FRASIER (Saison 1-11)

Psychiatre à la radio, Frasier Crane, voit ses petites habitudes bouleversées lorsqu’il accepte d’accueillir son père chez lui. Divorcé et maniaque, cet homme de quarante ans est habitué à vivre seul et n’aime pas que l’on dérange sa petite routine. Cependant il ne peut mettre à la porte son père handicapé (policier blessé en service) et les deux hommes sont obligés de cohabiter tant bien que mal. Mais la communication n’est pas bonne, père et fils ont du mal à extérioriser leurs sentiments et les discussions finissent bien souvent en disputes.

Pour s’éloigner de cette ambiance tendue, Frasier aime retrouver son frère Niles autour d’un café, pour philosopher sur l’existence et critiquer son entourage. Niles est un personnage snob et intolérant, peu disposé à faire des sacrifices.

Attention c’est les soldes. Deux pour le prix d’une !

Si on peut débattre dans la joie et la bonne humeur pour savoir qu’elle est la meilleure sitcom américaine des années 90, 2000 ou 2010, il n’en est cependant pas de même pour les années 80. L’évidence s’impose, la meilleure sitcom de cette décennie est Cheers.

Cheers est le nom d’un bar de Boston tenu par Sam Malone (Ted Danson), un ancien joueur de baseball dont la carrière fut stoppée par une blessure et par un penchant pour la bouteille. Repenti du goulot, Sam voit passer dans son bar une multitude de gens aux histoires bien différentes et comme dans bien des bars, il a ses habitués. Parmi eux Cliff Clavin (John Ratzenberger), postier célibataire et surtout Norm Peterson (George Wendt) un employé de bureau au quotidien maussade qui ne trouve de réconfort que dans ce lieu où il a une place attitrée et où tout le monde connait son nom (et le hurle chaque fois qu’il rentre, effet récurrent de la série).

Pour servir tout ce beau monde, Sam est aidé de Carla Tortelli (Rhea Perlman) un petit bout de femme au fort caractère, d’Ernie Pantusso (Nicholas Colasanto) ancien coach de Sam et qui a du prendre beaucoup de balle dans le crane pour ne plus avoir les idées bien en place et enfin de la nouvelle Diane Chambers (Shelley Long), une jeune étudiante en littérature qui fait assez tache d’huile dans un telle environnement mais qui saura s’y fondre tout en conservant sa ridicule préciosité.

Désireux d’avoir une œuvre sur laquelle ils auraient le contrôle total, les frères Glen et Less Charles proposèrent l’idée d’une série sur un duo amoureux à la « je t’aime/mon non plus » dans un contexte professionnel. Le monde du travail est le deuxième environnement des sitcoms (après celui de la famille) et les Charles sont des familiers des séries de ce type puisqu’ils firent leurs armes sur M.A.S.H (situé dans un hôpital d’un camp militaire durant la guerre), sur The Mary Tyler Show (qui suit la vie d’une jeune femme travaillant pour une chaîne de télévision) et surtout sur Taxi (le quotidien d’une société de taxi avec notamment Danny DeVito, Andy Kauffman, Christopher Lloyd et Tony Danza) sur laquelle Glen et Less furent à la tête de l’écriture.

L’idée de faire une série se déroulant dans un bar vient du troisième larron, James Burrows le principal réalisateur des épisodes de Taxi. Il s’inspira en fait d’une sitcom radiophonique Duffy’s Tavern diffusée sur CBS puis NBC (alors des radios) entre 1941 et 1951 co-créé et écrite par Abe Burrows, son propre père.

Outre l’originalité du lieu et la facilité à faire venir une multitude de personnages variés, l’un des avantages de situer Cheers dans un bar fut que les compères écumèrent les tavernes pour récupérer un nombre conséquent de dialogues et répliques (le personnage de Norm en profita largement).

