FRIGHT (Peter Collinson)

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REALISATEUR

Peter Collinson

SCENARISTE

Tudor Gates

DISTRIBUTION

Susan George, Honor Blackman, Ian Bannen, John Gregson…

INFOS

Long métrage britannique
Genre : thriller/horreur
Année de production : 1971

Amanda (la belle Susan George, vue la même année dans Les Chiens de Paille de Sam Peckinpah), une jeune baby-sitter, se rend dans une maison isolée de la campagne anglaise pour garder le fils des Lloyd, un couple qui vient d’emménager. Pendant qu’elle lui fait le tour de la maison, la mère, campée par Honor Blackman (Catherine Gale dans Chapeau melon et bottes de cuir, Pussy Galore dans Goldfinger), se montre très inquiète, sans que l’on sache pourquoi. Les Lloyd finissent par partir pour leur rendez-vous en ville et l’action se partage alors entre les deux lieux : la demeure reculée et un petit restaurant.

La première partie de Fright prend son temps pour faire monter la tension. Il ne se passe pas énormément de choses, mais le réalisateur Peter Collinson (L’or se barre, Les Baroudeurs…) sait jouer sur les bruits, les mouvements furtifs pour installer le doute et entretenir le malaise chez le personnage principal. Car Amanda pense avoir aperçu quelqu’un qui l’observe derrière une fenêtre. Le scénario brouille bien entendu les pistes dans un premier temps avec l’apparition d’un ami d’Amanda qui s’incruste avec une idée derrière la tête (ou plutôt sous la ceinture). Mais il y a bien une présence, plus dangereuse, qui rôde autour de la maison…

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Pendant ce temps, les Lloyd retrouvent un de leurs amis, un psychiatre, au restaurant. Et c’est au détour de leur conversation que l’on apprend le secret de Mme Lloyd : elle a failli mourir étranglée par Brian, son ex-mari, un dangereux psychopathe interné depuis. Depuis, elle a constamment peur, malgré les efforts de son second époux et de leur ami docteur pour la calmer. Ils y arrivent brièvement (ah, la scène de danse tellement seventies)…jusqu’à ce qu’ils apprennent l’évasion de Brian…

La deuxième moitié de Fright, qui voit Amanda tenter de résister aux assauts du cinglé, est alors plus prenante. L’interprétation de Susan George est fiévreuse et intense face à un Ian Bannen (La Colline des Hommes Perdus) au jeu tout de même un peu plus outré (il peut se révéler inquiétant…avant des passages moins convaincants à cause du surjeu de l’acteur). Il y a quelques maladresses, mais aussi pas mal de bonnes petites idées dans la mise en scène de Peter Collinson, des plans troublants et très réussis, notamment pour illustrer la folie et la perception déformée de Brian…

Pour beaucoup, Fright est le premier film du genre horrifique qui a utilisé le thème de la baby-sitter tourmentée par un tueur fou (quelques années avant un classique absolu, le Halloween de John Carpenter). Malgré quelques aspects datés, Peter Collinson a signé avec Fright (connu en France sous deux titres alternatifs, Thriller et La Peur) un bon petit suspense, avec une touche sexy, de petites pointes d’humour so british (le portrait des policiers), qui monte doucement en puissance jusqu’à un final étouffant.

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