Après High-Rise (qui sort le 6 avril dans les salles françaises), le réalisateur britannique Ben Wheatley a enchaîné avec le tournage d’un film d’action « dur et musclé », selon ses propres mots : Free Fire, co-produit par Martin Scorsese, se déroule à Boston en 1978 et relate l’affrontement sanglant entre deux bandes rivales suite à un deal qui a mal tourné.
Je l’ai vu (en vo non sous-titré : il m’a fallu un peu de temps pour m’habituer mais j’ai tout compris. De toute façon, les dialogues et l’intrigue ne sont pas compliquées à piger…) et c’est jubilatoire.
On pense bien sûr à « Reservoir Dogs », mais avec un ton cool, presque potache, irrésistible (Armie Hammer qui se bat contre un mec qui l’insulte parce qu’il sent un parfum de gonzesse et qui lui répond que c’est une lotion pour sa barbe).
La fusillade (qui occupe donc les 3/4 du film) est ahurissante et déconnante au possible (là encore, Hammer est fameux, exultant quand ça commence, alors que son personnage est très froid). Ben Wheatley s’en tire (si j’ose dire) très bien, même si on ne peut pas s’empêcher de penser ce qu’un Guy Ritchie (par exemple) aurait fait de ce matos, avec un montage plus stylé.
Le casting est royal : Hammer domine l’ensemble (et pas seulement par la taille… Il était déjà excellent dans « Men from UNCLE - Des agents très spéciaux » de Ritchie justement), Larson est épatante (bon sang, si elle n’est pas bridée, elle fera une Carol Danvers du tonnerre, sexy et déterminée), Sharlto Copley fait un grand numéro en trafiquant filou, Sam Riley est magistral en abruti…
A noter que le prochain projet de Wheatley s’annonce alléchant : ça s’appellera « Freakshit », avec à nouveau Armie Hammer, Alicia Vikander, et l’histoire s’intéressera à des chasseurs de monstres.
J’ai également passé un très bon moment. C’est le premier film de Ben Wheatley que je regarde et si je me trompe pas (je juge d’après les avis que j’ai pu lire), Free Fire doit être son film le plus « accessible ». La présentation des protagonistes est assez savoureuse dans une exposition efficace, aux dialogues qui claquent bien et qui permettent de cerner chacun d’entre eux (super distribution !) avant la très longue fusillade. Et quel gunfight…le réalisateur tire très bien parti de toutes les possibilités de son décor et met ses personnages à l’épreuve dans une chorégraphie de l’action nerveuse et variée (avec notamment quelques idées bien délirantes). Jubilatoire, comme l’a écrit Pénitent…