De fait Cheers est une série incroyablement réaliste mais surtout d’une grande énergie. Les répliques fusent, le rire devait être là toutes les 15/20 secondes et l’ensemble est porté par des comédiens au diapason avec en tête un Ted Danson remarquable. Le couple qu’il forme avec Shelley Long deviendra l’un des plus mythique de la télévision. Cheers, c’est la série qui fait entrer les sitcoms dans une nouvelle ère, qui redynamise le genre en lui apportant un nouveau standard d’écriture et c’est surtout une série qui reste dans les cœurs pour ses personnages et ce lieu auquel on reste attaché (bon après faut avouer que si, comme moi, vous avez eu votre propre chaise à un bar la série vous parlera encore plus). Cheers a influencée toute la production comique des années 90. En premier lieu Friends dont le rythme, l’humour et les interactions sont directement hérités de Cheers (et pour cause aussi, le réalisateur principal de Friends n’est autre que James Burrows). La relation Ross/Rachel découle de celle de Sam et Diane et on peut se rappeler d’une des scène fameuse du mariage de Ross et Emilie à Londres durant laquelle Joey pleure en voyant le générique de Cheers à la télévision.

Cheers dura 11 saisons entre 1982 et 1993. Durant cette période, le casting de la série évolua beaucoup. Du fait du décès de Nicholas Colasanto durant la troisième saison, le coach tirera sa révérence et le jeune, candide et incroyablement attachant Woody Boyd (le premier grand rôle de Woody Harrelson) arriva. Shelley Long quittera le bar à la fin de la 5ème saison et Kirstie Alley deviendra la nouvelle patronne du Cheers sous les traits de Rebecca Howe.

Ce changement mis fin à la grande valse/combat de boxe amoureuse entre les personnages de Sam et de Diane. Une parade qui rythma la série pendant cinq années et qui firent les grands jours du show. L’histoire d’amour entre Sam et Diane connue des hauts et des bas, des moments d’amours mais aussi des passages à vide. Durant la troisième saison, Diane eu une histoire avec un autre homme, un psychiatre avec qui elle pu partager son amour des arts et de la culture. L’histoire se finie quand elle le quitta devant l’autel lors de leur mariage. Dépité, le psychiatre revient cependant au bar et en devient alors un de ses habitués. Cet homme à l’allure hautaine, a la grande verve et à l’emportement facile détonne face aux cols bleu qui hante le lieux mais deviendra pourtant un des piliers du bar de même que la femme qu’il rencontra quelques temps après et qui deviendra son épouse.

Cet homme, vous l’aurez compris, c’est Frasier Crane

Interprété par Kelsey Grammer, Frasier devient donc un des piliers de Cheers grâce notamment au talent de son acteur. Durant la série, il fut nominée deux fois pour les Emmys Award sans jamais le recevoir toutefois. A la fin de Cheers en 1993, NBC voulu capitaliser sur le succès de la série et lancer un spin-off. Ça n’aurait pas été le premier d’ailleurs puisque Cheers a engendrée auparavant The Tortellis centrée sur Nick Tortelli (le terrifiant mais aussi drôle Dan Hedaya) l’ex-mari de Carla et sa nouvelle épouse Loreta. La série dura 13 épisodes et fut annulée suite à de mauvaises audiences et la très mauvaise image qu’elle donnait des Italo-américain.

Si NBC envisagea un spin-off sur Sam Malone ou Woody mais c’est le projet de David Angell, Peter Casey et David Lee qui emporta l’adhésion. Probablement parce qu’à la base, le trio ne voulait pas faire de spin-off. Scénaristes de la série durant la huitième saison (notamment), Angell, Casey et Lee s’entendirent si bien avec Kelsey Grammer qu’ils se firent la promesse de créer une série ensemble à l’issue de Cheers. Quelques temps plus tard, le trio créa la série Wings (sitcom se déroulant dans un petit aéroport avec Tim Daly, Steven Weber et Tony Shalloub notamment) qui vit l’apparition de plusieurs personnage de Cheers dont Frasier et Lilith Crane.

Avec Grammer, ils eurent d’abord l’idée d’une série sur un milliardaire paraplégique travaillant de chez lui et sur son infirmière espagnole mais cela ne fonctionna pas et NBC insista pour que Grammer reprennent son rôle de Frasier. Ce dernier accepta à la condition d’avoir peu de lien au départ avec Cheers. De cette décision découla l’idée de faire déménager à Seatle un Frasier tout juste divorcé. Ainsi on éviterait la venue de personnage de Cheers durant un temps.

