Un vendeur de voitures d’occasion endetté fait enlever sa femme par deux petites frappes afin de toucher la rançon qui sera versée par son richissime beau-père. Mais le plan ne va pas résister longtemps à l’épreuve des faits et au flair d’une policière enceinte…
Et donc…Fargo
Le Grand saut rapporta 3 millions de dollars sur le sol américain pour un budget estimé à 40 millions. Sorti deux ans après, Fargo couta 7 millions de dollar en rapporta 10 fois plus. Autant dire qu’avec ce polar glacial, les frères Coen se remirent de l’échec de leur conte satirique et obtinrent le succès publique qu’ils désiraient.
Que dire sur Fargo qui n’a pas était déjà dit ailleurs ? Ben pas grand chose (ouais débrouillez vous avec ça). Ce film est surement leur plus célèbre avec The Big Lebowski l’aspect culte en moins.
Cela tient à fois dans cette magnifique et gigantesque entourloupe allant jusqu’à « escroquer » les spectateurs (avec son fameux « basé sur une histoire vraie » qui est totalement faux) pour mieux souligner le pathétisme de différents personnages. d’un pathétisme presque inoffensif (bien que glauque) avec cet ancien ami de lycée que retrouve Marge Gunderson à celui, horrible, de Jerry Lundegaard qui va causer la mort de plusieurs individus.
Cela tiens dans cette façon de renverser tout les clichés du film policier et/ou noir tout en conservant une structure solide allant au bout de la chose. De par cette méthodologie, Fargo se rapproche d’un autre chef d’œuvre des Coen : Miller’s Crossing tout étant plus « accessible ». On oublie la grande ville grisâtre et pluvieuse pour se retrouver dans un pays plat et glacial (un choix visuel capital renforçant la violence sanguine et conférant au film une marque capital faisant de lui une référence pour toutes les œuvres à suivre qui se dérouleront dans le même cadre), les individus louche font place à des bandits grotesques (pas moins dangereux cependant) et celui qui les poursuit n’est pas un détective taciturne mais une « simple » policière enceinte.
Celle-ci, Marge Gunderson (interprété par Frances McDormand, rôle pour lequel elle reçue l’oscar de la meilleure actrice), représente, avec son mari Norm Gunderson (le souvent terrifiant à l’écran John Carroll Lynch), la stabilité et la chaleur réconfortante et bienfaitrice face à l’horreur que l’humain est capable de faire. S’inscrivant dans la tradition des héros semblant stupide au premier coup d’œil (dont le maître à ce niveau reste le grand Columbo), Marge fait rire par sa bonhomie et son accent (à ce titre Fargo est un film qui s’écoute autant qu’il se regarde) mais qu’on ne s’y trompe pas. Cette femme à un caractère d’acier, l’œil aiguisé et un courage sans limite comme le démontra un final surprenant dans son coté anti-climax tout en étant profondément marquant.
Que dire sur Fargo qui n’a pas était déjà dit ailleurs ? Juste une chose peut-être, c’est le premier film des frangins que j’ai vu il y a de ça longtemps et après plusieurs visionnages, il reste un de mes films préférés des réalisateurs.
Si ce n’est mon film préféré…je sais pas…j’hésite avec l’histoire d’un homme…parce que de temps en temps y a un homme… Je dirais pas un héros, c’est quoi un héros ? Mais de temps en temps y a un homme qui… enfin, un homme qui est exactement à sa place, qui colle parfaitement dans le tableau
Bref de temps en temps y a un homme, de temps en temps y a un homme… Ah, voilà que j’ai perdu le fil, je vais me préparer un White Russian et je reviens.