Tiens, je suis en train de découvrir Feast, un petit film de monstre assez rigolo et affichant un très mauvais esprit.
Le principe est très simple : un aréopage d’individus divers, tous plus ou moins crétins et losers, se retrouvent coincés dans un bar perdu au fin fond du désert, assailli par des créatures voraces et acharnées.
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Bon, moi, je ne connaissais pas le film, dont quelques brèves recherches m’apprennent qu’il a apparemment généré deux suites, baptisées fort à propos Feast II et Feast III. J’ai découvert l’existence en repérant la présence de Krista Allen, que j’avais remarquée dans The Haunted Sea (c’est plutôt mauvais, The Haunted Sea, petit film sans moyen incapable de tricher intelligemment, mais y a deux jolies héroïnes…). Mais le reste du casting ne me dit pas grand-chose, et je ne sais pas trop ce qu’a fait le réalisateur, à part le Piranha 3DD que je n’ai pas trop apprécié.
Pourtant, il est ici sur un registre voisin : humour gras voire collant, déconstruction des codes, montage énervé. Bizarrement, je trouve qu’il s’en sort mieux ici, sans doute parce que, sur Piranha 3DD, il était sur un schéma plus étroit (moins de possibilités de variations) et qu’il passait après Aja, qui avait bien balisé le terrain en situant son film dans une zone floue entre l’horreur subversive des seventies et l’horreur conservatrice des eighties, donnant à son opus une vraie dimension de commentaire, que celui de Gulager loupe avec obstination.
Là, dans Feast, il peut s’amuser avec les monstres (de vrais bonobos carnassiers), avec les personnages (des clichés sur pattes qu’il manipule avec roublardises) et sur les codes du genre (la présentation des protagonistes, en mode « fiche personnage », est assez jubilatoire).
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C’est drôle, c’est assez rapide (bon, quelques passages mous, mais rien de grave), c’est parfois trop frénétique et pas assez éclairé, mais je soupçonne que le budget ne permettait pas réellement de voir les monstres plus proprement, et au final, c’est assez marrant et très distrayant.
Bon, je ne sais pas si j’aurais le courage de découvrir les deux suites (on sait jamais, si ça se trouve, les suites proposent des variations sympas, ça arrive…), mais là, je me suis dit que ça valait le coup de faire une notule sur le sujet…
Le design des bestioles me fait dire que les monstres amateurs de chair fraîche s’inspirent beaucoup, pour leur dégaine, de ce que Silvestri et ses acolytes proposaient dans les comics Top Cow : des allures vaguement humanoïdes, des dents à l’air, des mâchoires décharnées. La bestiole dans Animal est un peu du même tonneau. Je me demande dans quelle mesure les responsables de ce genre de bestioles n’ont pas biberonnés aux comic books il y a vingt ans…
Jim