REALISATEUR
Richard Donner
SCENARISTES
Mitch Glazer et Michael O’Donoghue, d’après Un Chant de Noël de Charles Dickens
DISTRIBUTION
Bill Murray, Karen Allen, John Forsythe, John Glover, Bobcat Goldthwait, Robert Mitchum…
INFOS
Long métrage américain
Genre : comédie fantastique
Titre original : Scrooged
Année de production : 1988
Un Chant de Noël est peut-être bien le conte de Charles Dickens le plus célèbre et son protagoniste principal, Ebenezer Scrooge, l’un des personnages Dickensiens les plus connus. Un Chant de Noël a été adapté sur tous les supports à de nombreuses reprises et ce n’est pas près de s’arrêter. La première adaptation cinématographique date de 1901 et il y aura encore prochainement une version télévisuelle avec Guy Pearce dans le rôle de Scrooge. Et il n’y a pas que des adaptations officielles puisque d’innombrables films, séries TV et dessins animés ont glissé des références au Chant de Noël dans leurs histoires au fil des ans.
Sorti aux U.S.A. en 1988, Fantômes en fête (Scrooged en V.O.) transpose l’univers du conte à l’époque moderne. Frank Cross (incarné par Bill Murray) est le yuppie typique des années 80. Carriériste dans le pire sens du terme, il a monté les échelons pour devenir le plus jeune directeur d’une chaîne de télévision, en s’éloignant progressivement de sa famille et de sa petite amie (craquante Karen Allen). Frank est égoïste, cynique et il terrorise tout ceux qui travaillent sous ses ordres, allant jusqu’à licencier ceux qui osent le contredire (ce qui donne un bon petit gag récurrent avec le comique Bobcat Goldthwait, apparu à l’époque dans la franchise Police Academy).
La veille de Noël, alors qu’il règle les derniers détails d’une retransmission en direct du Chant de Noël de Dickens, Frank reçoit la visite de son ancien patron, décédé sept ans plus tôt. Le fantôme le somme de s’amender et d’abandonner son comportement actuel s’il ne veut pas se retrouver en enfer quand l’heure viendra. Pour aider Frank à y voir plus clair, trois esprits viennent lui rendre visite…
Il y a de bonnes idées dans cette réinvention du Chant de Noël. Le film s’ouvre sur une suite de bandes annonces présentant des programmes de Noël complètement stupides (comme La Nuit où le Renne est Mort avec Lee Majors qui vient sauver la maison du Père Noël prise d’assaut par des méchants armés jusqu’aux dents), une présentation assez amusante du monde dans lequel évolue Frank Cross (même si je trouve que la satire aurait pu être encore plus mordante que cela). J’aime bien également la représentation des Esprits des Noëls passés et futurs, le chauffeur de taxi hilare et la mort sous la forme d’un écran déshumanisé dans un futur possible à l’atmosphère lugubre. L’Esprit des Noëls Présents est quant à elle absolument insupportable.
Mais le long métrage de Richard Donner, tourné entre deux Arme Fatale, est inégal. Je l’ai plus apprécié lorsque je l’ai vu pour la première fois à l’âge de 15 ans. Trente ans après, je le trouve un poil trop long, avec des effets pas très bien dosés, alternant les passages réjouissants avec d’autres plus hystériques et fatigants. J’adore Bill Murray, mais toutes ses improvisations ne fonctionnent pas ici et c’est dommage.
Bill Murray et Richard Donner (qui a eu beaucoup de mal à canaliser les impros de sa tête d’affiche…le monologue final est par exemple interminable) ne se sont pas entendus sur le tournage, ce qui a été révélé pendant la promotion du film. La collaboration entre les deux hommes a créé des tensions sur le plateau, pour un résultat final chaotique malgré les qualités évoquées plus haut. Lorsque le critique Roger Ebert a demandé à Bill Murray s’il avait eu des désaccords avec Donner, celui-ci a répondu « Seulement quelques uns. À chaque minute de la journée » (ouch !).