Ne voulant pas enfermer Frasier dans un cabinet de consultation (trop ennuyeux) et ne voulant plus jouer que sur le domaine professionnel, Angell, Casey et Lee voulurent alors d’avantage mettre en avant la vie privée de Frasier (vie qu’on voit au final peu dans Cheers, du moins dans le contexte même). Le déclic vient de David Lee quand il proposa de confronter Frasier Crane à son père. Lee voulait explorer une situation qu’il vivait lui-même, celle d’avoir un père dont la vie et les centres d’intérêts sont totalement opposés au sien. Avec cette idée en tête (et quelques ajustement), le reste découla naturellement

Frasier vit donc à Seatle depuis quelques mois et il est maintenant l’animateur radio d’une émission dans laquelle les gens l’appellent pour lui parler de leurs problèmes. Roz Doyle (Peri Gilpin) est sa productrice. Elle n’a pas sa langue sa poche et est une femme active qui croque la vie et les hommes à pleine dents.

Mais Frasier revient à Seatle auprès de sa famille. Si sa mère est décédée, son père, Martin Crane (John Mahoney) lui, est bien vivant. Un père avec qui, il ne s’entend pas et avec qui il n’a guère de points communs. Mais les circonstances vont faire que ce dernier, ancien policier à la retraite suite à une blessure reçue en service, va devoir vivre dans l’appartement de son fils.

Frasier a également un frère, Niles qui est lui aussi psychiatre et qui évolue dans les cercles de l’élite de Seatle du fait de son mariage avec Maris, une femme fortunée. Niles n’était pas forcément envisagée lors de la création de Frasier. Lors d’un show télé avec Grammer et David Hyde Pierce, les créateurs furent frappés de la ressemblances et surtout de la connivence entre les deux acteurs. Ils proposèrent alors à Hyde Pierce le rôle, créé pour lui, de Niles. Ce personnage permet également d’avoir un contrepoids à Frasier et est présenté par ses créateurs comme « Ce qu’aurait pu être Frasier s’il n’était pas allé à Boston et s’il n’était pas devenu un régulier du Cheers ».

Avec Niles va se mettre également en place un fil rouge narratif qui se déroulera tout du long de la série. Celui de son attirance puis de son amour pour Daphne Moon (Jane Leeves), infirmière anglaise embauchée pour s’occuper de Martin. A ce tableau nous pouvons rajouter Eddie, le chien de Martin et ennemi juré de Frasier ainsi que Maris Crane personnage si horrible tant mentalement que physiquement que les créateurs ont trouvés bien mieux de ne jamais la montrer. Frasier va donc raconter le quotidien de Frasier Crane composé de son émission de radio, de ses discussions au café avec son frère, de ses amours et de la reconstruction d’un lien avec son père.

Débutée en 1993, Frasier va durer 11 saisons. Jusqu’à 2016 elle fut la série la plus primée aux Emmy’s Award (37 récompenses, battue depuis par Games of Throne qui en a reçu 38) et le personnage de Frasier Crane est l’un (et je crois même, le) des personnages à la plus longue longévité télévisuelle.

Frasier est avec Friends et Seinfeld, la meilleure sitcom de son époque. Si l’on devait faire un rapide résumé, on pourrait dire que son humour est un mélange des deux. Jouant fortement sur le vaudeville, la série se permet des grands délires visuelles (notamment dans ses scènes post génériques toujours muette) tout en jouant sur des jeux de mots et de langage assez savoureux. Si on voulait être prétentieux comme Niles on pourrait dire que la série est sophistiquée. Mais sa force est justement de ne jamais trop se prendre au sérieux et de savoir « rabaisser » ses personnages (du moins Frasier et Niles). Cela en jouant avec les personnages de Roz, Daphne et surtout Martin dont la philosophie de vie fait vite redescendre du piédestal ses fils.

La série propose des grands moments et de grands épisodes. Généralement basés sur les quiproquos (The Ski Lodge dans lequel les personnages passent un week-end dans un chalet persuadé que l’un des autres personnages veut coucher avec un autre est un des meilleures exemples de ce que la série est capable de faire dans le genre porte qui claque, personnage qui entrent et qui sortent et situations de plus en plus ubuesque) ou la construction lente mais certaine d’une catastrophe en temps réel (Frasier et Niles qui veulent ouvrir un restaurant, Daphne qui veut faire un diner sophistiquée, Frasier qui veut créer une pièce radiophonique mais virent tous les acteurs). Surtout elle peut compter sur des acteurs incroyablement doués avec en tête le duo Kelsey Grammer et David Hyde Pierce qui est une véritable montre suisse tant il a la minutie du tempo comique en lui.

