Film Adventurer Karel Zeman (Filmový dobrodruh Karel Zeman) est un documentaire tchèque consacré au réalisateur et spécialiste des effets spéciaux Karel Zeman (1910-1989). Sorte de pendant est-européen de Ray Harryhausen dont il a été le contemporain durant sa carrière s’étendant des années 50 jusqu’en 1980 qui lorgne également beaucoup du côté de Méliès pour son approche des trucages et du cinéma où l’émerveillement prend le pas sur le réalisme, il a réalisé des films comme Voyage dans la préhistoire (Cesta do pravěku, 1955), Les Aventures fantastiques (Vynález Zkazy, 1958, puisant son inspiration dans divers romans de Jules Verne au point que son titre américain soit The Fabulous World of Jules Verne) ou encore Le Baron de Crac (Baron Práši, 1962, adaptation des aventures du Baron de Münchhausen), avant de se tourner vers l’animation pure dans les années 70.
Disponible sur Netflix, ce documentaire présente une rapide rétrospective des principales œuvres filmiques du monsieur mise en parallèle des expérimentations d’étudiants en effets spéciaux qui essaient de reproduire les truquages uniques du maître. Le tout est entrecoupé d’interviews de témoins de l’époque, de la fille de Zeman ou encore de Terri Gilliam dont l’influence des animations de Zeman saute aux yeux et même de Tim Burton qui ne dit pas par contre pas grand chose. Ou tout de moins ne dit-il pas grand chose dans la version Netflix qui ne fait que 58 minutes, alors que des sites fiables comme IMDB en annoncent 102. Ces quarante minutes restantes expliquent peut-être qu’on a l’impression que l’on survole un peu certains pans de la carrière de Zeman. Autre étrangeté (uniquement sur la version Netflix ?), on ne nous indique jamais à l’écran qui est interrogé ou le titre des films dont sont tirés les extraits. Le reportage aurait aussi gagné à montrer des extraits des films inspirés par le cinéma de Zeman qui sont évoqués (Gilliam explique par exemple comment une scène d’un film du réalisateur tchèque a été plus-ou-moins reprise dans L’imaginarium du Docteur Parnassus), mais à c’est peut-être pour des raisons de budgets ou de droit que cela n’a pas été possible.