. En plus, une histoire de Super Shérif, dessiné par un illustrateur visiblement influencé par Wally Wood.
Donc ouais, rien à voir avec le Fantastik qui occupe notre discussion, mais ça reste quand même bien joli.
Jim