La série n’est pas avare en guest mais l’une de ses particularité est que la majorité sont des guest vocales. Des acteurs ou actrices connus qui jouent des auditeurs appelant Frasier pour leur parler de leurs problèmes. Attention la liste est longue, en voici une partie

Gillian Anderson, Kevin Bacon, Halle Berry, Mel Brooks, Cindy Crawford, Billy Crystal, Phil Donahue, David Duchovny, Hilary Duff, Olympia Dukakis, Carrie Fisher, Jodie Foster, Art Garfunkel, Macaulay Culkin, Elijah Wood, Linda Hamilton, Daryl Hannah, Ron Howard, Eric Idle, Jay Leno, Laura Linney, John Lithgow, Yo-Yo Ma, William H. Macy, Henry Mancini, Reba McEntire, Helen Mirren, Estelle Parsons, Freddie Prinze, Jr., Christopher Reeve, Carly Simon, Gary Sinise, Mary Steenburgen, Ben Stiller, Marlo Thomas, Lily Tomlin, et Eddie Van Halen.

Frasier est une grande sitcom qui a influencée beaucoup d’autres (Curb Your Enthousiasm peut lui dire merci pour certain aspect), extrêmement drôle, elle manie un sens aigue du langage (et vraiment du langage, le parler de la série est une de ses forces) et des personnages qu’on se prend à aimer de plus en plus et à souhaiter voir grandir et être heureux. Diffusée sur SérieClub, la série est hélas très peu connue en France (encore moins que Seinfeld qui est déjà peu connue c’est dire). On peu toutefois la voir en dvd en zone 2 français pour les 1eres saisons ou dans un coffret intégral pas cher en Z2 UK.

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Hop je recycle :

Et un des meilleurs pastiches du générique :

Puisque tu parles des Simpsons.

L’un des autres rôles connus de Kelsey Grammer est un des personnages de la célèbre série d’animation. Grammer est en effet la voix de Robert Underdunk Terwilliger Jr. alias Tahiti Bob.

Dans la saison 8, le sixième épisode, Brother from Another Series (Les Frères ennemis), on fait la connaissance de Cecil Terwilliger, le frère de Tahiti Bob, dont la voix est assuré par David Hyde Pierce. L’épisode offre alors un nombre conséquence de référence à Frasier.

C’est officiel. La série est relancée sur la chaine de SVOD Paramount +

Bon je crois moyen à l’intérêt et à la qualité de la chose mais si cela peut remettre en avant (surtout chez nous) cette grandiose sitcom, ça sera déjà ça de pris

La série est dorénavant disponible sur Paramount + en France

(et il semblerait que Cheers le soit bientôt)

Frasier Crane de retour à Boston, presque 40 ans après ses débuts (lors de la saison 3 de Cheers) :

Frasier & Niles Crane « simpsonifié » :

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Kelsey Grammer dressed as Sideshow Bob for halloween.

roh Tahiti Bob me poursuit en ce moment… (je suis dénatté…)

Tu es donc en détresse ?

Tori.

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Promotional still for the season 1 of the sitcom Frasier (1993).

L’écart d’âge père/fils chez les familles Jones & Crane (ou plutôt leurs interprètes respectifs) :

Fun Fact : Even though the played father and son in-universe, there’s only a 12 years gap between Sean Connery & Harrison Ford in 1989’s Indiana Jones and the Last Crusade

…just like there’s only a 15 years gap between Kelsey Grammer & John Mahoney in the sitcom Frasier.

Le gagnant à ce concours ca reste les Golden Girls :

Beatrice Arthur interprète Dorothée Zbornak. Le personnage a 55 ans quand commence la série, l’actrice en a 63.

Estelle Getty interprète Sophia Petrillo la mère de Dorothée. Le personnage a environ 80 ans quand commence la série, l’actrice en a…62.

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Dans Incassable et Glass, Charlayne Woodward a 5 ans de moins que Samuel L.Jackson qui joue son fils

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